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MessagePosté: 22 Oct 2012, 07:05 
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Tom a écrit:
Par exemple la guerre, qui est partout : on est en pleine guerre, les hommes sont à la guerre, c'est rempli de soldats, les chars traversent le paysage, c'est un film fait et sorti durant la guerre... Et pourtant la guerre n'est nulle part, recyclée dans les jeux d'enfants, débarrassée de toute sa portée dramatique, effacée de la tonalité du film.


IL y a une scène totalement néo-réaliste (et pourtant on est en 43-44, Rome Ville ouverte sort en 45) quand on voit les quartiers bombardés de canterbury. C'est très fort.

Sinon bah d'accord avec toi, pas grand chose à rajouter. Beaucoup de tendresse (j'aime bien l'échange entre l'américain et le type de la scierie)...ça joue sur l'anecdote et l'insolite, ça sonne suffisamment juste pour emporter l'adhésion et faire vibrer la corde sensible.

Fallait vouloir faire un film sur un argument aussi ténu. J'ai juste été gêné par le fait que tout s'emboite à merveille à la fin (l'organiste, le fils de constructeur d'Eglise, la fiancée du géologiste, les miracles). C'est appuyé, artificiel. Je suis pas très sensible à ce côté déterministe mais au moment où le film se faisait, il fallait redonner espoir (un espoir qui ne s'oppose pas vraiment à un certain bellicisme).


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MessagePosté: 22 Oct 2012, 09:25 
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Jack Griffin a écrit:
IL y a une scène totalement néo-réaliste (et pourtant on est en 43-44, Rome Ville ouverte sort en 45) quand on voit les quartiers bombardés de canterbury.

Ah oui effectivement, j'avais oublié ça. C'est d'ailleurs ça qui rend le passage assez étrange, c'est la première fois qu'on voit ce qu'est la guerre, in extremis dans le film.

Jack Griffin a écrit:
Fallait vouloir faire un film sur un argument aussi ténu. J'ai juste été gêné par le fait que tout s'emboite à merveille à la fin (l'organiste, le fils de constructeur d'Eglise, la fiancée du géologiste, les miracles). C'est appuyé, artificiel. Je suis pas très sensible à ce côté déterministe mais au moment où le film se faisait, il fallait redonner espoir (un espoir qui ne s'oppose pas vraiment à un certain bellicisme).

Je vois, mais ça me gêne personnellement plus je crois par la manière un peu maladroite dont ça s'emboîte (le fait que ce soit l'un après l'autre, une sorte de répétition de la même scène). Pour le reste, le fait que tout trouve sa place et que le miracle arrive, je trouve que ça a été suffisamment préparé par le film, par l'idée de pèlerinage et de merveilleux du quotidien - même si effectivement, jusque là, ça reposait sur rien de concret, et que le scénario sort soudain la grosse artillerie (sur les lettres et la caravane, parce que pour le coup l'orgue je trouve ça plutôt fin).


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MessagePosté: 22 Oct 2012, 10:49 
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Tom a écrit:
Par exemple la guerre, qui est partout : on est en pleine guerre, les hommes sont à la guerre, c'est rempli de soldats, les chars traversent le paysage, c'est un film fait et sorti durant la guerre... Et pourtant la guerre n'est nulle part, recyclée dans les jeux d'enfants, débarrassée de toute sa portée dramatique, effacée de la tonalité du film. C'est quand même tellement couillu de voir les personnages se dire, en bout de compte : "Je ne me suis jamais senti aussi bien et heureux que pendant cette guerre".


Effectivement cet aspect là du film est assez fort.
Sinon belle critique pour un film que j'aurais aimé aimer plus mais qui m'a laissé froid même si j'en entrevois la richesse.

Par contre je vois pas ce que tu veux dire par rapport à Kubrick ?

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MessagePosté: 22 Oct 2012, 10:54 
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Art Core a écrit:
Par contre je vois pas ce que tu veux dire par rapport à Kubrick ?

