Forum de FilmDeCulte

Triste de savoir qu'en cas de succès avec F.I.S.T, Stallone n'aurait probablement jamais orienté sa carrière vers le cinéma d'action. Un sujet ambitieux (la montée du pouvoir des syndicats aux Etats-Unis, autour de la figure de Jimmy Hoffa - ici Johnny Kovak), un réalisateur à oscar, un acteur qui sort du triomphe commercial et critique de Rocky, mais au final un discours qui tranche radicalement avec celui plein d'espoir de Rocky et avec les désirs d'un public traumatisé par une époque trouble (Vietnam, Wattergate...) : ici, nous sommes dans une Amérique où, pour réussir, il faut avoir le piston de la mafia (c'est dit clairement par Sly dans le film en réponse à un sénateur). Le scénario est assez travaillé (malgré une grosse ellipse assez mal foutue au milieu du film), la mise en scène est plus que correct. Par contre, Stallone déçoit tant il sied mal au rôle. Monolithique, il peine à faire croire à son personnage, surtout dans la deuxième partie (à la rigueur, au début du film, il joue une petite frappe qui traine et se bastonne dans les rues).

4/6

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Effectivement, c'est vraiment un projet improbable a posteriori pour Stallone, fraîchement auréolé du succès de Rocky (ce qui lui a sans doute permis de réécrire le film) et s'associant à Norman Jewison qui avait encore la cote (mais c'était déjà la fin) pour un rise & fall politique, inspiré de la vie de Jimmy Hoffa. Sur le papier, c'est prometteur. À l'arrivée, ça manque un peu de...de tout?

Il s'agit du premier scénario écrit par Joe Eszterhas, loin de sa future formule de thrillers érotiques (à balles deux pour la plupart), embauché après avoir écrit plusieurs articles sur le sujet, et cela se ressent dans la nature relativement factuelle de l'écriture. Tout est là, toutes les étapes nécessaires pour raconter ce récit et ce parcours, et la portée thématique directement issue des faits réels est indéniable, entre droits des travailleurs et tentation (ou nécessité?) de la corruption, mais l'ensemble manque cruellement de personnalité et surtout de feu, de jus, d'une colère, ou d'un trouble, quelque chose. Qu'en aurait fait un Coppola ou un Stone ou un Scorsese (pas vu Hoffa de Danny De Vito)?

Alors c'est appliqué, la mise en scène comme la performance de Stallone, vaguement miscast et un peu épais, dans tous les sens du terme, rien n'est mauvais, rien ne dépasse, mais rien ne surnage non plus, rien ne brille. La vie personnelle du protagoniste est réduite à la naissance d'une romance avec de la dragouille de baratineur gauche et macho et basta. En dehors de ça, il n'existe qu'au travers de sa fonction d'organisateur puis président du syndicat (l'ellipse vénère au milieu est inévitable mais n'aide pas) et on ne saura rien de what makes him tick. Quand il doit s'acoquiner avec la mafia, il a une tête un peu songeuse et puis emballé, c'est pesé. Pour le traitement des thématiques susmentionnées, on repassera. C'est dommage, c'est là qu'on attendait l'apport de Stallone au scénario, dans l'intime, dans le portrait du personnage, c'est ça qu'il sait faire. Mais il ne le fait pas (à part éventuellement dans la caractérisation au début, la camaraderie avec son meilleur ami).

Ça se veut un film-fleuve, avec un élan romanesque, comme en témoigne la partition lyrique de Bill Conti, mais ça paraît un peu petit, inconséquent.

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Dans mes souvenirs c'est pas mal du tout. Très académique, mais incarné. A revoir.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Film Freak a tout dit même si je trouve cela pas si mal.

Pour moi, ce film reste associée à sa vision sur La Cinq en 1987/1988, que la moitié du collège avait regardé, et à cet élève, Hugues, qui le lendemain, en pleine manif étudiante dans la cours (j'ignore pour quelle cause), monte en haut des marches extérieures du bâtiment, se tourne vers la foule en délire, lève les bras en l'air et hurle "FIIIIIIIIIIIIIST". Sinon, pas revu depuis 2009 mais le film vient de sortir en BR (chez BHQL, même éditeur que La Taverne de l'enfer, autre film post-Rocky et pré-gogoleries de Stallone, qui s'est lui-aussi grave planté et l'a entrainé dans les merdes que l'on sait). Je suis tenté de me prendre les deux. Comme je le dis dans le premier message de ce topic, que serait devenue la carrière de Sly si ces deux films (ainsi que A nous la victoire et Les Faucons de la nuit) avaient marché ?

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Et Rhinestone...

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Qu’il faut que je vois un jour…
(Mais il avait déjà sombré à ce moment)

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Ah non non, c'est entre les deux premiers Rambo (j'exclue Staying Alive dans lequel il joue pas).

C'est un des rares qui me manque aussi, avec Victory et La Taverne de l'enfer, de la période 1976-2015.

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