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MessagePosté: 29 Mai 2012, 09:32 
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C'est assez triste de voir l'excitation qui précédait le film grâce à son teaser (il faut bien le dire mensonger) qui laissait présager un retour de Cronenberg à un cinéma viscéral et la totale indifférence dans laquelle est sortie le film (pas aidé par son absence au palmarès de Cannes). Effectivement il y a une certaine déception contenue dans le film où en lieu et place d'une incarnation de la gangrène pourrissante du texte de deLillo sur le capitalisme, on se retrouve avec sa transposition littérale plutôt qu'une transfiguration cinématographique.

Après A Dangerous Method Cronenberg, fait un film quasiment intégralement contenu dans ses dialogues. Cosmopolis est un film extrêmement bavard, un fil quasiment ininterrompu de discussions abstraites, souvent non-sensiques, quasiment toujours très artificielles. Pour qui a lu le roman original ce n'est pas une surprise puisque les dialogues sont quasiment les mêmes, mais ce qui ne pose pas nécessairement problème en littérature (le romande deLillo est protéiforme entre narration, théorie, essai...) est beaucoup moins évident au cinéma. Mais j'ai repensé à ce que disait Baptiste à propos A Dangerous Method concernant la parole comme une excroissance du corps et je pense que dans ce film c'est particulièrement pregnant d'autant que pour le coup la parole se fait monstrueuse, difforme, elle se transforme au fur et à mesure du film. En ce qui me concerne (mais c'est un ressenti personnel), j'ai à plusieurs reprises perdu totalement le fil des discussions, j'ai littéralement abandonné l'idée de comprendre de quoi il s'agissait (notamment la longue litanie de Morton), de toute façon, ça ne m’intéressait pas. Mais elle devenait fascinante en ce qu'elle occupait intégralement l'espace du film, d'autant plus lorsque les personnages sont confinés dans l'intérieur étouffé de la limousine. Le personnage d'Eric Parker est un spécialiste de l'information, il est un canaliseur et un analyseur d'information et le film fait de l'information textuel un flux continu grossissant jusqu'à l'explosion.

Le problème c'est que l'explosion ne vient jamais vraiment, que la scène finale me paraît assez ratée (malgré le très bon Giamatti) sans parler du dernier plan tristement underwhelming. Après Pattinson est très bien, il est parfait parce qu'inexpressif (pas certain qu'il puisse jouer autre chose d'ailleurs) et j'aime l'aspect SF du film (même si par moment il semble avoir 15 ans de retard). Mais c'est dommage de passer à côté de certaines choses. Dans le roman, on sent vraiment le chaos de la ville gangréner l'intérieur de la limo alors que là, c'est fait avec un mollesse quasi total.

Donc je ne cache pas ma déception, je continue de préférer dix mille fois un A History of Violence ou un Eastern Promises à ce genre d’expérimentations un peu foireuses même si pas dénuées d'un puissant pouvoir de fascination mais dont la froideur me laisse quand même très éloigné. Quand je repense à la façon dont Crash me bouleverse, je me dis quand même que Cronenberg a perdu quelque chose en route et ça c'est sincèrement triste.

4/6

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MessagePosté: 29 Mai 2012, 12:36 
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Fabien Onteniente, Mardi 12 mars 2013


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MessagePosté: 29 Mai 2012, 21:30 
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Je crois que vous faites fausse route en cherchant à tout prix rattacher "Cosmopolis" aux sempiternelles "obsessions" de Cronenberg sur le corps, le sang, la chair, les mutations, l'organique et depuis peu, la parole. Je pense qu'il faudrait prendre Cosmopolis comme Cronenberg nous le propose, en évitant d'évoquer des thématiques, un regard d'auteur, ou que sais-je encore. Je pense que cette approche critique pleine de poncifs est en partie la cause du virage à 90 degrés qu'a pris son cinéma il y a quelques années, comme si ça avait fini par le fatiguer.