L'aigle qui se transforme en avion en un cut pour figurer le saut de 600 ans. J'ai eu du mal à pas penser à l'os/vaisseau de 2001...


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MessagePosté: 22 Oct 2012, 11:05 
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Oui effectivement ça m'avais pas sauté aux yeux !

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 26 Oct 2012, 22:50 
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Bon et bien pour ma part j'en ressort avec une impression assez mitigée. Ça se regarde sans déplaisir mais alors j'ai du mal à saisir le sens de tout ça, ce que les auteurs ont voulu raconter.

Si j'apprécie le côté balade dans la campagne anglaise (y a des plans et scènes absolument splendides), pour moi je rentre pas dedans tout simplement parce que le moteur du film (la recherche de l'identité du Glue Man) est grillée dès le début du film, volontairement à mon avis. Mais du coup je m'implique pas dans ce qu'il se passe, comme dit Art Core je suis totalement étranger au déroulement de l'intrigue, je vois pas où tout ça nous mène et je mate tout ça comme si je regardais une jolie carte postale.

Le pire étant que je reconnais le travail formidable au niveau photo et mise en scène tout le long, y a des scènes amusantes et touchantes (le lien entre le sergent et les enfants du village entre autres), et j'apprécie l'insouciance qui se dégage de ce monde en guerre mais qui continue de vivre comme si elle n'était pas là (à part à Canterburry et les bâtiments détruits).

Ceci étant dit je ne me suis pas ennuyé, et comme dans Winchester 73 le coté promenade presque random me plait plus que l'histoire en elle-même, et ça m'a plus sorti du film ici.

3.5/6

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"PACIFIC RIM" Massinfect


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MessagePosté: 26 Oct 2012, 23:06 
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:? Hum, j'ai l'impression que je vais être quasi tout seul au final sur ce coup...

C'est marrant, parce que ce dont vous parlez, j'ai l'impression que je pourrais plutôt l'appliquer à Winchester (où, malgré l'implacabilité de Mann, je ne sentais pas trop quelque chose se dégager), alors qu'ici la personnalité du film me semble tellement forte qu'elle prend le pas sur le détail du scénar. Y a vraiment un ton, une magie, un parfum quoi.

(spoilers)

Le scénar est complètement décomposé, mais je doute que ce chaos soit accidentel. Le script installe tout de même un face à face assez disproportionné quand on y pense, ce micro-évènement dans un coin perdu de la campagne VS l'humanité sur 600 ans. Ça a du coup du sens, je trouve, que cette énigme ne soit pas "grave", qu'elle soit sans conséquence sur la survie de ces gens, et plus encore qu'elle soit absurde, inexplicable, qu'elle soit presque comique par son incongruité (= comment une idée pareille à pu venir à quelqu'un ?). Le crime du colleur a un peu la gueule d'un bug, en gros, et je trouve que le film joue de ça, comme si c'était un phénomène ou un symptôme, une manifestation incompréhensible ("fantastique") du clash entre passé et présent, dans cet endroit chargé d'Histoire - et ça l'est en un sens, au final, puisque le but du malfaiteur est de relier tous ces gens au passé de leur terre, et à l'inverse de donner à voir la persistance des miracles et de la transcendance dans l'époque contemporaine.

Dans cette optique, le film a la bonne idée de ne jamais clairement, définitivement, concrètement relier le malfaiteur à Colpeper. Bien sûr, c'est lui, je ne cherche même pas à dire qu'il y a une lecture cachée ou quoique ce soit. Mais si vous faîtes gaffe, dans les dialogues, jusque dans la conversation du train qui ne parle que de ça, il n'y a jamais un fatidique "c'est bien moi", ou un plan qui nous le montre sous le costume, ou une arrestation : jamais quelque chose qui fait de cette enquête le point climax, pas de focalisation qui garde notre regard sur le qui-a-fait-quoi. Ça reste un flirt, qui se concentre plutôt sur le face à face entre cet homme issu du passé à la jeune génération à venir. A la fin les jeunes emportent leur secret avec eux, l'anglais ne porte probablement pas plainte : les conséquence de cette enquête (la cathédrale, les croisements, les retrouvailles) ont pris le pas sur sa source, c'est comme si la chose ne s'était pas passée.

