Forum de FilmDeCulte

Comme je le disais, j'ai l'impression que c'est vraiment celui-ci qui a fait la légende de Mad Max.
Une fois n'est pas coutume, je crois que je préfère le titre alternatif (The Road Warrior, utilisé aux States où le premier Mad Max n'était pas assez connu) au titre original, tant le film pourrait presque être vu comme un reboot.
Puck compare l'évolution de la franchise à celle des Evil Dead, moi ça me fait penser au triptyque El Mariachi/Desperado/Once Upon a Time in Mexico.
En mieux évidemment.

Dès le départ, c'est totalement différent.
Adieu le saxo, bonjour la zique intemporelle.
Au revoir la photo contrastée, place à la richesse visuelle de Dean Semler.
Le film gagne vraiment en ampleur, le scope est tellement mieux utilisé ici que j'en suis venu à me demander si le précédent n'était pas en 1.85, c'est dire.

Dès l'introduction, avec cette voix off de légende sur un mélange d'images d'archives et d'images du premier film, en N&B et en 4:3, tu sens que tu es dans quelque chose d'autre.
J'imagine que les spectateurs de l'époque ont pu être déconcertés par cette suite qui n'a presque plus rien à voir. Y a encore des histoires de bagnole mais l'importance du pétrole prend une vraie place dans l'intrigue et le monde civilisé semble avoir cette fois complètement disparu.
Max n'est peut-être plus aussi Mad que dans le dernier acte vengeur du premier film, il est quand même devenu un gros connard, vrai mercenaire.

J'aime assez justement comment l'arc du personnage évolue sur les 3 films.
A l'issue du premier, il semble perdu. Suite à l'annihilation de sa famille, l'humain semble avoir déserté Max.
Et au fur et à mesure, les films vont montrer le besoin du solitaire de se recréer une famille de substitution, à rejoindre la civilisation. Et c'est vrai qu'encore une fois, ça se fait de manière complètement asexuée.
Enfin disons qu'il n'y a jamais de romance dans Mad Max 2 et 3. Il n'y a que des enfants. Et des bikers en cuir.

Ainsi les principaux méchants sont-ils une fois de plus quasiment des Village People (Humungus est constamment en slibard et Wez porte un fut en cuir qui laisse ses fesses à l'air) avec des rapports de domination frisant le SM (Wez a une sorte de boy qui se fait scalper par un boomerang et plus tard, il est tenu en laisse - de chaîne - par Humungus).
J'avoue avoir du mal à vraiment saisir ce que Miller essaie de nous dire là. L'homosexualité (et donc, par essence, l'infertilité) est-elle le symbole de la fin de la civilisation (pas de reproduction = fin de la race humaine)? C'est quand même un tantinet maladroit comme analogie involontaire.

Whatever. C'est pas vraiment ce qui nous intéresse, je pense.
Enfin, c'est intéressant, c'est intriguant, mais le plaisir de Mad Max 2 provient surtout de l'iconisation badass que fait Miller de son protagoniste. Max est clairement ici un anti-héros construit de toutes pièces comme Blondin ou Snake Plissken et pourtant, j'ai l'impression que les efforts abattus par Miller & Co pour y parvenir ici sont bien moins voyants que dans le premier (cf. les plans sur Gibson au tout début de Mad Max).
Il y a une vraie maîtrise de son perso et de son univers ici.
Tu sens d'ailleurs l'influence de l'actualité des années 70-80, avec la crise du pétrole, sur le récit des deux premiers films qui revêtent alors vraiment un aspect politique.

Et puis il y a toujours ce "réalisme" que j'aime, la noirceur des actes, la violence graphique, les "armures" faites à l'arrache, etc. Des personnages secondaires qui existent en deux traits de caractère (le Gyro Captain, génial), des rapports qui parviennent à être touchants sans le moindre dialogue (la relation Max/Feral Kid).
C'est pas pour rien que Waterworld pompe ce film.
Et encore une fois, les scènes d'action TUENT. Ce film sort la même année que Les Aventuriers de l'Arche perdue, et sa poursuite en camion pourrait rivaliser avec celle d'Indiana Jones (c'est quand même fou le nombre de héros iconiques crées dans les années 70-80 : Solo, Mad Max, Plissken, Jones...on n'en fait plus des comme ça, je compte pas Bourne, Bauer à la limite).

J'oublie sûrement des choses...mais bon.
Avec ce film, la saga passe à l'étape supérieure. Mais Miller n'allait pas se reposer sur ses lauriers...