Plutôt que de chercher à voir tous ces longs dialogues comme des flux quasi-sensoriels ou comme un projet de mise en scène qui évoquerait le Cronenberg d'avant, pourquoi ne pas les prendre tels quels, comme des dialogues entre des personnages ? Vous trouvez ces dialogues abscons mais je les ai pour ma part trouvés passionnants. Les dialogues signifient quelque chose, les dialogues permettent au film d'avancer, et au premier degré. Quand Samantha Morton parle d'un tas de choses et notamment du futur, j'entends quelque chose de très intéressant que je n'ai pas l'habitude d'entendre (je n'ai pas lu le livre, ceci dit). On ne me parle pas une autre langue. Le cinéma c'est certes des images et des sons, des sensations, rien à voir avec le théâtre filmé donc, mais pourquoi bouder des incursions de littérature quand elles sont si belles ? Pourquoi surtout refuser des dialogues qui pour une fois volent largement au-dessus de la moyenne ? On a affaire ici à un film qui veut dire quelque chose, à un film qui en dit un peu plus que ce que disent ses seuls attributs cinématographiques.

Aujourd'hui, on râle souvent contre le public qui bouffe des films tournés avec les pieds ou qui n'éprouve aucun problème à regarder "Avatar" dans une résolution minable, et à raison, parce que le cinéma ne sera jamais que du fond. Mais tout ramener systématiquement au premier plan la forme ou le "fond du fond" (les fameuses thématiques, encore une fois), bref, ce qui est invisible aux yeux du profane, me semble aussi stérile. "Cosmopolis" est un film qui n'est intéressant que si on l'oppose à d'autres productions cinématographiques mais aussi littéraires, musicales, vidéoludiques ou que sais-je encore, bref, que si on le sort un peu de sa salle de cinéma, que si on s'intéresse à ce qu'ils disent vraiment, ses personnages et lui. Ce n'est pas David Cronenberg qui m'a parlé, mais le personnage de Robert Pattinson (vraiment excellent, et surtout pas inexpressif comme j'ai pu le lire ici et là, bien au contraire ...), qui ne m'a pas fait plonger corps et âme dans le film mais qui m'a fait réfléchir à certaines choses, qui m'a donné envie de rester dans l'atmosphère du film après la fin du générique.
Évidemment on n'est pas non plus dans le bête téléfilm Arte "Maintenant, à vous de réfléchir". C'est un film plaisant à regarder, qui montre beaucoup de choses "cool" évoquant une imagerie cyberpunk light, et qui se regarde sans ennui du moment qu'on accepte de se laisser submerger par ses dialogues et qu'on ne se mette pas à chercher un sens narratif derrière eux. Et puis c'est classieux, il y a beaucoup d'humour, les seconds rôles sont parfaits, etc. On est loin du film chiant pour faire chiant ...

Le film n'est cependant pas non plus exempt de défauts. La dernière demi-heure retombe un peu, on ne vole plus aussi haut qu'avant, les dialogues se font plus terre-à-terre, le film est moins tenu, bref, tout ce qui faisait le sel du film s'est un peu évaporé avec l'ouverture de la limousine ... Mais c'est secondaire. Jamais autiste, c'est un des rares films de 2012 à proposer quelque chose de concret et de neuf à l'écran, et tant mieux si c'est en partie avec des mots.

4,5/6


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MessagePosté: 29 Mai 2012, 21:35 
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Marlo a écrit:
pourquoi bouder des incursions de littérature quand elles sont si belles ? Pourquoi surtout refuser des dialogues qui pour une fois volent largement au-dessus de la moyenne ?

Parce que ce n'est pas le cas?

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MessagePosté: 29 Mai 2012, 21:36 
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Ben cite-moi des exemples de films où mes dialogues volent plus haut alors.


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MessagePosté: 29 Mai 2012, 21:38 
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Tout ce qu'a écrit Sorkin déjà.
Ou Tarantino. Ou certains Shane Black. Ou les premiers Smith.

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MessagePosté: 29 Mai 2012, 21:45 
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Pas très fréquent, et ça commence à dater aussi ...
Mais même, dans ces longues conversations écrites par Sorkin ou ces blagues écrites par Tarantino, il y a la recherche assumée d'une virtuosité formelle, de dialogues qui étincellent, qui font jeu égal avec la réalisation. Ce n'est pas le cas dans "Cosmopolis", où la parole est complètement détachée du reste, où les mots ne signifient jamais plus que ce qu'ils disent. Cronenberg ne semble pas vouloir créer un vertige ou une ambiance particulière avec ce débit de mots, il veut avant tout raconter quelque chose, par l'intermédiaire de ses personnages. C'est quelque chose de très simple finalement, et d'assez peu cinématographique.