Bref, c'est ça que j'aime dans le fait que le scénar entier fleurisse et foisonne à partir de cette énigme totalement hors-sujet, improbable, dérisoire : j'aime la façon dont de cette petite chose, et avec une économie de moyens rare, P&P déploient façon poupées gigogne une amitié à trois, le Kent, une guerre mondiale, 600 ans d'Histoire, et Dieu.


Bon je cherche pas à te convaincre non plus, si vous le sentez pas vous le sentez pas. Mais le film vieillit bien !


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MessagePosté: 28 Oct 2012, 22:50 
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Tom a écrit:
:? Hum, j'ai l'impression que je vais être quasi tout seul au final sur ce coup...

Mais non, j'arrive à la rescousse!
Bon c'est vrai je suis sorti assez mitigé du film, cette fin trop pleine qui vient ponctuer de manière assez inattendue une intrigue complètement futile.
C'est vrai aussi que je me disais au début du film, mais pourquoi un tel effort formel pour une histoire aussi triviale?

Parce qu'il permet à des petites bulles de grâce de naître de la nonchalance campagnarde du film.
Parce qu'il permet d'élever les petits bonheurs de la vie au-dessus du gros fracas de la mort (la guerre), et y trouver une forme de transcendance.

Voilà le film vieillit très bien et une deuxième vision viendra probablement officialiser mon amour pour le film.

5/6 pour l'instant.

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MessagePosté: 28 Oct 2012, 23:19 
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Vu. J'en parlerai plus tard quand j'aurai un peu de temps.

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MessagePosté: 29 Oct 2012, 19:30 
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Je remonte ma note à 4.5/6, le film vieillit très bien, je retiens quelques scènes marquantes (la première partie dans la nuit, le passage guerre des boutons, la scène ou la jeune femme et Colpeper discutent allongé dans un champ, la scène du train, l'arrivée dans un Canterbury partiellement ravagé par la guerre).

Il me manque un truc pour être totalement à donf, mais je l'apprécie plus avec le recul.

Et maintenant Onibaba, MOTIVATION !

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"PACIFIC RIM" Massinfect


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MessagePosté: 04 Nov 2012, 15:40 
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Jack Griffin a écrit:
Tom a écrit:
Par exemple la guerre, qui est partout : on est en pleine guerre, les hommes sont à la guerre, c'est rempli de soldats, les chars traversent le paysage, c'est un film fait et sorti durant la guerre... Et pourtant la guerre n'est nulle part, recyclée dans les jeux d'enfants, débarrassée de toute sa portée dramatique, effacée de la tonalité du film.


IL y a une scène totalement néo-réaliste (et pourtant on est en 43-44, Rome Ville ouverte sort en 45) quand on voit les quartiers bombardés de canterbury. C'est très fort.

Sinon bah d'accord avec toi, pas grand chose à rajouter. Beaucoup de tendresse (j'aime bien l'échange entre l'américain et le type de la scierie)...ça joue sur l'anecdote et l'insolite, ça sonne suffisamment juste pour emporter l'adhésion et faire vibrer la corde sensible.

Fallait vouloir faire un film sur un argument aussi ténu. J'ai juste été gêné par le fait que tout s'emboite à merveille à la fin (l'organiste, le fils de constructeur d'Eglise, la fiancée du géologiste, les miracles). C'est appuyé, artificiel. Je suis pas très sensible à ce côté déterministe mais au moment où le film se faisait, il fallait redonner espoir (un espoir qui ne s'oppose pas vraiment à un certain bellicisme).


