Forum de FilmDeCulte

Une réinterprétation radicale du mythe, librement inspirée de l'histoire de Goethe. Faust est un penseur, un rebelle et un pionnier, mais aussi un être humain anonyme fait de chair et de sang, guidé par ses instincts, l'avarice et le désir.

Heureusement que Sokurov s'appuie sur le mythe connu de Goethe car son film me fait vraiment l'idée d'une séance d'hypnose avec son format de soirée diapo et son esthétique si particulière, brumeuse et presque décolorée, pas désagréable au demeurant, avec ce côté très russe, tout en déambulations et en errances.... C'est pas vraiment chiant, on sent un formalisme extrême derrière qui cultive son étrangeté, mais j'ai vraiment l'impression qu'on me tape dans les mains à la fin et j'ai déjà tout oublié.
3/6

Tu avais vu les trois 'épisodes' précédents (Moloch, Taurus et Le Soleil) ? J'ai un peu de mal à voir le rapport avec Faust, dans ce qu'il décrit comme une tétralogie...

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Oui d'ailleurs ça passe un peu de la trilogie des dictateurs à la tétralogie sur le pouvoir... Pas vu Taurus qui n'était pas sorti en France, mais je trouve Faust assez différent, plus littéraire et grotesque, voire même plus proche du style de l'arche russe.

Finalement c'est l'affiche allemande qui résume le mieux le film (meilleure scène) :




Toujours aussi hésitant face à Sokourov, qui est encore une fois aussi séduisant qu'assommant. Une chose est sûre : il s'agit certainement d'un de ses films les plus ambitieux, et ça ramène tout puissance 10. C'est 10 fois plus beau et 10 fois plus chiant...

Je dis chiant, il faut peut-être préciser : c'est plutôt épuisant. Sokourov aime la confusion comme un bon bain dans lequel il se sent bien. La lumière soustraite de bon nombre de ses teintes, les monologues enchevêtrés qui ne dialoguent jamais réellement, les éternelles images aplaties par la déformation : tout est fait pour que l’œil et l'oreille glissent sur ce chaos jamais démêlé sans pouvoir en saisir le sens, sans pouvoir retenir quoique ce soit. Impression que jamais une scène ne décolle ni n’atterrit, que tout n'est que flux continuel dans lequel il est difficile de pénétrer sans être saoulé.

C'est très fort pour ce qui est de plonger le spectateur dans une ambiance putride, une sorte de dégoût du monde qui fait du diable le seul personnage "actif" qu'on ait envie de suivre. Mais c'est aussi le meilleur moyen de nous faire quitter le navire... Sokourov n'est pas un manchot, on sent bien qu'il y a un travail à l’œuvre qui ne se résume pas à ce chaos continuel, et de temps en temps le bordel se cristallise en quelques scènes qui, pour le coup, s'avèrent vraiment grandioses (la blanchisserie, l'église, la visite de la jeune fille chez Faust, la rivière, les intrus masqués : la plupart des passages obligés de se confronter à la représentation de la pureté, en fait). Ces séquences percent le flux comme des visions géniales où, sans sacrifier à l'impression générale de mêlée, Sokourov sait enfin nous prendre par la main, nous faire partager la démesure de son projet plutôt que de nous noyer dedans. Mais le film retourne à l'engluement aussi vite qu'il nous en sort : la plupart du temps, j'ai bien du mal à sentir ce que le cinéaste travaille du mythe original, ou même ce qu'il est entrain de me dire - je suis peut-être trop teubé pour ça, mais ça me laisse sur le carreau. Le film se termine comme il a commencé : en glissant, transformant le monde en curieuse tapisserie plate, en un univers qui nous laisse quelque peu absent.

Désolé, Darren, mais c'est pas assez pour "changer ma vie".

Mais c'est grand.
Mais c'est chiant.
Putain, en fait Sokourov est casse-couille...

Ca ressemble beaucoup dans le style à l'arche russe, l'émerveillement permanent en moins.

Clair, malgré ses longs vides L'arche russe avait quelque chose en plus, une sorte de vertige historique assez hypnotique, qui se posait de temps à autres (beaucoup de passages sombres, dans le noir, qui laissaient un peu souffler).

Pour ceux qui hésitent, la BA donne une plutôt bonne idée du film.

Tu l'as vu où, Tom ?

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N'écoutez pas Film Freak

Aux Cinéma des cinéastes, projo numérique impec.

Ah ok. J'étais au MK2 Beaubourg, ça m'aurait amusé qu'on l'ait vu dans la même salle.

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N'écoutez pas Film Freak

Youhou 0 ! Et Sokourov en général ?

J'avais pas aimé du tout Le Soleil. Mais pas à ce point...

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N'écoutez pas Film Freak

Puisqu'on en parle, je ne remercie pas Delbonnel pour son étalonnage numérique à fond les manettes, sa teinte vert bouteille et son premier plan sorti de Vidocq.

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"Je suis prêt à accepter une tonne de qualité chez Spielberg" Lohmann

Je me disais bien en voyant la BA que ça me disait quelque chose cette photo.

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lol ! C'est un peu filmé et monté pareil aussi...

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N'écoutez pas Film Freak

L'étalonnage est limite un des seuls trucs qui m'a maintenu dans le film, perso. J'aime pas trop les étalonnages charals, d'habitude, mais là y a un vrai boulot de variations qui m'a bien plu, et à part deux trois scènes (celle en forêt, le début), ils y sont pas allés comme des porcs malgré les couleurs ostentatoires, l'image est rarement altérée.

D'ailleurs, si ça intéresse quelqu'un, les documents d'étalonnage publiés dans le cahier de ce mois-ci sont intriguant.

Et d'ailleurs bis, y a pas que l'effet Delbonnel, puisque l'étalonneur est celui du Seigneur des anneaux.