Forum de FilmDeCulte

Au fond d'une impasse du Faubourg-Saint-Antoine, Leon partage deux pieces avec sa soeur Marie. Dans l'une, il recoit ses clients: il est tailleur. Dans l'autre, Marie recoit les siens: elle est voyante extralucide. Leon se sent pleinement heureux jusqu'au jour ou il apprend ce que Marie lui cachait par affection. Elle se prostitue et Maxime, son pretendu fiance, est son souteneur. Ce jour-la, Leon decouvre aussi l'amour sous les traits d'Arlette, jeune provinciale recueillie par Marie (Allociné)

Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'avoir débuté avec ce réalisateur par ça, mais j'ai trouvé ce film proprement cauchemardesque... Une série de scénettes souvent en plan-séquence un peu flottant, pas forcément dégueulasses mais vite vain, qui ont vite fait le tour de ces intérieurs de brocante. Il y a un univers pseudo ligne claire et poétique avec tout un regard tendre sur un univers fantasmé pas loin de Jeunet ou Chaumet finalement, voir on se croirait parfois dans un sketch de Shirley et Dino... quoiqu'il en soit les dialogues de Rémo Forlani sont agaçants au possible. Autour de quiproquos et de quelques détournements qui se voudraient naïfs sur la prostitution et le comportement benêt/innocent du petit tailleur droopiesque joué par Claude Melki, il faut subir un cabotinage particulièrement bulldozer de Jean-Pierre Marielle... Il parait que la figure de Léon est récurrente chez le réalisateur, ça fait un peur peur (même si sa filmo a l'air aussi faîte de bien d'autres choses).

Heureusement qu'il y a Bernadette Laffont toujours parfaites pour rehausser un zest, mais la participation de Chantal Goya amorphe et l'affreuse ritournelle de son compagnon Jean-Jacques Debout m'ont mis les nerfs à dur épreuve. Marcel Dalio débarque faire un peu le cirque au milieu, mais sinon ça reste terriblement monocorde dans son affichage décalé de son environnement vieille France qui me parait totalement surfait et fake. Reste que j'ai le sentiment que c'est le genre de films qui stimule encore pas mal de jeunes cinéastes pour faire du décalé à la française...

Ouille. Ses fictions m'ont toujours fait peur, tu confirmes toutes mes craintes dessus.

Que ça ne te paralyse pas pour ses docus, néanmoins. T'as qu'à essayer Bassae (mieux à voir en DVD, mais le cas échéant il est sur youtube) : il fait que 8 minutes, et c'est assez à l'image des très beaux docs que j'ai pu voir de lui.

Oui, ses fictions ne m'emballent pas du tout, mais l'Ordre, par exemple, c'est somptueux.

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Bassae est en "bonus" sur le double DVD que j'ai sous la main justement, et je pense tout de même essayer Tu imagines Robinson, pas de Claude Melki, de Forlani ou de Jean-Jacques Debout à l'horizon...

Voilààààà, parfait, Zad et moi on te laisse aller t'infliger ça en éclaireur, on est juste derrière toi.

Après, Pourvu qu'on ait l'ivresse, c'était sympa.

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Je parie que ce film doit figurer dans les tops de Cergy

C'est pas joli joli de noyer les nouveaux arrivés en même temps que soi.

Mais sinon oui, qu'en pense Cergy ?

Faut pas être prêt à tout non plus pour qu'un topic puisse vivre

C'est marrant cette manière de reprocher à un film âgé de 47 ans (il date plutôt de 1967-1968) de n'être pas assez moderne, de vouloir que le DVD serve en même temps du vieux et du moderne et de demander le remboursement quand cela n'arrive pas. Pour ma part j'ai beaucoup aimé ce film de Pollet et le personnage de Claude Melki, et ai énormément de mal avec la fibre rousseauïste-heideggerienne des documentaires "grecs" de Pollet ou de "Tu Imagines Robinson", trop théoriques et solipsistes (même si "l'Ordre" est intéressant). Ce n'est pas non plus un film sur la vieille France, au contraire le Paris du film est complètement désincarné et fantasmatique, les personnages des machines célibataires qui ne s'en rendent pas compte.

Gné? Pas trop compris ça. Puis je ne reproche pas au film de ne pas être assez moderne, simplement d'être tournée de manière un peu complaisante et surlignée vers un univers vieille france / gouailleur-loser qui me fatigue, une poésie de la brocante qui n'aura pas fini de se déployer les 47 années suivantes. Le film a une touche bande-dessiné (le générique d'ailleurs qui est le plus réussi), Forlani en a fait et a scénarisé les deux Tintin live des sixties.
Sinon oui il a été tourné en 68 mais n'est sorti qu'en 71

On a récupéré le seul ultra-fan des fictions de Pollet sur le net. C'est comme chopper une carte Panini collector !