On va faire son paresseux mais c'est ce que je pense en gros du film. Je préfère les deux premiers tiers suites d'épisodes nonchalants que cette dernière partie où tout demeure un peu trop appuyé et souligné. Dans son meilleur, ça donne un film foisonnant, où P&P semble s'amuser du côté tenu de leur intrigue et jouer du registre absurde avec une certaine jubilation. Après, toujours admiratif de leur mise en scène, je ne vais pas répéter les autres messages, mais il y a vraiment des moments magiques (en particulier celui des champs qui reste en mémoire).


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MessagePosté: 05 Nov 2012, 08:44 
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Schtroumpf sodomite
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Un avis, vite-fait, histoire de...

Pour commencer par le commencement, la première chose qui frappe c'est la grande beauté de l'image. Je me rends compte devant ce genre de film que si aujourd'hui je ne parle presque jamais de l'image c'est avant tout parce qu'on en fait plus d'aussi belles. Je lis souvent ici des commentaires du genre "ce film est en avance", "c'est vraiment stylisé pour l'époque" etc. Mais ça n'a rien d'extraordinaire, ce soin de l'image, cette méticulosité de l'éclairage, cette précision du cadre : ça date du muet, des expressionnistes allemands principalement. Un film comme A Canterbury Tale n'a rien d'"en avance", il est même parfaitement à l'heure. En 1944, le cinéma existe depuis près de 50 ans, il a eu le temps d'explorer toutes les possibilités de la photo et des optiques. C'est peut-être même le propre du cinéma classique, là où le cinéma moderne se déleste de toute cette sophistication. Et pour le coup, devant un tel travail, je trouve ça flagrant qu'aujourd'hui la plupart des films sont tout simplement moches. Après, je fais partie de ceux qui ne croient pas que la beauté d'un film tient à la beauté de son image. Même si, ici, elle y contribue fortement.

Bref. Le film en soi m'a plutôt plu mais m'a un peu laissé à distance. Peut-être parce que les personnages ne sont dans le fond pas très attachant (à part peut-être Colpeper, et son émouvant désir que sa campagne ne sombre pas dans l'oublie), surtout si je le compare aux deux derniers films britanniques (cinéma pourtant pauvre s'il en est) que j'ai vu (Jeune et innocent et le sublime Le Jeune Cassidy). C'est un peu compensé par l'inventivité de certaines séquences dont on a déjà parlé ici, et ce flegme anglais absolument inimitable qu'on retrouve dans les dialogues parfois assez savoureux, il faut bien l'admettre. Et j'ai quand même été touché par cette façon de saisir la guerre sur le vif tout en la maintenant hors champs (dans les deux sens du terme) avec notamment cette très belle séquence qui préfigure en effet Rome ville ouverte comme l'a souligné Griffin, et de montrer que pendant une période si houleuse, il faut se raccrocher aux petites choses d'apparences anodines mais qui deviennent essentielles quand on les re-contextualise, que la grâce y est soudainement possible. Du coup cette fin très emphatique ne m'a pas du tout gêné, au contraire, elle redonne à une série de petits miracles leur dimension métaphysique et la valeur qu'ils ont pour chaque individu.

4,5/6

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MessagePosté: 06 Nov 2012, 02:29 
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Tetsuo a écrit:
Pour commencer par le commencement, la première chose qui frappe c'est la grande beauté de l'image. Je me rends compte devant ce genre de film que si aujourd'hui je ne parle presque jamais de l'image c'est avant tout parce qu'on en fait plus d'aussi belles. Je lis souvent ici des commentaires du genre "ce film est en avance", "c'est vraiment stylisé pour l'époque" etc. Mais ça n'a rien d'extraordinaire, ce soin de l'image, cette méticulosité de l'éclairage, cette précision du cadre : ça date du muet, des expressionnistes allemands principalement. Un film comme A Canterbury Tale n'a rien d'"en avance", il est même parfaitement à l'heure. En 1944, le cinéma existe depuis près de 50 ans, il a eu le temps d'explorer toutes les possibilités de la photo et des optiques. C'est peut-être même le propre du cinéma classique, là où le cinéma moderne se déleste de toute cette sophistication. Et pour le coup, devant un tel travail, je trouve ça flagrant qu'aujourd'hui la plupart des films sont tout simplement moches. Après, je fais partie de ceux qui ne croient pas que la beauté d'un film tient à la beauté de son image. Même si, ici, elle y contribue fortement.

