Forum de FilmDeCulte

Avant la rétrospective Spielberg, je n'avais été que très occasionnellement à la Cinémathèque. Là, après plusieurs séances, force est de constater que c'est quand même loin d'être parfait, au risque de passer pour un cinéphile ingrat.

Bon, j'avais déjà évoqué comment je trouvais dommage que les films ne soient pas projetés dans l'ordre chronologique, pourtant plus pertinent du point de vue cinéphile de la retrospective de l'oeuvre d'un auteur, mais les choix discutables ne s'arrêtent pas là. Si encore c'était pour les regrouper par thèmes ou genres (guerre, extra-terrestre, SF, etc.), mais non...heureusement, ils ont fait l'effort de proposer les séries (Indiana Jones, Jurassic Park) sur une même journée.

J'ai également été surpris de voir que certains films, et pas des moindres (genre A.I. ou Munich, entre autres), n'étaient pas projetés dans la grande salle (Henri Langlois) mais dans la plus petite (Georges Franju). La taille de l'écran de la seconde est honorable mais le nombre des places y est sérieusement limité. J'ai du mal à saisir cette décision arbitraire. Surtout quand on voit comment certaines séances peuvent être rapidement complètes.

Ca aussi, le système des places est un peu débile. Les abonnées Libre Pass sont à peine privilégiés vis-à-vis des autres spectateurs. Le prix est évidemment plus avantageux mais il est impossible de réserver sa place à l'avance (alors que les non-abonnés le peuvent). Il faut se pointer une heure avant pour faire la queue, pour bénéficier du quota de places réservés aux abonnés. Quand on sait que même la salle Henri Langlois n'est pas gigantesque (y a même 400 places je crois)...

Et c'est pas ces connards d'employés qui vont apaiser les esprits. Non seulement y a un degré d'incompétence incompréhensible mais en plus ils sont pour la plupart super désagréables. Lors de mon inscription, j'ai voulu également procéder à celle de Madame, qui n'était pas avec moi mais dont j'avais tous les documents nécessaires, et ils ont refusé de me refiler sa carte, prétendant qu'elle devait être sur place pour que sa photo soit prise en live alors que le site internet stipule qu'on peut fournir une photo d'identité. J'ai beau eu leur prouver (vive l'iPhone), on m'a envoyé bouler.
Et encore, ça c'est quand les employés sont d'accord entre eux. Très souvent, une personne va t'assurer un chose (comme le fait que tu ne peux pas acheter une place pour quelqu'un d'autre même si tu as sa carte ou que tu peux rester dans la salle entre deux films si tu es abonné et qu'il y a moins d'une heure entre les deux films) et une autre va te garantir le contraire (en fait, on peut acheter la place mais on peut pas rester dans la salle).

Au niveau de la communication, ils sont clairement bidon. Lors de la séance de Rencontres du 3e type, la bobine a cassé juste avant le générique de fin, pour reprendre 10 minutes après. Dix minutes durant lesquelles personne n'est venu nous indiquer quoi que ce soit (est-ce qu'on devait attendre ou est-ce que c'était fini, etc.). D'ailleurs, ça a recassé juste avant la fin du générique.

Ce qui m'amène au dernier point, le plus ingrat peut-être, concernant l'état des copies. Je peux aisément concevoir qu'il doit être difficile de se procurer des copies, qui plus est des copies en bon état, pour des films qui remontent jusqu'aux années 70, mais quand même... Pour Rencontres et Les Aventuriers de l'Arche Perdue, la pellicule, super crade, n'arrêtait pas de sauter, le son - surtout pour L'Arche Perdue - était horrible, avec parfois un gros bourdonnement. Même les films les plus récents que j'ai vu (Catch Me If You Can, Indiana Jones 4) n'étaient pas "nickels". Et il paraît que la bobine a cassé au milieu de 1941, que l'image de La Couleur Pourpre était très jaune, et qu'il y a eu des problèmes sur Hook également. Hier, pour Chantage à Washington (téléfilm de 1973), la copie était étonnament remarquable (j'ai pas su si c'était un DVD ou je ne sais quelle support haute def, parce que c'était super clean) mais là aussi, ça a commencé sans le son, puis ça a repris du début, avec le son...qui a disparu au bout de 10 minutes. Là, cette fois, la projectionniste est venu nous voir pour nous dire que ça allait reprendre...mais c'est grave, presque pas une séance sans problème.
Durant la Master Class, Costa Gavras a expliqué que cette rétrospective est en négociations et prévision depuis 3 ans avec Spielberg, qui est lui-même venu. Pendant tout ce temps, ils ont pas réussi à dégotter des copies plus présentables? C'est à se demander s'il vaudrait pas mieux projeter des Blu-ray...
Et je parle même pas de questions artistiques (Rencontres du 3e Type est projeté en Edition Spéciale, version plus ou moins désavouée par l'auteur depuis, pareil pour E.T., projeté dans sa version 2002, avec les scènes rajoutées et le E.T. parfois en CGI).

