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MessagePosté: 23 Mai 2008, 22:33 
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Antichrist
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À Schenectady, New York, la vie du metteur en scène de théâtre Caden Cotard est à un point mort. Sa femme Adele l'a quitté pour une carrière de peintre à Berlin, emmenant avec elle leur petite fille Olive. Une séance de psychanalyse partagée. Film monde à la narration alambiquée, le premier essai de Charlie Kaufman derrière la caméra n'est pas un objet aimable, mais la concentration des névroses de l'auteur lui-même, au travers du prisme d'un époustouflant Philip Seymour Hoffman. Les connaisseurs de l'oeuvre de Charlie Kaufman ne seront pas déroutés par le début du film. Comme dans Adaptation de Spike Jonze, qui mettait en scène Nicolas Cage comme double du scénariste, on retrouve comme personnage principal un dramaturge mal dans sa peau qui peine à s'ouvrir au monde extérieur. L'écriture est brillante, comme toujours, avec un vrai sens de la chute tragi-comique. Du Woody Allen clown blanc, sinistre à souhait.

Une crise d'épilepsie impressionnante à l'écran, jouée de façon horriblement réaliste par Philip Seymour Hoffman et le film bascule dans un autre registre, plus dépressif encore. La comédie devient drame et la linéarité explose. Comme à son habitude, Charlie Kaufman use des mises en abymes. Il enferme ses personnages au coeur du labyrinthe mental de Caden quand celui-ci décide de mettre en scène sa propre vie en rejouant, à l'infini, les différents moments clés de son existence d'adulte, évoquant les femmes qu'il a aimées, les blessures cachées qu'il a vécues, les rares moments de bonheur partagé. Déroutant, c'est le mot, et surtout marqué par une angoisse suicidaire Synecdoche, New York avait été décrit, par l'auteur lui-même, comme un film d'horreur psychologique dans le Daily News au moment du lancement du projet. La définition est juste. Lessivé par tant de pessimisme, le spectateur attend la fin comme une délivrance.

3/6


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MessagePosté: 24 Mai 2008, 02:44 
Grand film dépressif, pas facile à appréhender au premier abord, mais qui laissera sans doute une trace forte. J'ai pensé à Fellini et c'est un grand compliment.

5/6


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MessagePosté: 24 Mai 2008, 02:50 
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Successful superfucker
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Jericho Cane a écrit:
Grand film dépressif, pas facile à appréhender au premier abord, mais qui laissera sans doute une trace forte. J'ai pensé à Fellini et c'est un grand compliment.

5/6


C'est gentil de préciser. On aurait pu penser que tu pensais à Fellini et que tu lui chiais dessus jusqu'à la quatrième génération.


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MessagePosté: 01 Mar 2009, 20:02 
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L'histoire de Caden; un dramaturge angoissé, et des relations qu'il entretient avec plusieurs femmes qui traversent sa vie : Claire, son épouse, Adèle, son ex, Maria, la meilleure amie de celle-ci, Olive, sa fille ou encore Madeline, sa psy...

Je ne comprends pas la perplexité cannoise devant cette grande comédie dépressive, à la narration labyrinthesque et libre, entre du Gondry sous Xanax et du Gogol sans rémission, propice à l'abandon vertigineux face aux représentations du double, la douleur de la création artistique, la difficulté de vieillir et de réussir sa vie, l'anéantissement du temps, la reconstruction d'une ville dans un ailleurs rêvé (un entrepôt, un appart en feu) et ce jusqu'au-boutisme narratif transcendantal qui force le respect et l'admiration.
6/6


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MessagePosté: 01 Mar 2009, 22:41 
DPSR a écrit:
Je ne comprends pas la perplexité cannoise devant cette grande comédie dépressive

Ok, un an après, on me donne enfin raison.

Donnez-moi une accréditation, je suis le seul à reconnaître les vrais talents.


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MessagePosté: 01 Mar 2009, 22:48 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Jericho Cane a écrit:
DPSR a écrit:
Je ne comprends pas la perplexité cannoise devant cette grande comédie dépressive

Ok, un an après, on me donne enfin raison.

Donnez-moi une accréditation, je suis le seul à reconnaître les vrais talents.


Non donnez des accred à ceux qui n'arrivent pas à se faufiler à tous les films de la sélection officielle, tel un furet undercover


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MessagePosté: 03 Avr 2009, 22:43 
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Marre de ces nanars calibrés auteur dans le cinéma indépendant américain... Comme dirait l'autre, l'arnaque de la décennie. Peut être ma pire séance de l'année tellement ce film est prétentieux et vide à mon sens, reste la bonne idée de départ exploité avec l'orteil.

1/6 pour Seymour, toujours aussi grand.

Fellini...là c'est au dessus de mes forces Jericho.

