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Marker.



En voilà un qui me met sur le cul à chaque film découvert.
La bonne nouvelle étant qu'a priori je n'aurai jamais fini d'explorer sa filmo, vu comme certains de ses titres sont absolument introuvables.

Découverte récente, à la médiathèque de Nantes, sur une VHS de qualité honorable, Le Tombeau d'Alexandre, ressorti depuis peu en DVD (il faudrait que je me le procure, mais c'est super-trop cher de se faire une belle dévédéthèque, bordel...) dans un sublime coffret comprenant également Le Bonheur d'Alexandre Ivanovitch Medvedkine (qui l'a vu?), auquel le film est consacré. (c'est lui, là, Medvedkine, juste en-dessous, suivi d'une image extraite du Bonheur).





Donc, donc, donc... C'est le genre d'oeuvre immense et pourtant évidente, devant laquelle tu n'as pas d'autre choix que de te sentir tout petit, tout con... Une vraie leçon d'humilité, de montage, de cinéma, d'intelligence, de richesse, de sagesse...

Marker y écrit, pour changer (son cinéma emprunte souvent la voie épistolaire), plusieurs lettres cinématographiques, ici montées côte-à-côte, à feu son ami Medvedkine, à qui il regrette de n'avoir pas plus écrit de son vivant. Et dans ces courriers Marker met tout ce qu'il a en tête : art, politique, société, témoignages, philosophie, histoire... Et ce dans une structure trois petits chats/chapeau de paille en laquelle, pourtant, suprême gageure, jamais il ne laisse son spectateur se paumer... Noyé dans un flot d'intelligence, on peut cependant à tout instant nager jusqu'à la surface. Impressionnant.

Marker laisse ainsi s'exprimer ses indéniables qualités de monteur, brassant le found footage, triturant l'image, la rééxploitant dans des sens différents (faisant ainsi sien l'effet Kouletchov), appliquant des effets spéciaux avec adresse et acuité (même les plus casse-gueules, même les plus artisanaux)... Tout passe, rien n'est gratuit, tout fait sens, tout s'imbrique à la perfection.

Un peu comme si Marker livrait, en mieux et en plus court (format très classique de deux heures), sa version tronquée mais brillante des Histoire(s) du Cinéma.
De fait, des (pas assez nombreux) travaux que je lui connais pour le moment, c'est bien là le plus abouti et imposant.

Seul véritable héritier, aujourd'hui, du maître (encore en service, mais il est clair que Chats Perchés joue dans une division bien plus modeste), selon moi : l'enthousiasmant Arnaud des Pallières.
Tout ça me réjouit : progressivement mes connaissances ciné s'organisent et deviennent cohérente. Chouette.

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La Jetée, un de mes films préférés de tous les temps, repasse d'ailleurs sur Arte ce dimanche soir vers 23h15...

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Tu n'avais jamais vu La Jetée?

ah si, si, découvert en salle, d'ailleurs, complètement par hasard il y a plusieurs années. J'avais pas tout compris (tout jeunot) mais j'adore. Revu depuis, puis son remake également.

Pendant qu'à Nantes je me matais Le Tombeau d'Alexandre, je préparais mentalement d'ailleurs mon premier court comme un (très modeste) hommage formel à La Jetée. Quelques jours plus tard, j'ai fait mes photos. Now, j'ai tout le matériel graphique qu'il me faut. Au niveau du texte, je suis encore dans les brouillons, mais j'ai des bonnes pistes. Me reste à trouver le moyen de faire le montage, mais mon PC est récalcitrant...

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Je crois qu'à la bibliothèque/médiathèque de Paris 3, il y a plusieurs films de Marker disponibles, comme à la BiFi (à vérifier).
Je te conseille également Sans Soleil.

merci, ça me permettra de mettre enfin les pied sà la BiFi (la honte, jamais visité).

sinon, effectivement, Sans Soleil est une petite merveille, mais encore en-dessous de ce Tombeau d'Alexandre brillantissime.

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Il faut absolument que tu découvres son doc Le fond de l'air est rouge

yep, il était à Nantes, en deux VHS.
mais je sentais que j'abusais en préférant rester enfermé dans une médiathèque plutôt que d'aller à la plage...

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Pour la Bifi, tu feras comme "tout le monde" (les curieux et les étudiants en fac de ciné...), tu découvriras sa nouvelle adresse, rue de Bercy, en septembre, au sein de la Cinémathèque.

ça se passe comment, d'ailleurs, la BiFi (enfin, jusqu'ici, hein) ? c'est le bordel ? c'est cohérent le classement, et tout ? y'a de tout ou c'est très axé "auteurs" ? le visionnage est libre ?

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