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MessagePosté: 20 Juil 2006, 12:06 
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"The Last Wave" poursuit les voix de l’ « étrangeté » déjà présentes dans "Hanging Rock", mais d’une façon différente : moins épuré et contemplatif à la base, il s’appuie sur une amorce de récit plus classique. Un crime autour d’aborigènes citadin à Sydney, un procès, un avocat blanc et sa famille : voilà des ingrédients de choix pour une trame qui pourrait être assez convenu. Pour Peter Weir, c’est une façon aussi de créer le type de héros occidental que l’on retrouvera activement dans ses films américains : nous sommes toujours dans le but de cette rencontre avec l’autre. Et ici même, entre deux formes de narration : d’abord linéaire, puis nettement plus ésotérique, « The Last Wave » se laisse envahir par les esprits et les rêves comme autant d’éléments étrangers. La culture aborigène fait état justement de l’écoulement de deux temps parallèles : celui que nous connaissons et un âge d’or, un retour en une autre dimension pour ceux dont le travail spirituel. Cette fable sur le « Mulkurui » raconte un état de l’Australie, peut-être matrice de toute l’œuvre du cinéaste : celle de l’appropriation d’une terre étrangère, mais déjà peuplé, déjà hanté par une culture totalement autre. Sous les égouts se cachent ainsi des grottes tribales qui dans la dernière partie ne seraient pas sans évoquer une plongée Lovecraftienne, surtout associé avec le climat d’ensemble de plus en plus apocalyptique. The Last wave à coup sur nous entraîne vers des possibilités tellement peu approchées qu’il demande une grande capacité d’écoute, presque encore plus que le film précédent.

Avec son faible budget et sa musicalité lancinante, Peter Weir suggère des scènes de catastrophe naturelles au détour de la composition de quelques plans qui ont nettement plus de forces que nombre de grosses productions. Les images ont une capacité figurative presque de l’ordre du sacré, comme des expressions d’une « Loi » qui échappe à bon nombre d’hommes. D’une façon plus humaniste, « The Last wave » vaut aussi pour ces moments réellement émouvants que sont la rencontre à la base d’un rêve entre deux hommes que tout oppose. Richard Chamberlain mets sa personne entièrement au service du film : acteur rarement convaincant, son physique et sa personnalité sont ici utilisées de façon tout à fait opportune, et ses dialogues avec un acteur aussi différent que Gulpilil offre une réelle richesse, quelque chose de touchant et mystérieux comme quand la route deux âmes qui n’ont rien en communs se croisent avec évidence. Il y a une grande sensualité et une grande attention aux visages, à des hommes qui sont dans un « ailleurs » : en filmant Chamberlain avec la même attention que ses personnages aborigènes, Weir (encore bien aidé par son excellent chef opérateur Russel Boyd et son monteur Max Lemon) isole une beauté impalpable, une de plus dans son cinéma, explorateur de l’invisible et de l’idéal.

5/6


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MessagePosté: 20 Juil 2006, 13:14 
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il est bien ce film,mais j'ai une préférence pour "Picnic..."!

les autres chef d'oeuvre du Fantastique australien sont "Next of kin","long week end","Harlequin" et "Razorback" ( :oops: ) :wink:

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MessagePosté: 23 Juil 2006, 12:14 
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Ghislain
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un des films que Kubrick adorait
Espérons que le père Peter revienne à ce style mystico-fantastique. Actuellement il a 4 projets en cours: Shantaram avec Johnny Depp le plus avancé, The War of Magician, Master & Commander 2, et l'adaptation d'un roman de William Gibson Pattern Recognition, ce dernier étant plus proche des thèmes de Picnic et Last Waltz, malgré son côté cyber.


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MessagePosté: 23 Juil 2006, 12:22 
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peter stuart a écrit:
Shantaram avec Johnny Depp le plus avancé


ah et ça parle de quoi celui là?


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MessagePosté: 23 Juil 2006, 13:03 
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Ghislain
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Inscription: 24 Déc 2005, 19:18
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Mr Chow a écrit:
peter stuart a écrit:
Shantaram avec Johnny Depp le plus avancé


ah et ça parle de quoi celui là?


un ancien héroïnomane échappant de peu à la prison se retrouve ds les taudis de Bombay en tant que médécin
le scénario est écrit par Eric Roth


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MessagePosté: 23 Juil 2006, 13:10 
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ça fait un peu "La Cité de la Joie 2"...