Très d'accord avec tout ça même si les 30s ont peut-être connu un certain recul plastique dû à l'arrivée du parlant (mais pas du tout généralisé hein). Cela dit, j'ai été un peu décontenancé au début par le décalage entre la totale nonchalance (voire paresse) de la narration et la gourmandise incroyable dans tous les éléments de la mise en scène. Mais c'est ce qui rend le film unique et fait saisir son contenu émotionnel justement. Trouver la grâce et la transcendance dans des petits bonheurs comme ça de manière un peu flegmatique, c'est une idée que je trouve très belle en fin de compte, et, à la réflexion cette fin en est l'accomplissement logique.

Vraiment un film qui mûrit bien.

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MessagePosté: 22 Jan 2014, 01:14 
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Baptiste a écrit:
Ah ça donne envie! Je le mate ce soir ou demain.


Et ben... dire que j'ai failli passer à côté. Deux ans plus tard, je pense au ciné-club avec Le Renne blanc et je me souviens que j'ai toujours dans un coin A Canterbury Tale.

Quelle perle! Autant je n'aime pas trop l'expression feel-good movie (et je déteste généralement les films associés au concept), autant je dirais que ce film est mon feel-good movie à moi. L'impression de liberté et de grâce qui se dégage de la narration est incroyablement enivrante, moi qui ai toujours aimé les scénarios de découverte d'un microcosme campagnard par des étrangers, j'ai ici été transporté. L'idée du trio d'amis est aussi rafraîchissante, permettant de reléguer l'enjeu de l'amour en hors-champ, pour une fois, autorisant ainsi le film à être absolument léger, quoique profond. Je ne sais pas vraiment quoi penser de la dernière partie, d'un côté elle brise l'unité de lieu et la simplicité du film, de l'autre elle apporte une étape supérieure, une libération de type peut-être plus classique, mais forte tout de même.

Pas le courage d'en dire plus, d'autant que Tom retranscrit parfaitement tout ce que je pense du film et de sa profonde singularité. Pour moi, on frôle le chef-d'oeuvre, injustement méconnu.


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MessagePosté: 22 Jan 2014, 01:25 
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Aaaaah, bah c'est cool, ça rattrape ma culpabilité sur le finlandais !

Baptiste a écrit:
, permettant de reléguer l'enjeu de l'amour en hors-champ, pour une fois, autorisant ainsi le film à être absolument léger, quoique profond

Bien vu ! C'est une des choses que j'aime beaucoup dans le film oui, sans avoir réussi à mettre le doigt dessus jusqu'à ce que je lise ton message. Ça permet sans doute ce côté enfantin (club des 5) sans pour autant rendre les personnages niais. On peut vraiment croire à la pureté ce trio d'amis hommes/femmes, à partir du moment où ils ont les yeux tournés vers un amour ailleurs.

Baptiste a écrit:
Pour moi, on frôle le chef-d'oeuvre, injustement méconnu.

C'est pas compliqué, depuis le temps, c'est tout bêtement devenu un de mes films préférés de tous les temps. Malgré les défauts, malgré les couacs dont je me souviens à la vision, le film a vieilli comme le meilleur des vins : le sentiment de félicité qu'il laisse est incomparable, ça touche pour moi à un espèce d'idéal de cinéma. Je me suis rarement senti autant en communion avec un film.


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