Tiny Tears a écrit:
glandage généralisé... la plupart des gens qui avaient démarré la fac avec moi ont disparu progressivement sans que je sache ce qui leur était arrivé. probablement parce que leurs objectifs, leurs priorités, leur vie avaient évolué.
Mais dans ce cas il n'y aucune raison de râler... Les 75% d'échec en première année représentent des gens dont "les priorités ont évolué" et dont la fac n'a pas à se préoccuper, étant donné qu'ils partent d'eux-mêmes.
Ca paraitrait quand même absurde.
Je ne dis pas qu'il n'y a que des glandeurs. Des gens qui bossent à côté et qui n'arrivent à pas gérer la fac et le boulot à la fois, ca existe. Des gens qui ratent leurs examens ca existe. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui suivent la fac en dilletante, parce que la fac le permet, parce qu'ils font d'autres trucs à côté, parce que ca les intéresse pas mais restent quand même pour une raison x ou y. La fac laisse une grande liberté dans la manière dont on aborde les études et au sortir du lycée ca se transforme souvent en dispersion, alors qu'il y a un moment dans les études où il faut se concentrer un minimum, s'intéresser à la chose d'une facon ou d'une autre, être un minimum
sérieux (et à 20 ans c'est pas la qualité principale...) sinon tu rates. Mais la fac n'a pas à patir des gens qui font le choix de ne pas ou peu suivre, et ne de pas ou peu travailler en dehors des cours, de ne pas s'impliquer à un moment donné, et ces gens là ne peuvent ensuite râler en disant que la fac ne donne pas les moyens de réussir... parce que des gens qui font deux licences en ayant un travail à côté et réussissent, j'en connais aussi.
Après j'avais une amie syndiquée qui me disait que les 3/4 des syndicats locaux de sa fac s'occupaient principalement d'organiser des soirées étudiantes... Je ne sais pas à quel point c'est vrai mais ca ne serait même pas surprenant.
Demande à un étudiant moyen de philo combien de livres il a lu... puis demande à un des vingt premiers de la promo combien il en a lu. La différence sera énorme. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas de gens qui ont lu plein de livres, qui s'impliquent et ratent quand même, mais il y a un moment où l'implication fait beaucoup.
Ca ne veut pas dire qu'il y a des problèmes de l'autre côté, du côté des profs et de l'organisation, mais on ne peut pas toujours tout rejeter sur eux. Quand on propose des tutorats, fait souvent par des doctorants très accessibles en plus, et qu'ils sont à moitié vides, qu'est-ce qu'ils peuvent y faire?
La fac doit écouter en priorité ceux qui sont dans la fac et veulent avancer, pas ceux qui changent de vie, ou ne viennent pas en cours. C'est bien pour ca que se baser sur les statistiques d'échec pour parler de l'échec fausse tout. La fac n'a pas à tout donner sur un plateau, les moyens, même s'il y a beaucoup à améliorer, ne seront jamais idéaux, il y a un moment où il faut accepter que développer son esprit c'est un vrai travail et pas quelque chose qu'on fait pour le plaisir (et forcément quand la fac c'est dur on est déçu).