Forum de FilmDeCulte

aka The Comedy of Terrors



1890, dans une petite ville de la Nouvelle Angleterre,l'entreprise familiale des pompes funèbres de Hinchley et Trumball connait de nombreux problèmes. Le fondateur, Amos Hinchley, est sénile, Trumbull, son partenaire alcoolique est marié à Amaryllis la fille d'Hinchley. Felix Gillie, l'assistant du terrible duo ne souhaite pas que son passé soit dévoilé. Pour garder son emploi et maintenir la société à flots, Félix va devoir créer des clients... [Allociné]

Richard Matheson n'est sans doute pas fait du tout pour la comédie, malheureusement il entraîne avec lui Tourneur dans le désastre d'un film sinistre et bien embarrassant, où défilent les habitués de la série des Poe/Corman, de fait signée des mêmes producteurs. Que dire, c'est juste incroyablement mollasson, inexistant dans la mise en scène (un zest moins sur la fin on va dire), basé en gros sur trois (deux?) situations étirées sur 90 minutes, où Vincent Price en croque-mort alcoolique remporte la palme de ce concours de cabotinage vraiment d'outre-tombe pour le coup... On sent une vague envie d'avoir quelque chose à formuler autour de la mort, en particulier au travers des monologues de Karloff sur l'embaumement, ou les délires shakespeariens de Basil Rathbone en cadavre irréductible... Mais le film reste en permanence prisonnier d'une attention trop contraignante aux clichés de son genre, avec un Tourneur qui semble vouloir appuyer tout ce qui parait le plus vieillot et poussiéreux (le film donne bien le ton en débutant sur une désastreuse parodie de muet), ou de l'ordre de l'artefact virant cheap (le découpage des scènes en calèche...). Je me suis demandé si le cinéaste n'aurait pas fait le film contre toute la vague Hammer / Corman de cette période en employant ses propre moyens pour les dénigrer, un geste un peu cynique de réalisateur désabusé, tellement un tel abandon est spectaculaire. En tout cas c'est l'un des plus impressionnants naufrage de fin de carrière à observer... Enfin le film parait tellement ignoré que c'est juste pas sympas d'en parler en fait. Reste Rhubarbe Le Chat (même si surcrédité après avoir fait sa star dans Diamant sur Canapé), dans le générique de fin HS notamment, qui donne quelques secondes l'impression que le cinéaste va se réveiller.

Sinon un chouette bonus sur le DVD quand même :

Faudrait retrouver son interview dans "Amis américains", voir s'il parle de cette période (jamais très citée, effectivement, tu semble confirmer pourquoi)

Dans sa présentation sur le DVD Patrick Brion lit un texte (peut-être issu d'"Amis Américains"?) où le cinéaste défend son film comme incompris, fait pour des adultes avec ses références à Shakespeare, à une époque de ciné fantastique qui viserait les enfant/ados de drive-in en gros... Un peu d'amertume sans doute. Brion lui ne donne pas son avis sur le film à part dire qu'il "faut quand même le redécouvrir", et faire un focus sur Rhubarb