5/6

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Je pense que c'est plus simplement un réflexe puritain d'assimiler l'homosexualité à la dépravation et la dépravation au mal. Même s'il y a de l'ambivalence dans le film, mais je ne l'ai pas vu depuis un moment...



lol le "to be continued" !

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N'écoutez pas Film Freak

Clairement un de mes films préférés, principalement parce que l'on est très souvent dans de la mise en scène pure et dure, sans dialogues, qui peut prendre son temps comme filer à 200 km/h. C'est effectivement le même genre de Scope dynamique et iconique que Spielberg utilise dans le premier Indiana Jones... il y a énormément de similitudes, c'est une mise en scène parmi les plus impressionnantes, muettes, spectaculaires, et aujourd'hui totalement disparues (je trouve). Landis n'était pas loin dans son premier Blues Brothers, mais il a vite bu la tasse... J'aime toujours la mise en scène de Spielberg, mais ce n'est plus exactement la même grammaire... c'était vraiment une période unique. Et tu as raison de constater qu'en parallèle, Carpenter se servait bien de ses cadres dans NY 97 sans avoir le génie (ou le goût) du mouvement de caméra façon Miller (attention, ce n'est pas une critique, je mets 6/6 à tous ces films). Je crois que par bien des façons, celui qui s'en est le plus rapproché par la suite, c'est McTiernan avec Die Hard, et sa façon de gérer l'espace, de la parcourir sur quelques mètres, de faire des demi-cercles pour qu'on s'imprègne parfaitement des lieux, et pour qu'on apprécie d'autant plus les efforts des comédiens, leurs corps broyés, mâchés, mis à contribution avec un réalisme souligné. L'identification silencieuse par la mise en scène, le charisme imprégné dans le cadre, le danger sensique dans le mouvement de caméra... depuis eux, je peine vraiment à retrouver ça. Je pense même que c'est une façon de gérer le grand spectacle totalement écartée au profit de la couverture d'une scène d'action avec plusieurs angles de caméra. La science du découpage et de la mise en scène a progressivement été remplacée par une science du montage et du numérique. L'évolution me convient (Nolan, Bay, les Scott, tous ces types gèrent parfaitement bien le taf), mais l'énergie de ces mecs me manque.

Quant au perso de Max... il est lui-même un véhicule à l'adrénaline, il est son Interceptor... il n'avance qu'en ligne droite, parfaitement expendable aux yeux de tous, presque aussi suicidaire que Riggs. Cash, broyé, avec des oripeaux humains enfouis tout au fond de son âme, et il ne m'en faut pas plus pour le suradorer. Identification directe alors qu'il est complètement autiste, indépendant, sauvage... Il a quoi en tout, dix répliques ?

Bref, pour moi c'est du 6/6 absolu

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I think we're gonna need a helmet.

Je viens à l'instant de le revoir, et il n'y a pas à dire c'est clairement meilleur que le premier (qui était plus inégal).
L'ampleur du film est d'emblée beaucoup plus grande, avec plus d'enjeux et un supporting cast plus étoffé, l'aspect post-apocalyptique est donc plus visible.
Miller excelle avec sa mise en scène sèche, épuré (privilégiant l'ambiance aux dialogues) très efficace dans les scènes de poursuites, toutefois je lui préfère le montage plus brut du premier volet.

Le héros y acquiert vraiment son statut d'anti-héros badass, un vrai loup solitaire taciturne, qui retrouve un peu de son humanité au contact du gamin sauvage, ce qui est dommage c'est que Gibson campe un Max moins "Mad" qu'à la fin du premier.
L'intrigue est simple et efficace, avec l'affrontement de ces deux communautés, donnant un côté western pas déplaisant.
Les scènes de violences ne sont pas si nombreuses, mais elles sont marquantes (le coup des doigts coupés par le boomerang ou encore les crucifixions).
Les bad guys sont également plus mémorables que ceux du précédent (surtout Humungus) malgré leur look cuir/sm assez kitsch pour certains (Wez).

Il ne me reste plus qu'à revoir le dernier, qui je l'espère, sera meilleur que dans mon souvenir.

4/6

Putain l'affiche de fou.

Oui, il faut réestimer ce 3e épisode super riche.

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C'est clair, c'est plus aujourd'hui qu'on en verrait des comme ça.

MAIS OUI!

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On verra, ça dépendra en partie du degré de pénibilité des chiards (et de la prestation de Tina).

Tiens, j'ai oublié d'en parler dans les films d'enfance - vu deux ou trois fois au cinéma, mais je pense que c'était à l'occasion d'une resortie en 1983 ou 1984.

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There is no such thing in life as normal