Enfin bref, oui, on peut me répondre "te plains pas, c'est déjà bien", et c'est vrai, mais bon, dans l'ensemble, le constat est pas super favorable pour un lieu censé être temple de la cinéphilie.

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Badum-chssss.

Sinon, j'oubliais aussi les carences en climatisation de la salle Henri Langlois, réudit à un sauna dès que la séance est complète.

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T'as oublié l'essentiel : les connards du fond qui ramènent leur science avant la début du film.

Ah j'ai pas eu ça...mais j'ai entendu des trucs bien débiles de la part de certains spectateurs, oui.

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C'est le temple de la cinéphilie, alors faut la ramener. C'est souvent énervant et pathétique. Tu me diras, si les vrais cinéphiles pensent comme Léo, les relous qui savent tout ne se sont effectivement pas pointés.

J'y suis allé deux fois seulement.
Enfin trois fois, puisque la première fois ils n'ont pas été capables de projeter la copie. Ils arrivaient à mettre le son, ou l'image, mais jamais les deux à la fois. Je n'ai toujours pas compris pourquoi ils n'avaient même pas essayé avant.
Et vu que c'était mon film préféré, à savoir "Playtime", ça m'avait bien frustré.

Sinon globalement je trouve qu'il faut être TRÈS motivé, à l'heure du Blu-Ray. Je préfère encore aller au Grand Action, la qualité est moindre mais c'est plus accessible et moins froid, moins bureaucratique, plus chaleureux, encore que les "connards du fond" comme dirait oncletom existent aussi là-bas.

Ah, je dois quand même dire que j'aime beaucoup le bâtiment, du moins l'extérieur.

Assez d'accord avec tout ça, organisation de merde. Et du coup il vaut prix ne pas être abonné pour pouvoir réserver ses places sur le net parce que se pointer 1h en avance pour chaque séance c'est non... Le système est pas du tout au point. Et puis c'est clair que passer le ET de 2002 quand on sait ce que Spielberg en pense c'est une impardonnable faute de goût !

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CroqAnimement votre

Je n'ai jamais été fan de la Cinémathèque, que ce soit à l'heure du DVD/BR ou même avant, quand n'importe quel cinéma de minuit ou cinéma de quartier passait des trucs plus intéressants. Sans oublier le côté temple du cinéma qui fait que tout étudiant veut y travailler (et tu te retrouves avec des connards prétentieux et incompétents).
Pour les copies, à la rigueur je vais être charitable : j'imagine que c'est assez dur à trouver, une copie de ET version 82 ou une copie de 1941 en bon état. Je ne suis pas exploitant ni même spécialisé dans ce genre de problème, mais lorsque je m'y étais penché pour un éventuel festival FDC, je m'étais rendu compte de la difficulté de trouver des copies. Quant à l'ordre, j'imagine qu'il a un sens (commercial, sans doute ?) mais reste à savoir si c'est bien pensé ou pas.
Le pire, ça reste vraiment les commentaires des spectateurs. Déjà qu'aux projos de presse c'est la foire aux conneries, alors à la Cinémathèque...

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Trouver des copies est peut-être difficile, mais bon si la Cinémathèque française, mondialement reconnue, en chie, alors qu'est-ce que c'est pour les autres? Sinon plutôt d'accord avec ce qui est dit dans ce topic, même si pour la rétro Kubrick l'état des copies était plutôt pas mal (seul raté: la diffusion de 2001 en numérique alors qu'il était annoncé en 70 mm)

Comme elle est pas loin de chez moi, je m'étais posé la question de troquer mon abonnement UGC pour la Cinémathèque, deux fois moins cher. Je n'ai toujours pas tranché... mais force est de constater que les cinémas de quartier ont une offre déjà intéressante en terme de rétros.

Pour ça que je ne vais jamais me faire des rétrospectives. Pour moi la qualité de l'image prime sur le grand écran.
J'ai été voir After Hours et Casino à l'Action Ecole autrefois, et sur la pelloche y avait à boire et à manger.

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I think we're gonna need a helmet.

Ah tiens? J'ai toujours constaté que le grand écran, quelles que soient les imperfections de la pellicule, avait un pouvoir d'immersion insurpassable...

J'ignore ce qu'il en est des Spielberg et si de meilleures copies existent (ni à quel prix), mais il faut être quand même honnête : une fois que l'exploitation d'un film est terminée, le distributeur n'a plus d'intérêt à fabriquer des copies. Si les copies d'époque ne sont plus en bon état ou n'existent plus, que peut bien y faire la Cinémathèque (malgré son pouvoir éventuel et son prestige) ? Elle ne peut pas se permettre de payer une restauration pour une ou deux projections et le distributeur ou producteur ne va pas le faire non plus juste pour faire plaisir à 200 spectateurs. C'est pour ça que je suis infinimenent plus intéressé par les sorties Carlotta ou Solaris, par exemple, qui peuvent se permettent de restaurer une copie pour la faire circuler ensuite dans tout le pays.

