Babecue (Eric Lavaine, 2014)Un cinquantenaire a un infarctus, et remet sa vie en question, décidant de ne plus faire attention ni à lui, ni aux autres... Sorti en avril on peut dire que c'est déjà assez vieux, hein ? Personne d'autre le verra, et j'ai pas grand chose à dire, sinon que c'est un jumeau parfait du chef-d’œuvre de Kuris dont je parlais quelques pages plus haut. Ça rappelle quand même aussi l'existence d'un cinéma de niche, un vrai, avec un public bien précis, celui du bourgeois de grande ville. C'est dingue de voir tout calibré pour, la fierté liée à l'argent et le "mais c'est pas le plus important quand même", la façon dont on remporte victoire en remportant le pactole, la villa grandiose qu'on se loue pour l'été entre potes, le copain prolo qui-est-comme-nous mais forcément un peu con et inadapté quand même... C'est tout téléfilmesque et paresseux, Foresti tire plus ou moins son épingle du jeu et Wilson est terrifiant tant il semble être à son aise dans un truc pareil.
Separate Lives (David Madden, 1995)Une psy renommée s'effraie de longs trous noirs dont elle n'a aucun souvenir. Elle demande à l'un de ses apprentis, ex-flic, de l'espionner pour en avoir le cœur net... Une sorte de clone cheapos de
Basic Instinct, Linda Hamilton pour argument de vente (même si le film reste très trèèès sage sur ce plan là). La configuration de base semble s'offrir à une sorte d'exploration frontale/basique des questions de l'inconscient, façon ciné des années 80, mais c'est le kitsch pépère et académique qui gagne, et l'esthétique désuète des films érotiques soft avec, dans un univers santa barbarien trop involontairement toc pour qu'on puisse prendre l'ensemble au sérieux. Dommage, le pitch et certaines situations (les changements de personnalités intempestives au milieu d'une poursuite en bagnole) pouvaient offrir mieux. A noter : un rôle pour Elisabeth Moss gamine, qui se débrouille déjà très bien.
Ironclad: Battle for Blood (Jonathan English, 2014)Un château anglais est attaqué par les écossais. La suite d'un premier film sur lequel y avait eu un
topic, et que je soupçonne ici d'être du DTV : beaucoup de fric pour une série B, mais un cachet cheap (dans certains excès enya de la musique, dans le montage torché, dans les sfx voyants...). C'est sans personnalité et totalement nul dans les scènes d'action, mais au-delà d'acteurs étonnamment corrects, le film a la qualité d'être assez "inspirant". C'est à dire qu'il trace des pistes qu'il exploite peu, ou mal, mais qu'il donne envie de voir empruntées par un vrai réal. Notamment cette idée de faire tout un film sur un siège de château, déplié sous toutes ses facettes (les persos qui meurent semaine après semaine façon dix petits nègres, la vie intime qui s'accélère comme en tant de guerre, le huis clos qui rend nerveux, les coups qu'on entend des assauts depuis l'intérieur des tours, etc).
Les Rendez-vous du diable (Haroun Tazieff, 1958)Je suis allé voir ce vieux doc à la Rochelle, par l'odeur de l'ovni introuvable alléché, jamais projeté ni diffusé depuis sa sortie. Mais il s'agissait d'un ciné-concert (découverte : on fait des concerts sur des films parlants et déjà sonorisés ; ah...), et je n'ai donc pu voir que l'image, sans le commentaire et la partition qu'on devine omniprésents. Quelqu'un a une idée de ce que ça vaut vu "en entier" ? En l'état, si c'est pas désagréable de voir des éruptions en pellicule, mais celles-ci sont plutôt rares dans le film, qui n'offre pas un si beau voyage que ça pour les yeux. Pour le reste, dur d'en juger...