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aka Une ode américaine



J.D. Vance, un ancien Marine originaire du sud de l’Ohio désormais étudiant en droit à Yale, est sur le point de décrocher le poste de ses rêves quand une affaire de famille l'oblige à retourner chez lui et à retrouver tout ce qu'il avait tant voulu quitter. J.D. doit alors gérer la dynamique complexe de sa famille des Appalaches, et son rapport explosif avec sa mère qui souffre d'addiction.

En 2017, quand la boîte de prod de Ron Howard gagne aux enchères les droits pour adapter le best seller autobiographique de J.D. Vance qui vient de sortir, son auteur était encore loin de devenir le vice-président des États-Unis aux côtés de Donald Trump (qu'il avait comparé à l'époque à Hitler). Cela étant dit, son livre était déjà vu à la fois comme une explication de pourquoi une majeure partie de la population négligée avait voté pour Trump et comme l'auto-célébration d'un self-made man se félicitant d'avoir réussi malgré des origines difficiles, évoquant les difficultés socio-économiques de sa région en niant l'aide que pourrait apporter le gouvernement.

En portant son histoire à l'écran, le film choisit de gommer autant que possible tout ce qui pourrait tenir ouvertement du discours politique mais ne peut toutefois effacer complètement la nature inhérente au parcours de Vance et à son point de vue dessus où, en gros, même si ta grand-mère se faisait battre et qu'elle a eu ses enfants trop jeune, comme ta mère qui en plus est héroïnomane, il ne tient qu'à toi de cravacher pour réussir, quitte à délaisser les tiens.

C'est limite ce qu'il y a de plus fascinant dans le film, qui alterne entre le "présent", où se joue potentiellement l'avenir du protagoniste, et le passé, constitué quasi-exclusivement de scènes de bouseux qui se crient et se tapent dessus, faisant peser dans la balance la nécessité d'être là pour sa mère qui a replongé et d'être à un rendez-vous décisif pour les prospects professionnels, et qui se résout par...l'abandon de sa famille? Sauf que ce n'est absolument pas vu comme quelque chose de négatif, c'est cautionné, pour ne pas dire célébré, comme la décision inévitable pour s'en sortir. Dans un meilleur film, ce serait une conclusion inattendue et déchirante, la dure vérité, ici c'est minimisé et tonalement neutralisé comme si cet élan objectiviste était normal.

Parce que le titre original est traduit en "une ode américaine" mais une traduction littérale serait plutôt "la complainte du péquenaud". Et c'est exactement ça.

Et même au-delà de tout ça, c'est juste chiant en fait. Je veux bien dire bravo au boug d'être devenu qui il est malgré les épreuves et c'est clairement ce qui a intéressé Howard mais dire que l'exécution laisse à désirer serait un euphémisme. Dès le départ, que ce soit dans l'écriture ou la mise en scène, on nage dans la grossièreté, l'empilage de clichés n'ayant d'égal que les sabots en sequoia avec lesquels ils sont mis en scène, avec des ralentis et des débullages quand une mauvaise nouvelle arrive. Et tous les acteurs ont visiblement pris 10kg pour s'aligner sur le reste.

Dans le flop 3 avec Inferno et Le Dilemme.

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What, un film sur J.D Vance ?

Passé inaperçu en France parce que :
1. Nul.
2. Sur Netflix.

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On en avait parlé, on percevait alors JD Vance comme une dorte de Didier Éribon straight et ricain, mais sorti en plein COVID