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MessagePosté: 05 Avr 2015, 17:46 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
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On a le droit mais ça n'aura pas beaucoup de poids. Surtout une note aussi extrême sur un film pour lequel le consensus va plutôt dans l'autre sens.

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MessagePosté: 30 Mai 2015, 14:50 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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S'il est agréable de voir le cinéaste de nos années Lycée retrouver un peu de dignité en abandonnant la farandole de ses Burtonneries, le film est justement un constat assez terrible, quand on voit ce qu'il reste quand on a retiré la devanture de l'habituel carnaval, qui pouvait encore faire illusion : à quel point il ne reste plus rien, absolument rien, combien c'est devenu un cinéma totalement anonyme, où jamais rien ne vient acter d'une intention, d'une énonciation, de quelqu'un de vivant derrière la caméra. C'est par exemple terrible la manière dont le film se ferme, sans rien nous donner d'autre à voir du personnage à nous, spectateur, que la réaction publique et rapide qu'elle concède à un parterre de journalistes...

Paradoxalement, plus le cinéma de Burton se fait anonyme, plus il en suinte une dimension hurlante d'autoportrait, de plus en plus cru de film en film, de moins en moins pudique. Le premier plan est presque une note d'intention en soi : une souffrance intime et originelle (la larme), une style graphique particulier qui l'exprime (le dessin), et qui soudain se transforment en signature reproduisible à l'infini, en merchandising. Amy Adams n'est rien d'autre durant tout le film : un visage de souffrance émue et dominée, rentrée, évoluant dans ses propres névroses (le supermarché, l'atelier dont on ne sort pas) sans pouvoir réellement en disserter l'origine (le film en gardera le mystère d'ailleurs, c'est un de ses rares parti-pris à saluer), pendant que son style, depuis longtemps des-approprié, est vampirisé pour l'argent.

Ça ne sauve aucunement le film. La vague revendication qu'on peut deviner derrière tout ça, dans les formes victimaires qu'elle prend, a d'ailleurs quelque chose d'un peu pathétique (curieuse vision phobique du critique d'art, dont la caricature cohabite avec des remarques fort recevables sur ce qu'on nous donne à voir).

Après il reste toujours un mini-truc chez Burton, comme une peau de chagrin meurtrie au fin fond de l'agonie mais qui est là, qui est sans doute le cœur secret de son cinéma depuis le début, et dont la disparition dans Dark Shadows m'avait un peu dégoûté : le fait de regarder les personnages et rien d'autre, d'avoir pour eux une sorte de regard simple et sans morale, même pour les plus secondaires, jusqu') l'extrême tendax des visiteurs au perron en fin de film. On pourrait même étendre ça à cette approche pas si cynique que ça des sixties et Hawaï, ou à une absence de chihis dans la manière d'aborder l'ensemble (le style chez Burton, pourtant sur-visible, n'a jamais été un détour ou une excuse pour ne pas s'intéresser aux personnes). Mis de côté le pénible pantin mécanique de Waltz, c'est encore ce qui rend le film sinon regardable, du moins un peu digne. Mais comme dit Freak, on est au-delà du RIP là, plutôt dans le cas d'étude.


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MessagePosté: 07 Déc 2015, 23:26 
La fin est ratée mais j'ai beaucoup aimé les trois premiers quarts, beau personnage d'Amy Adams défendu jusqu'au bout malgré ses ambiguïtés et fêlures, et la démarche de déconstruction très factuelle d'une icone kitsch (le film défend finalement en creux l'art abstrait et critique l'anti-humanisme du kitsch, d'une manière assez "adornienne"), bonne mise en scène du parallélisle entre naïveté amoureuse et exploitation économiqiue que les personnages réussissent à faire éclater de l'intérieur, postulant l'intelligence d'un adversaire intime pour à le fois le reconnaître et le battre (le couple du film est complètement crédible). A un moment le film fait penser à la Peau de Chagrin et au meilleur Lang américain
(quand Amy Adams, après avoir déjà jugé et décidé de rompre avec son mari, découvre ensuite qu'il est le faussaire de sa propre oeuvre, ce qui débouche sur l'explosion chez Waltz d'une violence folle, mais aussi "neutre" que folle, ne changeant absolument rien au jugement moral déjà énoncé) .


Pas reconnu Terence Stamp, il joue qui?

5/6


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MessagePosté: 08 Déc 2015, 08:25 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22326
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Gontrand a écrit:
Pas reconnu Terence Stamp, il joue qui?

T'es sérieux?

Le journaliste qui casse l'oeuvre de Keane.

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MessagePosté: 08 Déc 2015, 13:38 
Oh my god


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MessagePosté: 23 Juil 2021, 22:31 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 35754
Localisation: Paris
Ça fait du bien de voir Burton revenir à un semblant de vrai film. Malheureusement, des biopics d'anti-héros que le duo Alexander-Karasweski a pu pondre, on est plutôt dans la moyenne basse (pas vu DOLEMITE). L'histoire pourtant est bien racontée mais c'est gentillet et ça manque de mordant. Burton apporte un vernis volontairement satirique à l'ensemble mais il est quand même rattrapé par ses pires instincts avec des incrusts fond vert peu ragoûtantes et souvent superflues.

Niveau acteurs, dommage pour Walz qui cabotine comme à son habitude. C'est sans doute voulu mais dès le départ on voit que c'est un beau parleur, on aurait aimé davantage d'ambigüité plus longtemps.

Bref, petit film de la saison des Oscars, tenu et pas désagréable à regarder mais qui me laissera pas un souvenir impérissable.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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