Forum de FilmDeCulte

Je ne suis pas fan de portrait de comédiens en général, c'est pas quelque chose qui m'intéresse particulièrement, passer en revue une carrière, des interviews un peu balisés, quelques points biographiques random... Ca a plutôt tendance à m'ennuyer. Sauf que là c'est absolument pas un portrait comme on pourrait l'entendre avec une chronologie et une filmographie passées au peigne fin. C'est un mélange entre interviews face caméra et journal filmé par Lindon lui-même. Et c'est incroyable.

Incroyable parce que ça échappe totalement à ce que l'on pourrait attendre d'un tel document. La première scène c'est Lindon qui énumère ses qualités et ses défauts et toute la suite du doc c'est exactament ce programme. Aussi touchant que mégalo, aussi insupportable que généreux et comme il le dit lui-même surtout "incroyablement lucide". Ce qui est fort c'est à quel point le film est une espèce d'étude psychologique d'un homme (et même pas d'un artiste) totalement torturé. Quelqu'un qui porte une blessure profonde depuis l'enfance, qui a un rapport extrêmemnt complexe avec ses parents décédés. Un homme qui veut le pouvoir, être le meilleur tout le temps mais qui globalement se déteste et ne se supporte pas, un homme obsédé et terrifié par la mort, et surtout, surtout ce qui est le plus terrifiant dans le film (et que j'imagine exagéré) c'est son immense solitude. On ne le verra jamais avec quelqu'un d'autre, il est toujours irrémédiablement seul, au bar, au restaurant, quand il découvre sa suite de président du jury au Festival de Cannes. Il y a bien une scène marrante où il est au restaurant avec quelqu'un (on ne verra pas qui) et qu'il raconte une scène d'Equalizer avec Denzel Washington (il adore ce film, aurait rêvé d'avoir des rôles comme ça, un autre moment il regarde Taken). Mais le reste du temps c'est quelqu'un de seul face à lui-même et ça suinte une terrible tristesse.

C'est vraiment passionnant de bout en bout, cette manière de parler à coeur ouvert de son mépris pour son propre métier, cette fatigue, cet inintérêt de parler du cinéma. Le seul moment où il cite de grands réalisateurs français c'est pour se plaindre qu'ils ne l'aient jamais appelé pour travailler avec eux.

Le film se termine sur ce qui représente peut-être le moment le plus fort de sa carrière, sa nomination à la présidence du jury du Festival de Cannes où il assouvi ce besoin de reconnaissance, ce besoin d'être tout en haut pour cacher peut-être un mal être plus profond. Il faut le voir comme un enfant en train de découvrir sa suite gigantesque en face du palais, lui qui pourtant a grandi dans un milieu très bourgeois. Rarement un personnage ne m'aura semblé aussi pétri de contradictions, de paradoxes. Mais ça ne le rend que plus humain. Lancé le film un peu par hasard et vu d'une traite, ça passe tout seul et c'est rempli de moments géniaux (la panne sur l'autoroute...). C'est sur Arte et je conseille très fortement.

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CroqAnimement votre

Hâte de voir ça.
(et j'adore l'acteur)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ca a l'air trop bon.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai regardé d'un oeil, mais il y a certains moments incroyables. Comme lorsqu'il gueule après un journaliste au téléphone. Ou quand il parle de son rôle dans La Loi du marché (rappelant à quel point le film était suicidaire - alors qu'il parait tellement évident aujourd'hui).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

j'ai posté ça y a une heure dans le topic mea culpa, c'est amusant :

lol, il serait tellement content de lire ça

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CroqAnimement votre

Je remets ici le mythique Fast & Curious de Lindon..

https://www.youtube.com/watch?v=F1wXkuWtNTs

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ça sent la version parisienne des Tuche.

Maté hier soir, Art Core a tout dit.

L'artiste, on s'en fout, d'ailleurs il le dit lui même. Non c'est le portrait d'un homme névrosé qui est assez fascinant. J'ai même ressenti de la pitié face à ce ce besoin perpétuel de reconnaissance, quelle malédiction.

Un long épisode de strip tease, version deluxe. Tout n'est pas parfait, mais assez singulier pour valoir le détour.

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Je hais ce mec du plus profond de mon âme.

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Netflix les gars, Netflix.

Vivement la suite où il échange avec sa fille sur les affres de la paternité.