Histoire d'une prostituée (Suzuki)
Il y a toujours son lot de plans qui tuent, mais je commence à me demander si le style du cinéaste me lasse pas un peu... Par rapport à La
Barrière de chair, je trouve ça assez redondant et tirant rapidement la langue, d'autant que le film reprend un mouvement de séduction/répulsion assez similaire entre les personnages, mais dans un décor plus banal. Et Yumiko Nagawa en fait quand même des caisses. Enfin, politiquement ça dynamite dure, c'est assez hallucinant même (surtout dans l'image plutôt positive renvoyée des chinois, les déserteurs valorisés...).
Alice, sweet Alice (Alfred Sole)
Slasher semi-underground assez choc, dont il ne vaut mieux pas trop en dire niveau intrigue si ce n'est qu'elle plonge immédiatement le spectateur dans un regard suspicieux sur ses gosses aux actes tordus. Alfred Sole situe aussi son film dans un univers de culs bénis aux motivations très ambigues, jamais véritablement explicitées (comme si la religion n'était que structure sociale, faîte de signes mais rien derrière, ce qui n'empêche beaucoup de force aux imageries pieuses). Il propose aussi une plongée amusante du cinéma des seventies dans le début des sixties, avec affiche de "Psycho" au détour et journeaux évoquant De Gaulle... Formellement, on navigue un peu entre
Frenzy et
Don't look now, mais s'il fallait essayer de situer ça plastiquement, le réal n'ayant pas eu une carrière très prolixe. Une petite perle assez unique donc, un exemple aussi d'horreur post-moderne qui devance de peu
Halloween.
La montée au ciel (Luis Buñuel)
Récit d'un jeune marié qui part en course contre la montre chercher un avocat pour recueillir les dernières volontés de sa mère... Légèreté et onirisme limite plus proche de René Clair pour ce Buñuel qui donne souvent le sentiment d'être très anecdotique, qui amuse aussi parfois avec ses vieilles maquettes et son carton pâte. Reste que dans ces 70 minutes le cinéaste évacue avec une belle élégance toute morale, et que son art du point de chute invite pas mal à vouloir reprendre la structure d'ensemble.
Puis Lilia Prado ça donne de l'intérêt à tout film "mineur".