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MessagePosté: 04 Avr 2009, 08:50 
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MessagePosté: 05 Avr 2009, 02:56 
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Récemment, j’ai vu qu’un critique américain (je sais plus quel journal) avait comparé le film à Inland Empire (en disant que c’était deux cas de cinéastes qui se regardaient filmer, en gros), et je trouve cette comparaison pas si tirée par les cheveux, même si je ne suis pas d'accord. Les deux films ont en commun d’être assez refermés sur eux-mêmes, difficiles d’accès, disons qu’ils prennent le risque de laisser la majeur partie des spectateurs bien énervés. Mais surtout tous les deux, sous des apparences cérébrales, se révèlent extrêmement émouvant. Bon je crois que j’ai coupé l’envie à presque tout le monde avec cette comparaison, mais pour moi c’est justement tout l’inverse. Ce film, c’est le meilleur film que j’ai vu depuis deux ans, tout simplement (=oui, le meilleur film depuis Inland empire) j’ai trouvé ça bouleversant.

Au début on est dans un espèce de ton pince sans rire pas très joyeux , où comme chez Sollondz, les personnages ont tendance à balancer les pires vacheries avec les meilleurs intentions possibles
(Phillip Seymour Hoffman qui demande à sa femme « est ce que je t’ai déçu ? », et celle-ci qui répond « Mais voyons chéri, on est forcément déçu par quelqu’un au bout d’un moment »),
et puis le film glisse vers quelque chose de plus étrange, de plus décalé, et surtout de beaucoup plus ambitieux, très vite on perd la notion du temps, et j’ai trouvé que c’était un des plus beaux trucs du film,
qu’on ne sache jamais combien de temps s’écoule qu’on ne se rende compte que trop tard que le temps a déjà filé, une fois qu’il est trop tard (un an au lieu d’une semaine, puis 17 ans..)
j’ai trouvé ça triste à pleurer et très original comme traitement. J'avais rarement vu l'idée de souvenir et de temps qui passe entre les doigts traitée aussi justement.
Et tout le film est comme ça, toujours surprenant, sans jamais être franchement gai, ni complètement glauque au contraire, on est à la fois entre l’espoir et l’abattement (enfin un peu plus proche de l'abattement quand même). Vers la fin, les gadgets scénaristiques commencent à refaire surface, notamment tout ce qui concerne
les persos de Samatna Morton (J'ai d'ailleurs cru que c'était Emily Watson pendant tout le film. Ha ben non), ou Diane Wiest,
mais c’est vraiment juste histoire de trouver un défaut. Quelques détails sont peut-être un peu débiles pris hors contexte (le tatouage intégral, ou la psy), mais finalement même ces détails participent au ton d’incrédulité désabusée du personnage face à sa propre vie

Et puis cerise sur le gâteau, grand plaisir de revoir Jennifer Jason Leigh, même si on la voie pas beaucoup (ses mimiques face à « La mort d’un commis voyageur », c’est fugace, mais je sus super fan).

Le premier 6/6 de l‘année, haut la main.

D'ailleurs , question pour ceux qui' lont vu: "La mort d'un commis voyageur", bon, c'est une pièce que je n'aime pas beaucoup, à ce que je sache elle est considérée comme "un classique", mais justement très/trop classique,. Est ce que Charlie Kauffman se fout de la gueule de la pièce ou pas ? C'est ce qui m'a semblé, mais c'est peut-être juste un vœux pieux...

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MessagePosté: 05 Avr 2009, 08:21 
Voilà un bon gros majeur bien tendu dans le cul de the black addiction ! Merci Twilight.


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MessagePosté: 05 Avr 2009, 11:38 
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J'ai rien senti, et puis c'est toujours facile de laisser les autres lever le doigt à sa place.

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MessagePosté: 05 Avr 2009, 14:03 
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et puis surtout c'était pas le but, hein

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MessagePosté: 05 Avr 2009, 14:27 
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J'en ai jamais douté, ça c'est Jericho quand il a ses règles. :wink:

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MessagePosté: 05 Avr 2009, 14:46 
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Sinon Twilight sans vouloir remettre en question ton appréciation du film, je suis juste à l'opposé niveau ressenti, je me suis même endormi pendant un court instant, je cerne mal le rapport que tu fais avec Inland Empire... si ce dernier est considéré comme un film sur le processus créatif, ce dont je doute, il se s'arrête jamais à ça contrairement à Synecdoche, et Lynch n'est pas Laura Dern, même symboliquement, il ne se projette pas sur elle, contrairement à ce qu'est le personnage que joue Seymour pour Kaufman, ce qui est beaucoup plus simpliste... Et puis en terme de mise en scène je trouve Inland tellement au dessus que la comparaison ne me serait jamais venue à l'esprit.

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MessagePosté: 05 Avr 2009, 16:07 
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the black addiction a écrit:
je me suis même endormi pendant un court instant


Ca veut rien dire, moi je m'endors tout le temps. Je m'endors même plus facilement devant un bon film que devant un mauvais...

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