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Pitch : Professeur de biologie dans un lycée new-yorkais, Trevor Garfield voit sa vie basculer quand il est poignardé par l'un de ses élèves, qu'il comptait faire redoubler Quinze mois plus tard. Remis sur pied, Trevor s'est installé en Californie, où il effectue des remplacements. Un matin, il est appelé pour quelques jours dans un lycée de Los Angeles. Dès le premier cour, il constate qu'il y règne la même violence qu'à New York. Les profs, découragés, enseignent sans conviction, l'administration se fait discrète et une poignée de petits durs font planer la terreur dans l'établissement, persécutant les quelques enseignants qui tentent de s'interposer...

On est pas dans la série B façonnée exploitation de The Substitute mais dans l'étude de caractère. Celle d'un professeur qui va inexorablement tomber dans la démence. Parce qu'on lui a brisé ses idéaux, parce qu'on l'empêche de faire simplement son métier. Une première partie qui prend son temps pour façonner ce personnage d'homme brisé, moralement et physiquement (il porte les stigmates d'une dizaine de coups de couteaux portés par un élève qu'il a fait redoubler). Et puis la descente dans la folie urbaine qui va l'amener à s'en prendre à des élèves avec une froideur déconcertante. Kevin Reynolds (Waterworld rulez) ne prône pas l'auto-défense mais nous explique simplement que l'homme a ses limites et que poussé dans ses derniers retranchements, tout devient possible. Mais le réalisateur injecte également une dose d'humour noire assez irrésistible et salvatrice (Trevor Garfield fait un cours de biologie sur les mains et demande à toute la classe de bien mettre en évidence leurs phalanges, alors qu'elle compte dans ses rangs un élève qui le soupçonne à raison de lui avoir arracher un doigt après l'avoir endormi avec une flèchette , oui j'aime beaucoup les trucs un peu sadiques). Petit faible donc pour ce 187 code meurtre à l'approche assez singulière, qui plus est très soigné dans la forme (photo et musique, tip top). Et puis Samuel L. Jackson fait vraiment partie des tous grands, la scène de son licenciement est à la fois simple mais marqué par sa lourde présence qui laisse entrevoir le poids des conséquence qu'entrainera ce renvoi. Un film à rédecouvrir, allez !

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Bon je remonte mon topic, parce que c'est un film de chaleur, de moiteur, de folie urbaine. Parce que quand on parle de ce genre, on parle toujours du Chute Libre de Schumacher alors que celui-ci est autrement plus convaincant et mieux foutu. Et parce que je l'ai revu et que c'est un bon film, et que la bande-son MassiveAttackienne est un gros plus dans le capital plaisir qu'il diffuse. Voilà, on peut ne pas adhérer à ce remontage de sujet, mais je le fais en hommage à Morgan Freeman.

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En hommage j'aurais plutôt remonté Training day.

Le film n'est franchement pas très bon mais a le mérite de proposer quelque chose de différent dans le genre convenu du film d'enseignant en milieu hostile. Reynolds semble vouloir tout d'abord créer une atmosphère, en cela, le film se rapproche de l’impressionnisme de Detachment de Tony Kaye, même si la mélancolie s'y fait beaucoup plus insidieuse. La contrepartie, c'est que le film manque de situations, scènes de classe ou avec les collègues et qu'il se perd dans les notations descriptives et subjectives (visant à rendre compte de la moiteur régnant dans la ville et de l'étouffement éprouvé par le personnage). Heureusement, la bande-originale, constituée d'un mix de trip-hop et hip-hop de l'époque, qui accompagne ces scènes est excellente. La fin, "sans concessions" comme ils disent, reste frappante, en particulier ce plan à la morgue, le discours final est raté d'un point de vue "hollywoodien", pas assez efficace, pas assez brillant, mais réussit à émouvoir (et émeut "dans l'idée" pour cette raison précise).
Pas inintéressant, même si je trouve le cinéma de Reynolds bien trop lourd en général (après The Beast of War et un tiers de Fandango).