Forum de FilmDeCulte

Au vu de la bande-annonce, je craignais le film le moins joyeux du monde et les échos mitigés sur ma TL ne me disaient rien qui vaille, surtout que je préfère les Desplechin légers aux lourds et maintenant que j'ai vu le film, je ne saurais expliquer pourquoi l'expérience n'était absolument pas désagréable.

Dès le début, c'est raconté très bizarrement, avec cette intro sur un événement passé mais qui n'est aucunement l'élément déclencheur de l'inimitié entre Alice et Louis, et où déjà la surécriture des dialogues et la direction d'acteurs très littéraire a de quoi rebuter, puis arrive cet accident de voiture/point de départ inutilement alambiqué (pourquoi la nécessité d'avoir un double accident?) et vraiment je ne savais pas de quel fuck il s'agissait.

Plus le récit avance et plus les relations humaines semblent tenir de la science-fiction à mes yeux (j'ai zéro rapport conflictuel dans ma famille immédiate). Connaissant vaguement certains éléments de la vie du cinéaste et au vu de comment cela habite certains de ses précédents films, je ne doute pas qu'une bonne dose d'autobiographie infuse dans la caractérisation mais je décèle également l'aspiration à créer des figures de tragédie antique, où la mort d'un enfant ou de parents sert de moteur à l'histoire, où les raisons de la haine sont arbitraires au possible ou une réaction disproportionnée née de la jalousie entre adelphes.

Pour autant, le récit paraît dans l'évitement d'une quelconque progression narrative logique, ni la préparation à une confrontation ou une résolution, ni vraiment une tranche de vie à un instant précis et c'est sans doute cette écriture très libre, tantôt chronique, tantôt flashbacks illustratifs, qui fait que l'on sait jamais où le film va nous emmener qui m'a maintenu non pas fasciné mais tout de même intéressé, attentif tout le long...

Le problème, c'est qu'il ne va justement un peu nulle part, qu'il se contente d'observer les réactions de ses personnages sans leur donner réellement de sens au-delà du fait qu'ils sont indéniablement paumés et sans vraiment réussir à trouver l'humain au cœur de tout ça, derrière les belles tournures de phrases et derrière le personnage résolument détestable campé par Marion Cotillard. Et c'est pourquoi le dénouement paraît précipité et faux, sonne creux. Certes, on pourra l'interpréter à l'envi mais émotionnellement, ça ne résonne pas. Du coup, l'exercice paraît un peu vain.

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Un des trucs qui m'a surpris, c'est le nombre de références à ses films précédents. Le film s'inscrit encore plus dans le Desplechin Cinematic Universe.

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À part les prénoms (et nom), qu'il réutilise régulièrement, y a quoi concrètement?

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Pas loin d'être le pire film de l'année, un concentré de bile comme j'en ai rarement vu, qui ressasse ses vieilles antiennes jusqu'au ridicule (la séquence synagogue m'a vraiment fait rouler des yeux), les acteurs sont en roues libres (Cotillard et Poupaud sont vraiment atroces, qu'est venu faire Golshifteh Farahani dans cette galère dans ce magnifique rôle de pure potiche comme on en fait plus), ça enchaine les séquences WTF dans le plus grand calme (l'accident de voiture que j'ai trouvé horriblement filmé, Timsit qui s'en va dans les Pyrénées pour enfourcher son cheval...), je ne sauve absolument rien de ce désastre.

Les derniers Desplechin était pas fou mais ça restait du domaine de l'acceptable. N'empêche que j'en étais à me demander si j'apprécierai toujours autant ses premiers films. Ma découverte toute récent d'Esther Kahn m'a rassuré, le fond est inchangé (la haine et le conflit au sein de la famille comme élément moteur de la création artistique), mais la forme est tout de même autrement maîtrisée.

Ah tiens j'ai commencé Esther Kahn hier soir, vu la première heure et c'est très beau oui.

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CroqAnimement votre

Et je trouve que le film prend encore plus d’ampleur après!

Très beau mais ça m'avait laissé froid perso.

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Tu devrais peut-être lui redonner une chance, j'ai trouvé ça infiniment plus chaleureux que la seule aigreur qu'il a à nous donner maintenant. Summer Phoenix est vraiment bien, dommage qu'elle n'est pas poursuivie sa carrière.

T'es censé l'avoir déjà-vu.

http://tops.plan-sequence.com/filmdetail.php?filmid=8271

Oulà mystère, je suis sûr de pas l'avoir vu pourtant.

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CroqAnimement votre

C'est assez rare pour le souligner: je suis totalement d'accord avec Lohmann.

Copy/paste de mon avis cannois:

Il y a plusieurs films de Desplechin que j'aime (Esther Kahn oui, mais aussi Roubaix, et même Tromperie tiens) ou que j'adore (le sublime Un Conte de Noël) mais là c'est la grosse douche froide. Des personnages psychotiques et antipathiques débitent des dialogues venus d'une autre planète. On ne croit à rien et c'est juste horripilant de bout en bout. Poupaud est complètement à côté de la plaque.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Dans mes bras.

Me souviens plus

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Sans doute le rapport frère soeur déjà très houleux de Conte de Noël où Anne Consigny se prenait une lettre scud genre Pialat pu Guêgauf chez les profs de prépa, qui lui-même faisait allusion à un truc dans Rois Reines.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Comme tous les Depleshin