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MessagePosté: 17 Mar 2021, 23:16 
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Antichrist
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En 1825, Clare, une jeune irlandaise, poursuit un officier britannique à travers la Tasmanie pour se venger d'actes de violence qu'il a commis contre elle et sa famille, avec pour seul guide un aborigène.

En route pour la joie avec ce Rape and Revenge australien, mis en scène avec efficacité qui déploie un discours des plus contemporains avec l'Homme blanc européen (ici Anglais) comme violeur génocidaire. Ce n'est pas d'une grande subtilité mais il faut bien affronter l'histoire en face et Jennifer Kent filme la violence sans l'esthétiser. J'ai trouvé la trajectoire de l'aborigène très émouvante et le film est presque un préquelle du Pays où rêvent les fourmis vertes . Si Sam Claflin incarne un méchant d'anthologie, c'est surtout la jeune actrice Aisling Franciosi qui porte le film - et j'ai frissonné sur la scène finale. A conseiller à ceux qui trouvent anormal que l'on s'interroge sur la glorification des esclavagistes... (Je regrette quand même quelques longueurs/persos en trop même si j'adore le gars qui accompagne les Anglais sans dire un mot sur la violence extrême du monde).

4/6


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MessagePosté: 18 Mar 2021, 09:58 
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J'ai adoré la première partie du film où l'on tutoie le chef-d’œuvre, c'est âpre, c'est vénère, c'est beau. Mais le dernier acte est assez décevant même si finalement il est "logiquement décevant", Jennifer Kent refusant de pousser la logique du rape & revenge jusqu'au bout. Mais du coup je trouve que le film devient assez mal rythmé, manque d'une conclusion plus forte (même si la toute dernière scène est une merveille). Ca reste hautement recommandable et je l'ai largement préféré au très surestimé Mr. Babadook.

4/6

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MessagePosté: 18 Mar 2021, 10:23 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Oui, je suis d'accord avec toi, il y a un vrai creux
après la mort de l'oncle Charlie
.

Sinon Art Core, comme tu as vu les deux
c'est marrant cette fin après Mishima non ?


et sinon je n'ai pas arrêté de penser à First Cow devant le film (sans doute à cause du format, mais pas seulement).


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MessagePosté: 18 Mar 2021, 10:33 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Merde je vois pas le rapport avec Mishima :|.


Sinon oui First Cow c'est vraiment l'autre face d'une même pièce.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 18 Mar 2021, 12:05 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Le soleil, le soleiiil


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MessagePosté: 18 Mar 2021, 12:23 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Ah oui en effet :D.

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MessagePosté: 31 Mar 2021, 22:03 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Localisation: Paris
FIRST COW bien sûr car ça se passe dans les mêmes années, non ? De toute façon ces derniers temps c'est vraiment la mode du 4/3 clean pour refaire vivre le passé en mode "vignette anti-spectaculaire".

Ici cette mise en image fonctionne super bien, c'est superbe et moody, et une fois de plus après le BABADOOK hyper bien monté. La gestion des moments de surprise est parfaite. Seul bémol: le coup de mou aux trois-quarts du récit dont vous parliez plus haut, là où l'intrigue semble errer quelque peu.

Ce qui est vraiment tip top c'est l'univers: cette île pénitentiaire où tout le monde, même les gamins de 6 ans, est un bagnard. Ça donne une texture dingue à l'ensemble ainsi qu'une spécificité pour démarquer un tantinet le film de l'univers du western, auquel il emprunte beaucoup.

Bon sinon une fois de plus le discours est asséné, et asséné, et asséné, mais le film réussit à être suffisamment vivant, incarné et texturé pour que ça passe. En tout cas c'est pas ce film qui va redorer les images des Anglais: asservisseurs d'Irlandais et massacreurs d'aborigènes... D'ailleurs j'ai bien aimé ce méchant absolument odieux mais avec une belle gueule, bon choix.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 17 Avr 2021, 15:24 
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Petit joueur
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Inscription: 04 Juil 2020, 15:43
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Localisation: Normandie
En découvrant ce film, j'avoue avoir été assez surpris. Lorsque j'ai lit certains retours, j'avais l'impression que le long-métrage contiendrait plus d'action que ça et qu'il serait très violent.

Au final, il n'y a que très peu d'action, et la violence est plus psychologique que visuelle. Je veux dire par là qu'elle n'est que très peu montrée. On sait ce qu'il se passe, mais ce n'est pas montré frontalement...

Mais au finalement, je ne peux pas dire que je suis déçu, au contraire j'ai vraiment été emporté par la proposition de Jennifer Kent.

En évitant de nous montrer certaines scènes de violences trop frontalement, elle a réussi à augmenter l'impact émotionnelle de ces scènes. Il faut vraiment saluer le jeu de Aisling Franciosi. Les gros plans sur son visage durant certaines scènes nous permettent de nous rendre compte de se douleur et son effroi devant certaines épreuves auxquelles elle est confrontée.

Le sujet de la colonisation de l'Australie par la Grande-Bretagne est traitée intelligemment. J'ai apprécié le fait que finalement, il n'y ai pas que les anglais qui est des préjugés sur les irlandais et les populations locales d'Australie. Au final, chaque camps à des préjugés les uns sur les autres..

J'ai donc été surpris par ce film, mais je dois dire que je le trouve plutôt intéressant et émotionnellement fort.


