Le Témoin amoureux (The Best Man, Stefan Schwartz, 2005)Un homme accepte d'être le témoin d'un ancien copain de fac qui se marie, mais tombe amoureux de la fiancée... Comédie romantique anonyme et raplapla, qui convoque son florilège de poncifs anglais (bande de copains bizarre, meilleur ami taré, héros timide, etc). Rien de spécial à signaler, sinon le côté assez violemment puritain du truc : être obsédé à ce point par la tromperie pourquoi pas, mais voir le héros sortir de la pièce indigné parce qu'on a invité des strip-teaseuses à un enterrement de vie de garçon ça devient plus zarb et névrosé. Seth Green tire son épingle du jeu, dans le rôle ultra-énervant du copain relou qu'il gère relativement bien.
L'Âge ingrat (Gilles Grangier, 1964) Antoine et Marie s'apprêtent à sa marier. Ils décident alors de faire rencontrer leurs deux familles, l'une vient du nord de la France, l'autre du sud... Je veux bien faire des efforts d'adaptation au cinéma franchouillard des années dorées, mais Gabin vieux + Fernandel vieux entrain de se battre dans chaque plan pour remporter sur l'autre l'affection du spectateur, c'est un trajet direct vers l'overdose... Je trouve ça tout bonnement insupportable, que ce soit dans la prétention d'un cinéma aussi rance à tirer le portrait de sa jeunesse "rebelle" (sur le monde "rhalala les jeunes, vous savez..."), ou dans la leçon de morale artificielle qu'il entend donner à ces deux icônes moisies d'un cinéma fini, alors que la caméra ne fait que leur passer la pommade tout le long. Objectivement, il n'y a sûrement rien de déshonorant, mais c'est épidermique : la comédie française est un naufrage aujourd'hui, c'est rassurant de voir qu'elle était aussi un naufrage hier.