Forum de FilmDeCulte

Avoir 102 ans n'excuse pas tout !

Récit d'un photographe qui tombe sous le charme d'une jeune fille morte qu'il prend en photo sur son lit de mort, la séance a été horriblement péniiiiiible. Alors le film parle de la mort, de la fascination qu'elle exerce etc... mais le problème c'est que ça contamine absolument tout le film qui PUE la mort à tout les étages. Ça sent la vieille décomposition moisie avec ses acteurs tous ahuris qui jouent au ralenti, ces scènes qui durent deux plombent et qui ne racontent rien, ces espèces de monologues horribles à base de "mais pourquoi ?" et surtout sa poésie de pacotille affreuse qui m'a plus évoqué Turkish Spiderman qu'autre chose (les personnages qui volent avec des effets spéciaux absolument interdits).
J'ai vraiment eu énormément de mal avec tout ces moments embarrassants où j'avais limite l'impression d'être dans une parodie des Inconnus comme par exemple quand il y a cette discussion (totalement sans intérêt) entre les vieux dans une cuisine à moitié dans le noir et qu'au premier plan il y a l'acteur principal, debout, qui regarde la caméra avec des yeux grands ouverts, ahuris, au bord du suicide. Et le plan dure comme ça 2-3 minutes... Non vraiment j'ai trouvé ça ridicule de bout en bout.

Mais le pire c'est que je trouve le film souvent très beau, les intérieurs clair-obscur, la composition des plans (des intérieurs uniquement, je trouve que dès que le film sort, c'est beaucoup moins beau). La scène de la photo au départ est une petite merveille (avec le jeu sur la lumière et sur l'ampoule pas assez puissante). L'esthétique de la fille morte est aussi superbe, intemporelle et très romantique. Il y a les dialectique intérieur/extérieur (belle esthétique de la fenêtre ouverte), vie/mort, moderne/ancien qui sous-tendent le film mais pour moi ça ne produit pas grand chose. Parfois ça m'a fait penser à Dans la Ville de Sylvia (fascination pour une figure féminine que l'on poursuit, image du jeune poète etc...) en beaucoup moins stimulant.

Bref c'est dommage car le film a de vrais atouts mais tout est enrobé d'une telle couche de moisissure mortifère que ça a été une séance torture pour moi (et ma copine que j'avais traîné avec moi m'a limite étranglé à la sortie)...

1/6

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CroqAnimement votre

j'ai trouvé ça époustouflant, tête de mon top 2011

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Ses quatres derniers films :
L'ETRANGE affaire Angelica
SINGULARITES d'une jeune fille blonde
Le Miroir MAGIQUE
Christophe Colomb, l'ENIGME


Manoel, il fait dans le mystique.

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La vie serait-elle la mort ?

Quand tu regardes un film d'Oliveira, oui. Vivre c'est mourir.

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Mon attente numéro 1 de l'année.

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N'écoutez pas Film Freak

J'aimerais (sincèrement) comprendre ce qu'on peut trouver à ce réalisateur. Je n'ai vu que deux ou trois films de lui (dont La lettre, pourtant très apprécié), mais aussi bien pour ces films que pour les autres, les quelques critiques et analyses que j'ai pu lire étaient d'un vide... Il faudrait que je vois son Christophe Colomb, que je dois avoir en DVD quelque part (à moins que je l'ai filé à Zad à la dernière réunion FDC ?).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

J'aime beaucoup la ballade du début qui baigne dans du Chopin et la poésie de ces trucages antidatés, on dirait du Tim Burton du temps de Jason et les argonautes. Après tout ça peut franchement tenir en quinze minutes, ça prend bien, bien son temps quand même.

C'est le bon film pour une sortie de route Manoel!

4/6

Rhaaa, enfin le bon rendez-vous avec Oliveira ! Belle toujours et Je rentre à la maison sonnaient encroutés et tous décrépis, celui-là est un vrai beau film.

