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MessagePosté: 12 Oct 2008, 22:46 
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Matou miteux
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Mark Lewis est un solitaire, passionné d'image jusqu'à l'obsession. Opérateur sur un plateau de tournage, il fait aussi des extras comme photographe de charme au-dessus d'un marchand de journaux qui vend ses compositions sous le manteau. Son appartement comprend un immense laboratoire rempli de matériels, appareils, chimie. Là, il développe et visionne seul, ses propres films. La caméra toujours à portée de main, Mark Lewis dit tourner un documentaire mais il s'emploie à une démarche plus insolite et surtout beaucoup plus morbide.

Film assez unbeliebubble où Powell parvient à faire que chaque plan respire davantage le sexe que le précédent avec cette approche perverse de l'image et du regard, réussissant aussi, pourtant, à rendre attachant son héros tragique et cousin d'un M le maudit. C'est magistralement mis en scène, notamment sur l'utilisation des couleurs, et hormis quelques longueurs et la relative fadeur de la voisine, c'est du tout grand, tout à fait :shock: pour l'époque (à vrai dire je pensais que le film avait quasi 10 ans de moins).

5/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 12 Oct 2008, 22:54 
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Inscription: 01 Mai 2007, 12:27
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Pas mon préféré mais c'est excellent. Demeure devant l'indépassable "Les Chaussons rouges".

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MessagePosté: 12 Oct 2008, 23:54 
Encore un gros chef-d'oeuvre que je devrais revoir.


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MessagePosté: 13 Oct 2008, 11:31 
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Inscription: 18 Aoû 2005, 21:23
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Pas mon Powell préféré, mais bon on dira qu'il est dans le tiercé et qu'il y a photo finish.
Je me souviens de quand je l'avais découvert, presque par hasard... la bonne claque dans la gueule !
Tiens, ça fait longtemps que le DVD de l'Institut Lumière me fait de l'œil, c'est peut-être le moment de la révision...


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MessagePosté: 13 Oct 2008, 11:48 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Pour moi c'est immense. Énorme réflexion sur l'image et sur la pulsion violente du spectateur. Ça préfigure De Palma avec 15 ans d'avance.
6/6 sans une once d'hésitation.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 13 Oct 2008, 11:50 
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Matou miteux
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Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
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Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
Art Core a écrit:
Ça préfigure De Palma avec 15 ans d'avance.


A fond les ballons.

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 13 Oct 2008, 11:51 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
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Localisation: Paris
Découvert au cinéma, c'était le gros choc. J'en avais pourtant beaucoup entendu parler, et je n'ai pas été déçu.
6/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 29 Aoû 2023, 11:28 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86869
Localisation: Fortress of Précarité
Y a peu de choses aussi décevantes sur ce forum que de cliquer sur le topic d'un film considéré comme un classique ou un chef-d'oeuvre et ne voir qu'une pauvre page remplie d'avis d'une à cinq lignes à base de superlatifs et de notes maximales.

Malheureusement, ce n'est pas moi qui vais apporter une eau conséquente au moulin, pas tant parce que la tâche de s'attaquer à un tel morceau est redoutable mais parce que je ne suis pas non plus à fond et que je n'aurais donc que des évidences à énoncer, certaines ayant déjà été évoquées dans les messages succincts ci-dessus.

Il y aurait limite un topic à créer intitulé "Les films fondateurs auxquels vous préférez leurs héritiers", statut que je me retrouve à affubler à beaucoup de films que je découvre forcément après tous ceux qu'ils ont influencé et qui me parlent davantage.
Typiquement, si le film préfigure effectivement tout De Palma, je préfère largement l'oeuvre de ce dernier à ce film-ci.

La densité thématique et théorique du film est indéniable et pile poil dans mes kinks perso, notamment dans ce que ça dit du regard du cinéaste - la fétichisation par l'image, la caméra qui vole, viole et tue, la recherche de l'image parfaite, l'envie de capturer un réel difficilement atteignable (cette expression de peur) - et le film disait globalement déjà tout du genre - le film d'horreur mais plus précisément le slasher qu'il semble inventer ou presque - dans le rapport métafilmique du spectateur, voyeur et tueur par procuration.

Folle coïncidence que le film sorte la même année que Psychose avec lequel il partage de nombreux points communs tout en s'en démarquant par un aspect majeur : la couleur. Et quelles couleurs! En lieu et place du film sombre et glauque auquel je m'attendais, c'est relativement lumineux et super coloré mais tout de même dérangeant, rougeoyant, malaisant. Et la mise en scène, avec cette caméra mobile qui vient souvent se placer ou passer derrière un élément de décor, comme une personne qui épie...