Autre supposition pour ce qui est de Spielberg : ses films, une fois sortis, ne vivent plus en salle, leur avenir est à la TV, en DVD... 1941 n'est, à mon avis, jamais ressorti en salle. E.T est ressorti une ou deux fois dans les années 80. Alors que certains Kubrick ont eu plusieurs ressorties récentes par exemple, avec de nouvelles copies imprimées et restaurées.
Evidemment, je dis ça pour les plus vieux films type 1941. Si la copie de Munich est pourrie, c'est déjà plus surprenant.

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Je rejoins la plupart des reproches faits ici, tout en comprenant bien que la cinémathèque n'y peut pas grand chose : quand on projette jusqu'à 7 films différents par jour, et qu'on les projette une unique fois, ça va chercher dans les 2000 copies par an. C'est évidemment impossible de restaurer tout cela, quand bien même l'une des missions de la cinémathèque est la conservation du patrimoine.

Ça donne des choses bizarres sur Spielberg, où l’œuvre est pour certains films disponible en blu-ray, et où la question finit par se poser sérieusement devant des projections dégueulasses. Pour 95% des films projetés, on touche néanmoins à des choses qui n'ont pas dépassé l'édition DVD, et qui la plupart du temps n'ont pas été éditées du tout. La qualité de la copie se relativise alors rapidement... Mais j'avoue que c'est gonflant, notamment au niveau du sous-titrage : parfois incompréhensible, parfois anglais et français sur la même copie, des aberrations dans le choix des versions. Là je rejoins Freak : ça devrait être le temple de la cinéphilie et des maniaques, des ratios et versions respectés, et je pense pas que les spectateurs prendraient mal le fait qu'on les informe en début de projection de la qualité de la copie qu'ils ont réussi à chopper, quand bien même elle est mauvaise. Souvent, ça tourne à l'impression qu'un bras automatique l'a sortie d'un tiroir et foutue dans la machine...

Le gros reproche que je ferais, en fait, concerne la programmation. Les cycles sont purement filmographiques, au mieux historiques ou géographiques (un studio - la nikkatsu ces semaines-ci ; un pays - l'égypte l'été prochain). Aucune rétrospective qui éclaire les films sous un jour passionnant en les mettant en commun : je demande pas la lune où des lubies de programmateur, pourtant. Souvenirs une année à Angers, par exemple, d'un cycle "la comédie musicale européenne" : sans aller plus loin, ça donne déjà une rétro passionnante, qui permet de voir ce qui travaille tous les films choisis par rapport au modèle américain, les options prises, les évolutions... Ca propose tout bêtement un point de vue - plutôt qu'une logique de collectionneur venant cocher sa case, et qui donne ce fameux public "dernier rang" qui se bat pour savoir lequel a vu toutes les séries B d'Allan Dwan.

C'est le deuxième gros problème de la programmation : l'exhaustivité. On fait un cycle sur Bruno Coulais (pourquoi pas), on se tape une bonne moitié de films merdiques qui viennent envahir l'agenda du lieu, plutôt que de faire un vrai travail cinéphile en sélectionnant ceux où son intervention est parlante, intéressante, ce qui ouvrirait par là même à un accompagnement théorique plus riche du cycle que les quelques notules rachitiques dont le lieu se contente actuellement. Cette logique obsessionnelle du "tout montrer" n'est rattrapée que par leur capacité financière à présenter une multitude de cycles en parallèle, qui assure une diversité maintenue des projections. "L'histoire permanente du cinéma", qui jusqu'ici permettait de pallier à ce problème, est depuis quelques années bizarrement focalisée (sur les films français muets et les films/téléfilms français des années 70-80, depuis un moment), focalisation qui correspond je suppose aux restaurations en cours ou aux arrivages, j'en sais rien, mais qui n'aide pas à faire respirer la programmation au jour le jour.


Cela donne au final une logique de bâtiment surpuissant (capable de te présenter 6 nouveaux films chaque jour), mais qui te balance sa programmation comme en automatique, façon machine. Ça donne un lieu froid, avec gentille odeur mortifère de momification ambiante - ce qui fait que, à part pour la BIFI que je squatte, j'y vais finalement quasiment jamais. Je me demande du coup au final si le lieu ne gagnerait pas à projeter un tiers de films en moins et à faire plusieurs séances de chaque. Une politique d'édition DVD liée à la programmation (je sais que les droits sont pris, mais sur les raretés, y a pas moyen ?) serait aussi une bonne chose. Bref, un coup de fouet quoi.

C'est con, ce lieu ça pourrait vraiment être le temple.

Bah y'a un panneau avec cette information. En tous cas à chaque fois que j'y suis allé, c'était le cas.

Putain je pensais que j'allais être tout seul.

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