Effectivement, le meilleur est au début : toute l'ouverture nocturne, étrange et décalée, jusqu'au sommet de la scène devant la morte. Mais cet onirisme, chose si difficile à atteindre au cinéma, perdure sur tout le film sans soucis. Les personnes vues derrière les portes ouvertes, les miroirs et les fumées, les intérieurs aux lumières du jour ténébreuses... Tout une approche qui n'est pas sans rappeler Les mystère de Lisbonne d'ailleurs, la frigidité de Ruiz en moins. Ce film-là est bien plus doux, plus rêveur, plus enveloppant, d'une beauté visuelle assez hallucinante (c'est qui ce chef-op du feu de Dieu ?), et débarrassé de presque tout tic de vieux. Il en reste vaguement ci et là (le "pourquoi aller photographier les bêcheurs"), mais c'est pris dans la confrontation d'ensemble des images du début du siècle et du présent, un mouvement plus large et plus puissant que des réflexes de papy gâteux nostalgique. Pas non plus d'utilisation de jeunes comédiens à vide comme des pantins qui puent la mort : l'acteur principal est investi, excellent, passant même le test des monologues à voix haute. Pas un film "de vieux" donc, mais un film de centenaire, vraiment, un regard assez inédit, qui a dépassé toutes les petites épates (les effets faciles comme l'épure hautaine) pour doser à l'exactitude dans une approche feutrée et fantomatique, au seuil de la nuit.

Le seul vrai souci, c'est les fantasmagories. Elles sont belles dans l'idée, dans cette façon de toucher des doigts le muet et la "lanterne magique", mais rien ne se marie moins bien à ce cinéma que la facilité crasse et lisse des SFX. On pense pas mal à Oncle Boonmee : lui avait eu l'intuition que ses fantômes devaient avoir une matière. Là le film rate vraiment un truc, là il se ramasse, et c'est dommage.

Reste un film beau, vraiment, pas étourdissant ou supra-émouvant mais constamment alerte, d'une qualité continue (un vague ventre mou dans les passages à table, à la limite, et encore), un cinéma bien éveillé. Je suis content de pouvoir kiffer un de ses films, et je comprends d'autant moins comment il a pu faire les deux autres...

Je ne crois pas que De Oliveira ait jamais fait "un film de vieux". Je rentre à la maison c'est mineur, certes, assez simple dans le fond, mais je vois pas où serait le gâtisme.

D'habitude la photo est une chose qui me laisse complètement indifférent mais j'avoue que dans ce film elle m'a moi aussi sidéré, je l'ai trouvée magnifique. Il n'y a quasiment que chez De Oliveira d'ailleurs que ce genre de chose m'interpelle...

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N'écoutez pas Film Freak

Quand je parle de réflexes de vieux, c'est des choses comme le mec qui lit le figaro au café... Ce genre de piques revendicatives complètement anachroniques (tout comme le "mais plus personne ne bêche comme ça, pourquoi donc aller les photographier", c'est bêta et grossier quoi). Après, Je rentre à la maison (je croyais que c'était considéré comme un de ses majeurs), c'est plus l'odeur mortifère qui m'avait gênée (là aussi certes, mais pour le coup c'est voulu, mis en scène, poétisé, etc)

La séquence d'envol est sublime, comme l'instant où l'on voit la "terre vue du ciel", pas celle complètement cul-cul de Yann Arthus-Bertrand, mais celle d'Oliveira, flippante d'irréalité. Un vrai gouffre. Mais dès le début dans la nuit, souvenir d'un plan scotchant de l'intérieur de la voiture se frayant un passage dans l'obscurité. Et tout le passage sur les paysans aussi, incroyable de poésie et de sécheresse documentaire tout à la fois. Après, j'accroche un peu moins aux passages illustrant la déconnexion du jeune homme avec la discussion des vieux... Mais ça reste un film sidérant sur de nombreux points.

5/6

Qu'est-ce qu'on me conseille comme Oliveira pour la suite?

Tout à fait d'accord sur ce plan et ce petit passage-là, c'est vraiment fort. Le reste de la séquence j'ai énormément de mal par contre...

J'ai envie de te dire tous, mais tu peux commencer par Voyage au bout du monde que j'ai découvert y'a pas longtemps, qui est assez proche de ce Angelica, qui est également le dernier film de Mastroianni et qui est par ailleurs une merveille absolue.

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N'écoutez pas Film Freak

J'ia un très bon souvenir de "Porto de mon enfance", "le Principe de l'incertitude" et "Le Val Abraham".