Après, c'est le récit qui m'a un peu déçu. Je ne saurais trop quoi lui reprocher mais quelque chose dans la progression me paraît un peu lâche, un peu mou. Et puis cette histoire de romance impossible entre l'assassin et une jeune ingénue est tellement un schéma décalqué par moult films de tueurs en série (genre Manhunter pour citer le premier qui me vient en tête)...même si j'ai kiffé le twist sur ce qu'impliquait concrètement la mise à mort (le miroir).


Désolé Martin.

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MessagePosté: 16 Mar 2024, 12:20 
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j'ai repensé à l'entretien de z pour le site à propos de vaurien, où il parlait des réticences des partenaires à l'idée d'un film épousant le point de vue du tueur, et le fait que ce soit 'suspect' de le faire, etc. à l'heure des sambre ou leatitia ou la nuit du 12 qui épousent clairement le point de vue des victimes, c'est sûr que ça n'est plus dans l'air du temps. ça ne l'était pas forcément plus en angleterre en 1960, vu que le film avait été (mal) reçu avec de grosses critiques sur son obscénité.
et le fait est que j'ai été surpris par à quel point ça épouse le point de vue du tueur, à quel point c'est en empathie. c'est un des aspects où le film est le plus 'moderne' - c'est un vrai être humain, avec une psychologie, quasiment victime de lui-même. il y a évidemment le jeu de mettre le spectateur dans la même position de voyeur que le tueur - par exemple quand le tueur espionne la police sur la scène du crime, mais il y a à côté de ça une approche d'un tueur en série qui est fondamentalement assez proche de la manière dont on peut les aborder aujourd'hui.
alors c'est intéressant mais c'est aussi gênant, dans le sens où les femmes victimes n'existent quasiment pas, et là ce n'est plus moderne, c'est désormais daté mais ça permet de comprendre l'approche collective qu'il y a pu avoir sur ces crimes : les meurtres sont horribles et considérés comme tels, mais le fait est que le tueur est plus intéressant que les victimes, et il est donc assez logique qu'elles soient oubliées quand l'enquête n'avance pas ou qu'un lien n'est pas fait etc...

c'est une spécificité du film. d'un côté, ca préfigure effectivement le slasher, c'est dans la liste des meilleurs films d'horreur, et la mise en scène zinzin avec ces couleurs extraordinaires peut créer une distance qui le catégorise dans le 'genre'. la richesse thématique extraordinaire peut aussi le faire se classer comme un objet intellectuel. mais il y a un vrai fond sur le tueur, c'est pas un monstre de film c'est un vrai être humain, même sa 'romance' avec la voisine est à la fois une figure narrative mais correspond à quelque chose de vrai dans la vie de ce genre de tueurs.
et c'est peut-être là que ça m'a gêné, le film parle d'un pervers, joue à rendre le spectateur pervers par le simple fait de le regarder, mais j'ai eu du mal à déterminer à quel point le film était pervers lui-même. il n'y a, de fait, pas d'empathie avec les victimes, mais une fascination pour leur meurtre. ça peut fonctionner sans problème dans un truc d'exploitation, mais là tout est reflechi et a du sens et en vrai on n'est pas là pour rigoler mais pour explorer non seulement les pires pulsions des êtres, mais aussi la manière dont ces technologies peuvent libérer des instincts pervers particuliers chez les êtres. et pour le coup, je ne suis pas totalement certain que le serial killer, ce n'est pas 'lui'.

mais c'était aussi fascinant à voir aujourd'hui. à l'époque c'est un photographe, qui fait des photos de charme vendues sous le manteau, avec le dispositif rarissime de se ballader avec sa caméra, etc. aujourd'hui on est au stade supreme de la banalisation des images, qui s'est encore accélérée ces dix dernières années. il y a les smartphones qui permettent à tout le monde de tout filmer et photographier, et les réseaux qui permettent de tout poster. et ça m'a intéressé de penser que si tout ça a permis une explosion et une banalisation des nudes, des sextapes - au final on ne voit que rarement des gens qui filment leurs crimes. les snuffs movies restent ultra rares (magnotta, quelques jihadistes...). il y a des groupes de 'jeunes' qui filment le lynchage de quelqu'un - pour lui infliger une humiliation supplémentaire. les pilleurs des émeutes de juillet s'étaient aussi abondamment filmés. mais en voyant la première scène, je me suis dit qu'on aurait pu s'attendre à ce que beaucoup plus de tueurs aient cette envie-là, alors que non, à priori. j'ai trouvé ça intéressant.

c'était au champo dans une très belle version restaurée financée par plein de gens et supervisée par martin scorsese mais le premier logo c'était celui du festival lumières où il a été projeté une fois et sans lequel le voyeur serait resté inconnu dans nos contrées, et ceci était ma contribution pour que le topic de gros morceaux comme ça ne soit pas uniquement constitué d'avis de 2 lignes avec des superlatifs et des notes maximales.


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