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MessagePosté: 29 Mai 2012, 21:46 
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C'est bien ce que je dis et que je reproche au film.

Sorkin réussit à m'intéresser à 4 saisons de politique, Cronenberg n'arrive pas à m'intéresser à 1h48 d'éco.

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MessagePosté: 29 Mai 2012, 22:09 
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MessagePosté: 29 Mai 2012, 22:12 
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Au niveau des dialogues, et sans vouloir défendre forcément le film que je n'ai pas encore vu, ce que dit Marlo ressemble énormément au livre, cet espèce d'absence de virtuosité des dialogues qui sont si plats qu'ils en deviennent dans un sens saisissants. Des personnages qui dissertent sur du vide sans la moindre passion. Encore une fois je n'ai pas vu le film, mais c'est une des choses intéressantes du roman.

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MessagePosté: 29 Mai 2012, 22:18 
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Je confirme que le film est très, trop, proche du roman - certains dialogues sont transcrits tels quels, mais ce qui fonctionne en littérature ne fonctionne pas forcément au cinéma.

Je demeure déçu par l'adaptation.

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MessagePosté: 29 Mai 2012, 22:35 
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Je pense bel et bien qu'il faut rattacher Cosmopolis à l'exploration de la parole comme objet physique puisqu'Eric Packer, en se réfugiant dans sa limousine - comme le Robinson Crusoé de Michel Tournier, par exemple, va s'enterrer dans un trou en position fœtale - veut accéder à un stade régressif et intanfile pour mieux s'auto-analyser. Le coiffeur n'étant pas seulement une excuse comme il est souvent suggéré, mais aussi un but identitaire (j'y reviendrais). J'ai eu un peu la même sensation devant l'intelligence et la fluidité suprêmes des dialogues que devant The Social Network: ils font sens tant dans leur contenu que dans la forme qu'ils prennent dans le film. On est presque toujours à la remorque, et pourtant tout est formidablement intelligible grâce à une musique de la parole -plate et ciselée en même temps - toute particulière et il faut bien le dire devant les sceptiques, fondamentalement cinématographique. Les deux films nous cueillent d'ailleurs directement avec cette virtuosité-là, dès la première scène. On est immédiatement et irrémédiablement confronté à ce plein qui fait vide et qui en même temps doit être saisi comme une chance de comprendre une psychologie maladive, dans un cas celle de Zuckerberg, dans l'autre celle de Packer. Dans Cosmopolis, les différents interlocuteurs s'enchaînent sans discontinuer au moyen d'ellipses savantes et seul le point de repère de l'épouse, donc de l'engagement, revient tirer la sonnette d'alarme à intervalles réguliers dans le monde toujours trop confortable de Packer, malgré la déliquescence du monde extérieur.

Et c'est bien ce décalage entre subjectivité victorieuse et réalité insupportable qui est très bien analysé par Cronenberg, non pas seulement par les dialogues, mais bien par un travail visuel encore une fois aussi splendide que rigoureux. Il y a ces plans éloquents depuis l'intérieur de la voiture, notamment celui où l'on voit une auto-immolation, acte hautement symbolique du printemps arabe, mais qui renvoie encore plus directement mais pour un sens inverse au film Persona, où l'écran est déjà la médiation; là où dans le chef d’œuvre de Bergman, cet écran est une chance pour ouvrir les yeux, la fenêtre de la limousine, et le cocon de luxe qu'elle représente, fait écran et empêche Packer de saisir ce qu'est la réalité. Lorsqu'il sort de la limousine, car il le doit bien, Packer est confronté violemment à son décalage. D'abord violemment (l'entartage), puis, de manière inattendue, tendrement: la scène chez le coiffeur. Elle paraît anecdotique, mais elle exprime de manière géniale la différence entre le monde ancien incarné par le coiffeur et le chauffeur, et le monde moderne incarné par Packer. Le premier monde est celui de travailleurs certes solitaires mais qui jouissaient d'un réel lien avec leur outil de travail, en l'occurrence leur taxi. Le second est tout aussi solitaire, mais a aussi perdu le rapport avec le réel, invisible derrière les écrans et les chiffres. Stade ultime du capitalisme. Packer est juché sur son fauteuil, immobile et revêtu d'un drap blanc, et trône en plein centre d'une scène où il ne peut paradoxalement qu'écouter les deux hommes deviser avec nostalgie et humanité sur quelque chose qu'il ne peut pas comprendre. Souriant vaguement aux allusions du coiffeur à son enfance et à son père, il finit par sortir en urgence, paniqué.

