Forum de FilmDeCulte

aka Les Croque-morts en folie



Un préposé à la morgue est persuadé de diriger une maison close sur son lieu de travail.

Après être passé à la réa avec Corman, