Forum de FilmDeCulte

Delphine, prof de lettres désabusée, a un deal bien rôdé avec ses élèves : ils lui fichent une paix royale, elle leur distribue des 19/20. Mais la combine se retourne contre elle quand ses excellents résultats (fictifs) propulsent sa classe au championnat du monde de latin, à Naples. Comble du cauchemar, c'est le neveu très zélé de la Proviseure qui est choisi comme accompagnateur. Pour sauver l’option latin, et surtout sa situation confortable, Delphine ne voit qu’une solution : tricher !

Non, je ne suis pas soudainement pris de quigonjinno-fingerscrossedite. Il était programmé en avant-première juste après la cérémonie de remise de prix du festival où mon court était sélectionné hier et avant le cocktail dinatoire, dans un cinéma de Saint-Aubin du Cormier, perdu entre un étang et un cimetière et la campagne. Plus tôt dans la journée, après la projection des courts, on avait déjà vesqui Quelques jours pas plus pour prendre la voiture de la cousine bretonne d'une sélectionné et aller boire un verre, mais là ce n'était plus possible. Autrement dit, j'avais pas le choix. Et en plus des prix du jury et du public, j'ai également perdu mon temps.

Si le film est moins horrible que ne le laissait entrevoir sa bande-annonce, il demeure d'un inintérêt assez effrayant. Noblet, qui réalisé plusieurs épisodes Loulou et Parlement, co-écrit également le scénario et vraiment, je n'arrive pas à comprendre à quel moment quelqu'un peut avoir l'envie pressante et l'inspiration artistique de raconter cette histoire. Je connais le milieu et l'industrie donc j'ose espérer qu'elle avait des projets autrement plus ambitieux qu'elle n'a pas réussi à montrer et a donc dû se rabattre sur une formule plus identifiable parce que c'est vraiment d'une paresse confondante à tous les niveaux, qu'il s'agisse du postulat (d'ailleurs, la note de l'option latin au bac c'est en contrôle continue? parce que sinon, elle a beau leur mettre des 19 gratuits toute l'année, l'examinateur du bac ne sera pas dans la combine), de l'intrigue (les "péripéties" en rapport avec la triche, c'est "il faudrait qu'on puisse entrer dans la salle d'exam la nuit", scène d'après : ils y entrent comme dans un moulin ; "il faut chourrer le texte à apprendre par coeur la veille de l'exam", elle fait croire à un gars qu'elle veut coucher avec lui pour fouiller dans son bureau, elle le fait sans le moindre gag et obstacle supplémentaire) ou de la romance (à laquelle on ne croit jamais et qui se termine dans des clichés de romcom sans le moindre recul).

Les comédiens sont pas mal dans des personnages vaguement sympas, surtout dans les élèves en mode giga clichés, et 3-4 répliques m'ont fait pouffer, mais sinon c'est aussi plat que sa mise en scène, dénué de la moindre inventivité.

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cette stigmatisation dès la première ligne...

sinon c'est bien une tentative du pacte de faire une comédie tf1, mais en version france 2 ?

On peut dire ça.

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Tiens, je la "connais"…
Ce que j’avais vu d’elle à la Fémis m’avait peu enthousiasmé…
Je materai ça quand ça passera sur C+

en vrai ça se tente. j'ai du mal à imaginer quoi que ce soit d'autre qu'un violent bide mais si les profs retraités sont au rendez-vous, bingo.

C'est aussi pour ça que ça paraît étrange pour Noblet de faire ça après deux séries qui s'adressent a priori à un public plus jeune.

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et me voilà. et totalement d'accord.

sur le papier, vraiment, ça se tente. en l'état la comédie française se partage entre les trucs super mainstreams tf1/m6, souvent très nuls, téléfilms au possible, et en perte de vitesse - et les comédies 'décalées' cnc / arte que je déteste totalement. donc tenter une comédie france 2 pourquoi pas, une version un peu chic des sous-doués, avec du latin, pour des profs retraités. c'est une industrie de l'offre donc je pense que c'est toujours une bonne idée de proposer un profil de film inédit, go.

mais vient ensuite le mystère récurrent du cinéma français : avec les 30000 idées de films qui circulent tout le temps, les 1000 scénarios par semaines, les gens qui veulent faire du cinéma dans tous les sens, c'est sérieusement ce scénario né en projet pour un master cinéma, puis soutenu par sopadin, puis récupéré par une fille en vue sortie de la fémis puis qui a convaincu wild bunch, le pacte, france 2, le cnc, les commissions, tout ça ?

c'est aberrant. il y a 0 imagination, tu me files le pitch de 3 lignes je te sors le synopsis détaillé une heure plus tard, tout est d'une évidence et d'une facilité totales. les détails sont ensuite de la pure 'mécanique' de scénario comme le milieu aime bien, les formations fémis etc, qui ont l'impression de professionnaliser le scénario français pour en faire des machines bien huilées à l'américaine mais qui au final produisent juste des récits artificiels, sans joie, sans folie, sans créativité, et... mécaniques. comme le dit ff, les astuces de triches sont désarmantes, un truc de v1 quant t'as pas d'idée en te disant que tu verras plus tard pour trouver une idée rigolote, quitte à embaucher un mec spécialement pour ça. et puis alors, c'est vraiment pas drôle du tout. mais genre, pas du tout. une petite poignée de petites blagues poussives, vraiment, c'est pas drôle quoi. et comme le dit ff, ce truc romcom à la fin est totalement saugrenu.

et comme le dit aussi ff, qu'est ce qui peut sérieusement motiver quelqu'un à consacrer son temps, son énergie créative, toute la merde du milieu du cinéma pour faire un truc aussi plat et random ? c'est quoi l'étincelle ? incompréhensible. c'est filmé platement, y a rien, pas de propositions de cinémas, pas d'idées fortes, c'est rien. c'est pas méchant, mais c'est rien.

reste mon bébé d'amour xavier lacaille, magnifiquement beau et sympathique et un plaisir à regarder, sur une tonalité comique désormais un peu one-trick poney mais ça passe encore. y a des élèves sympas aussi, louise bourguoin efficace, mais à ce stade c'est vraiment s'émerveiller de la couleur d'un tapis ikea dans un appartement témoin.

j'ai tout de même été surpris par le sous texte du film, digne d'une tribune figarovox, sans réussir à déterminer si c'était volontaire ou non. on montre donc des jeunes gens brillants (lacaille et bourguoin) totalement démoralisés par le système public, une certaine excellente académique francaise foutue aux chiottes pour des élèves nuls et qui s'en foutent avec qui le nivellement par le bas est la seule option - les intelligents sont tous partis dans le privé. on met donc en place de bonnes notes qui ne correspondent à rien pour garder l'illusion, sauf que la comparaison avec les autres pays européens (où il n'y a pas de noirs ou de gender-fluid) ne ment pas.