Au final, entre mille choses brillantes de Cosmopolis - et la dernière scène en est une, noire mais drôle, atteignant un absurde délectable -, ce qui est intéressant avec l'idée de la limousine, et que Cronenberg a selon moi parfaitement exploité à l'écran, c'est qu'elle incarne l'identité même de Packer (et c'est là où l'on retrouve l'idée d'une excroissance du corps, bien cronenbergienne): elle est une coupure vis-à-vis du monde en même temps que, par essence, un cocon vide menant forcément à l'auto-analyse, et à l'auto-destruction.

5/6


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MessagePosté: 29 Mai 2012, 23:07 
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Billy Budd a écrit:
Il ne s'agit pas d'économie.


Oui, ça n'est à mon avis, et d'un bout à l'autre, que de la métaphysique.

Baptiste a écrit:
acte hautement symbolique du printemps arabe


:lol:


Vu le film cet aprèm. Bon déjà ça n'a rien à voir avec ce que je croyais au vu de la bande-annonce, il ne s'agit pas du tout du retour du Cronenberg nerveux et virtuose des années 80. On est dans la continuité de l'assèchement de A Dangerous Method (dont on aperçoit l'affiche d'ailleurs entre deux graffitis), mais en plus abouti à mon sens.
Étrange de voir un vieux cinéaste se désintéresser de la mise en scène au sens strict, de son propre artisanat, pour aller voir ailleurs, se resserrer sur les à-côtés, le travail des acteurs, le texte, cet héritage du théâtre dont le cinéma a mis toute la deuxième moitié du XXe siècle à se débarrasser. Cronny y revient avec une certaine insolence, notamment dans les premières minutes du film, et la conversation entre Pattinson et son garde du corps, face caméra, rivalisant de brutalité déclarative. "I need a haircut."
Sauf que le film ne semble imposer cet aspect pour aller très vite vers autre chose. La mise en scène, au-delà du gimmick "le monde vu d'une stretch limo", sert essentiellement à ménager une succession de climats différents (climats dont se dégage, au passage, un futurisme intéressant : on abandonne toute anticipation ici pour s'intéresser au présent, mais vu d'hier, au présent comme futur donc ; au-delà de la pirouette rhétorique il faut souligner la difficulté de peindre l'instant comme une singularité historique, ce à quoi Cronny parvient), chacun propice au développement d'un concept plus ou moins précis, par l'expansion persistante et discontinue de la parole. L'essentiel du mouvement du film, de sa narration, repose ici sur les dialogues, qui suivent leur propre cours, où se succèdent platitudes, fulgurances et non-sens avec le même aplomb. J'imagine qu'on peut y rester totalement indifférent, mais pour ma part ils m'ont suffisamment bouffé le crâne pour que je me prenne au jeu. Là où A Dangerous Method échouait à faire s'émanciper la parole, prisonnière de la pensée universitaire qu'elle se devait de retranscrire, et d'une exécution formelle trop rigide, Cosmopolis y parvient en abusant de son propre flux verbal jusqu'à la dilatation du temps.
L'obsession du temps comme ressource, un des nombreux thèmes du film (et certainement du roman), se manifeste chez le personnage principal par son délayage désespéré dans le bavardage, méthode poussée d'ailleurs à l'excès dans une séquence finale en-deçà du reste, cheminement intellectuel qui finit par ne le conduire qu'à une évidence qui se trouve, littéralement, dans son trou de balle.

5/6

Et sinon j'ai eu le plaisir de l'enchaîner avec le Hong Sang-Soo, je suis blindé pour l'éventuelle déception Prometheus de demain.


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MessagePosté: 29 Mai 2012, 23:10 
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Baptiste a écrit:

Ok, alors votons : mieux ou moins bien que le texte sur A Dangerous Method ?


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MessagePosté: 29 Mai 2012, 23:24 
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