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MessagePosté: 22 Avr 2021, 13:30 
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Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8297
Je n'en attendais pas grand chose (en fait je n'avais même pas prévu de le voir, et puis je me suis laissé tenter après avoir vu que Critikat en avait fait une critique plutôt positive), mais je suis tout de même déçu. En fait je trouve que le film rate plus ou moins tout ce qu'il entreprend, si tant est que Jennifer Kent entreprenne véritablement quoi que ce soit.

Du Rape & Revenge, au-delà de son argument scénaristique, je n'ai rien vu, tant les scènes de viols (dont au moins une est totalement gratuite et non nécessaire à la progression dramatique) marquent avant tout par leur absence totale de tension sexuelle (ce qui me semble être pourtant l'une des conditions nécessaires de ce sous-genre), et dont le seul but n'est que de noircir toujours un peu plus l'image du Lt Hawkins. Remplacées par de "simples" assassinats le film en aurait été totalement inchangé, ce que je trouve déjà problématique.

Film qui condamnerait la politique d'éradication des aborigènes australiens par le pouvoir britannique (d'autant plus efficace en Tasmanie qu'ils avaient totalement éradiqués la population autochtone à la fin du 19ème siècle)? Pas vraiment non plus, Hawkins et ses subalternes sont décrits comme des quasi-marginaux, livrés à eux-mêmes depuis trop longtemps, de fait dédouanant leur hiérarchie de toutes leurs exactions (il est d'ailleurs notable qu'une fois arrivé à Launceston Billy peut s'y mouvoir sans craindre quoi que ce soit). Les atrocités subies par les aborigènes n'auraient donc été l'affaire que de quelques uns (francs-tireurs de l'armée ou population locale prise dans un interminable cycle de vengeances), pas d'une politique planifiée et décidée en haut lieu.

Plus étonnant encore est la place de la nature dans le film. J'avais encore en tête l'analyse de Long Weekend par Malausa, qui replaçait ce film dans l'Ozploitation des années 70, dont l'une des caractéristiques principales (et propre à la cinématographie australienne) étaient justement la place si particulière qu'y tient la nature (faune et flore), son côté quasi-mystique et les questions d'ordre cosmique qu'elle faisait se poser à ceux qui y étaient confrontés. Hors ici rien de cela (malgré la promesse qui est faite lorsque Hawkins et sa troupe s'apprête à se lancer dans 4 ou 5 journées de marche, ce qui leur est vivement déconseillé parce que même les aborigènes ne pénètrent pas dans cette zone de la forêt), la nature n'est qu'un simple décors dont ne surgit aucune tension, aucun danger (en tout on voit une espèce de perroquet noir et un petit kangourou ?), finalement pas aussi dépeuplé que prévu, et dont la seule difficulté et de rallier le but dans le temps imparti (du simple fait de la taille de la zone à parcourir en aussi peu de temps). Au niveau questionnement philosophique par contre, on repassera.

Au final, le seul angle d'intérêt du film c'est cette inversion du rapport bourreau-victime, de Hawkins/Clare à Clare/Billy, mais que Kent désamorce trop rapidement/facilement pour faire des deux derniers d'identiques compagnons d'infortune (ce qu'ils ne sont pas, aux dernières nouvelles les anglais n'ont pas tués tous les irlandais).

C'est marrant que Jeronimo ait placé dans on quizz Comrades (que je suis apparemment le seul avec lui à avoir vu), car j'y ai beaucoup pensé durant The Nightingale, et bien que sa partie australienne ne constitue que la moitié du film de Bill Douglas, elle m'a semblé beaucoup plus instructive sur tout ce qui touchait à la condition des détenus britannique de l'autre côté du globe au XIX. Et pour ce qui est de la condition des aborigènes australiens, on est très loin de Rolf de Heer.

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MessagePosté: 22 Avr 2021, 13:54 
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Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8698
Lohmann a écrit:
C'est marrant que Jeronimo ait placé dans on quizz Comrades (que je suis apparemment le seul avec lui à avoir vu),


Normalement avec le quiz j'ai motivé plein de monde (enfin 3 personnes) !


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MessagePosté: 26 Oct 2021, 11:10 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86863
Localisation: Fortress of Précarité
J'ai attendu tout le long de ses 2h16 d'être surpris par quelque chose dans ce film mais cela n'est jamais arrivé.

Le décorum historique, avec ses forçats britanniques envoyés dans "l'Enfer" de la Tasmanie colonisée, avec cette forêt verdâtre et froide qui tranche avec l'imagerie généralement associée au continent océanien, apporte un semblant de nouveauté mais ça reste un rape-and-revenge inscrit dans le western avec ses bourreaux classiques (le soldat bourreau), ses relations attendues (elle et le boy) comme son propos sur le colonialisme. Un remake US pourrait se contenter d'un "rechercher/remplacer Aborigènes par Indiens" et rien ne changerait.

Il reste toutefois cette caractérisation de la protagoniste vengeresse comme profondément antipathique, un peu comme le personnage de The Babadook, film tout aussi mal-aimable. Art Core évoquait son incapacité à croire au personnage de Gyllenhaal dans The Guilty parce qu'il est désagréable avec tout le monde mais j'ai davantage eu ce souci ici où elle parle ultra mal à la seule personne capable de l'aider. Certes c'est un aborigène mais vu le contexte (elle a besoin de son aide), ça m'a un peu désarçonné. Mais bon, je ne vais pas retirer au film l'une de ses seules originalités.

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