Forum de FilmDeCulte

Objet absolument admirable, qui décrit avec une douceur extraordinaire la chaleur d'un été Taiwanais, entre criquètements de cigales et jeux d'enfants au milieu d'une rivière. J'ai été soufflé par le talent de Hou pour enchanter l'ordinaire, comme dans ce plan magnifique où une jeune handicapée mentale pleure la mort d'un oisillon : la caméra s'envole dans les arbres dans un mouvement circulaire, et on n'entend plus que les gémissements de la femme. C'est d'une très grande simplicité, mais en même temps, c'est d'une puissance hors du commun.

Et puis il y a aussi cette façon oblique de parler de violence et de sexe par le prisme de l'enfance, à travers des portes entr'ouvertes ou dans des bribes de conversation. La caméra suit l'épiement de l'enfant, et ne nous donne à voir de ces évenements que ce que son sujet en comprend : c'est parcellaire, et il faut reconstituer le puzzle, ce que l'on fait avec un vrai plaisir.

En tout cas, c'est presque parfait, même si on pourra reprocher à Hou de ne pas donner la même profondeur à tous ses personnages.

Le premier film auquel j'ai envie de donner 6/6 cette année.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Oh oui tiens, du HHH, c'est toujours une valeur sûre. Faudrait en mater un la prochaine fois que j'ai la flemme de lancer un film...

Tu aime le reste ? Souvenir du top HHH où j'ai découvert qu'une grosse partie du forum n'aimait pas.

Les gens sont fous, que veux-tu.

A part Millenium Mambo, que j'ai trouvé super vain (mais c'est peut-être un rendez-vos manqué, ça fait très longtemps), j'aime beaucoup.
Mais je suis loin d'avoir tout vu.

Tu en as vu d'autres depuis ton top ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Juste Poussières dans le vent.
Chaque année je montre l'ouverture de Millenium Mambo à mes élèves en cours d'analyse, qui doit être quelque chose comme le plan le plus nerveux de toute la carrière de HHH. Ça les motive un max, j'imagine leur gueule quand il découvrent chez eux la suite du film

Tu aimes Millenium Mambo ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Difficile à dire : je l'ai vu à sa sortie, c'est à dire ado. Pas trop confiance à mon jugement d'alors... A l'époque, ça m'avait pas trop déplu et endormi à la fois, et j'étais pas spécialement sensibles aux histoires de jalousie / triangle amoureux.

Je peux dire sans trop de doute que Hou Hsiao-Hsien s'impose, avec le temps, comme mon réalisateur asiatique préféré (derrière Ozu, si je prends en compte les cinéastes décédés). Cette pudeur exemplaire d'une femme qui grimpe les escaliers en pleurant, ce déchirement devant cet enfant qui s'éloigne de ses copains de vacances, ces lettres que le garçon envoie à ses parents en y décrivant sa vision simplifiée du monde, ce portrait des adultes, tellement injustes avec leurs enfants... Et, toujours, cette séparation entre l'angoisse de la ville et la saveur bucolique de la campagne, reliées par les rails du train qui traverse les régions comme les époques. C'est absolument admirable.

5.5/6

Il me reste donc à voir Three times, et (si je trouve une copie correcte), La Cité des douleurs et Good men good women.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Mate Il Giovedì de Risi si tu veux faire vibrer la corde paternelle en toi.

Tu fais plaisir. Quel beau film.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je ne saurai trop remercier Cosmo pour ce film... C'est magnifique de bout en bout, d'une fausse simplicité apparente et d'une profonde humanité et sensibilité. C'est absolument remarquable la manière dont il gère le hors-champ, permettant aux spectateurs de tout comprendre sans en rajouter des caisses, à l'image du garçonnet qui écrit des lettres au premier degré à ses parents. J'adore la petite fille (qui ressemble trop à ma Stella), le personnage du grand père aussi... l'oncle bien sûr.

Le film m'a aussi permis de comprendre pourquoi Miyazaki cite Hou Hsiao-hsien tant il manque juste Totoro dans le décor... Et pourquoi Hou Hsia-hsien a payé son tribut à Ozu plus tard...

Bref, très très grand film, c'est trouvable sur YT avec des sous-titres anglais (et je l'achète dès que Carlotta l'édite).

5-6/6

J’étais sûr
J’en garde des images sublimes. Et j’ai oublié de citer Ozu mais c’est tellement évident dans ce film en effet.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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