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MessagePosté: 27 Avr 2020, 13:29 
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Là encore, le rêve est convoqué, pour traiter du subconscient de la nation australienne et son rapport avec son peuple premier, les Aborigènes. Et bim, thématique Weirienne, deux mondes qui se rencontrent, ou plutôt un Européen qui rencontre et découvre le monde aborigène, avec ses rites et ses codes, ses mythes et ses lois. Certes, ce thème (un étranger projeté dans un univers régi par d'autres codes) est un outil de fiction des plus répandus, mais le sujet reviendra dans l’œuvre de Weir, qui le traitera sous différent angles, avec en point de mire la place de l'individu parmi ses semblables qui forme un ensemble (ou un sous-ensemble) dont les codes nous dirigent, avec une vision humaniste tout en nuance. Ici, le personnage principal dira "I lost the world I thought I had", signe de son décrochage complet à la suite de la rencontre avec une tribu aborigène, qui lui apportera un certain nombre de réponses, au prix d'un éloignement avec les siens, sa famille. Le film part un peu trop dans son versant mystique mais la fin fonctionne bien comme métaphore.

Je trouve aussi le film intelligent dans sa manière d'être finalement politique, car Peter Weir n'est pas un cinéaste qui assène son propos, il aime au contraire prendre son temps et dériver dans son propos pour mieux en définir les contours.
5/6


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MessagePosté: 03 Mai 2020, 21:58 
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Sir Flashball
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Oh que c'est foireux.

Alors les 15 premières minutes sont absolument fabuleuses : la présentation de l'univers, l'introduction du fantastique, l'ambiance onirique, le symbolisme. Tout le film est là. Et cette photo, putain...
Sauf qu'à mes yeux, ça finit par sombrer dans le trip new age mâtiné de mysticisme mal digéré et de considérations métaphysiques pas bien finaudes. Restent quelques plans fabuleux (et qu'est-ce que Weir filme bien les visages !), et oui, tous les thèmes weiriens sont là, mais dans l'ensemble, je suis très déçu. Pique-nique à Hanging Rock flirtait toujours avec le kitsch, mais parvenait miraculeusement à l'éviter. La Dernière Vague s'y vautre.

2,5/6

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MessagePosté: 04 Oct 2020, 21:15 
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Robot in Disguise
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Quel meilleur moment qu'un jour de pluie pour mater ce film ?

J'étais plus séduit par l'idée du film que par le film lui-même, mais j'avoue que Mr Chow et Jeronimo en parlent très bien. La perte de repères de Chamberlain, la perte de son monde même, justifie le glissement progressif vers un récit de plus en plus délité, où il est parfois difficile de s'accrocher mais qui s'avère d'une puisse évocatrice assez forte, qui nous fait ressentir le awe et le trouble de plonger dans un monde mythologique enfoui et oublié. Bon, ça reste moins gratifiant que dans PICNIC..., mais c'est un bon companion piece et je suis content de l'avoir vu.

Prochaine étape: GALLIPOLI.

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MessagePosté: 04 Oct 2020, 21:38 
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Cool que tu te sois lancé dans la rétro !


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MessagePosté: 04 Oct 2020, 22:06 
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Robot in Disguise
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Jerónimo a écrit:
Cool que tu te sois lancé dans la rétro !
Oui, surtout qu'il y a peu (pas ?) de déchet.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 05 Oct 2020, 09:17 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Oui, surtout qu'il y a peu (pas ?) de déchet.


Pour finir le boulot il faudrait que je (re)voie Green Card, a priori son moins bon, mais l'effet de la rétrospective a tendance à mettre en perspective l'oeuvre, à donner du liant au tout, ce qui fait que je peux "surnoter" un peu les films plus mineurs. Mais globalement c'est un cinéaste très solide, avec un rare équilibre entre classicisme et audace.


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MessagePosté: 05 Oct 2020, 10:07 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Jerónimo a écrit:
Pour finir le boulot il faudrait que je (re)voie Green Card, a priori son moins bon

Comparativement c'est vraiment pas terrible, c'est sûr, mais objectibement c'est une romcom assez basique mais assez sympa et loin d'être honteuse. Si tu oublies que c'est Weir c'est tout à fait regardable.

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MessagePosté: 05 Oct 2020, 10:17 
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Trouvé ça hyper faible, Green Card. J'ai même arrêté au bout d'une heure. Il faudrait que je jette un oeil au top Weir, mais je ne suis pas fan du tout.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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MessagePosté: 05 Oct 2020, 10:38 
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Cosmo a écrit:
Trouvé ça hyper faible, Green Card. J'ai même arrêté au bout d'une heure. Il faudrait que je jette un oeil au top Weir, mais je ne suis pas fan du tout.


C'est parce que tu le confonds avec Barry Levinson.


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