Forum de FilmDeCulte

Le dernier Grand Prix à Gérardmer.



Andréas se retrouve dans une ville étrange. Il ignore comment il est arrivé là. On lui remet un emploi, un appartement et même une femme. Très vite, il s'aperçoit pourtant qu'il y a quelque chose qui cloche.

Quelque part entre Roy Andersson pour l'humour glacé et un fantôme de Message à caractère informatif pour le monde de l'entreprise en décalé, Norway of Life joue la carte de l'absurde jusqu'à l'abstraction, hésitation fantastique stranger than paradise (il peut aussi bien être question d'enfer que de paradis ici) et vampirisme d'un univers ikea aux émotions aussi lisses que les meubles, où l'on baise façon métronome et où seul le design D&CO froid comme la mort déchaine les passions.

La plongée parano est nickel du point de vue de la forme (larges prises de vue habillées avec science, ou au contraire surencadrage des personnages), avec un côté L'Instant norvégien drôle pratiquement tout le temps et un beau morceau de bravoure (les passages successifs de métro).

Le film a une vraie gueule et une ambition visuelle, une atmosphère assez captivante, une habileté dans sa façon de peindre ses métaphores (de la solitude, d'un sentiment bizarre d'inaptitude à tout, d'un idéal standardisé), ça patine un peu dans le dernier quart mais sinon c'est bien réjouissant.

5/6

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Tout pareil.
Me donnerait presque envie de regarder du cinéma muet (c'est dire).
Et la musique est souvent très belle.

4-5/6

_________________

*

Au moment où tout le monde vante le modèle nordique, c'est très réjouissant de le voir dépeint dans cette inventive comédie de moeurs fantastique pince sans rire comme ce qu'il est vraiment: une belle mécanique utilitariste aussi huilée qu'une notice de meuble Ikea avec tout ce que ça comporte de chiantitude. Jubilatoire.
5/6

Presque Brazilien par instant.
5/6

On préfèrerera ici le terme "jouissif"; "jubilatoire" étant exclusivement réservé à le rédaction de Studio Magazine. Merci.

Une fable empesée dans sa bizarrerie artificielle et surexplicative. Parfois attachant dans son humour à froid "nordisk style', mais tout cela est finalement insipide, avec un dernier tiers qui n'a plus rien à dire.

2/6

Je profite du up pour te proposer l'interview dans un anglais parfait:
http://www.filmdeculte.com//entretien/jens-lien-1.php

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Mélangez du Brazil avec du Roy Anderson, du After Hours avec du Kafka, tamisez afin de ne laisser tomber que le plus mauvais... et vous obtiendrez un film cent fois supérieur à celui-ci.
Faut être sérieux deux minutes, c'est du vide. Zéro idée scénaristique, de mise en scène, et encore, ce serait pas grave, si seulement le film était carré et moins amateur. On dirait que ça a été écrit en une soirée (la critique de la société, bordel, j'ai rarement vu quelque chose d'aussi simpliste et facile), le film est incroyablement mou, hésitant entre l'abstraction et la création d'une histoire, pour au final n'être qu'une succession de sketchs tous plus ratés les uns que les autres, rappelant de mauvaises pubs.
Ce qui aurait pu sauver le film, c'est un personnage costaud, mais là... On a affaire à un gros naze qui semble découvrir, oh my god, que ce monde est vraiment froid et affreux et qui décide donc de se rebeller 10 minutes pour découvrir une maison tout droit sortie de Marie Claire et manger un bon beignet... Que ce soit cynique ou sincère, dans les deux cas c'est lamentable.
Et que c'est leeeeeent pour rien. Le réalisateur n'exploite jamais la longueur d'un plan, il fait juste des situations longues, lentes, prévisibles, d'où gros ennui. Et qu'on ne parle pas de "science du cadre" ou choses du même genre... A part faire des plans large symétriques et des gros plans flippo-étranges, ce que n'importe quel couillon ayant vu trois films saurait faire, il ne sait pas construire un cadre. Et je ne parle pas de ces deux-trois idées pseudo-loufoques, genre "regardez les mecs je suis trop ouf dans ma tête moi...", "ouaaaaaisss trop déglingué meeec".
Pfiou ça m'a fatigué ce film.
Vraiment je comprends pas le buzz autour de ce film. Je fais vraiment pas de la provoc' facile, ça me semble tellement faible, tellement... étudiant.
Bref, j'étais sans doute mal assis.

Non non... Je te suis.

Le titre français est vraiment stupide...

La première partie est réussie, la plongée dans le monde est bien menée et l'univers est réussi. (par contre je trouve la comparaison avec ikea abusée... pour info le catalogue qu'ils feuillettent c'est ça, c'est plus classe, moins fun et beaucoup plus cher que du ikea)

Sur cette première partie, pas grand chose à dire.
C'est ensuite finalement que le film ne tient pas toutes ses promesses, tourne un peu en rond, et semble ne pas trop savoir comment valoriser la mise en place de l'intrigue.

Résultat, ça commence à devenir longuet malgré quelques piques d'intérêt (le métro) et le creusage du mur par exemple c'est étiré à mort.

Au final, le film est quand même assez cohérent, mais il manque quelque chose pour qu'il soit plus qu'un petit film (très) sympathique.
Pour moi ça manque clairement d'ambition - bon, mieux vaut un film pas ambitieux réussi qu'un film ambitieux raté, mais là... c'est quand même un peu dommage par ce que je pense que le réal avait les moyens de faire mieux.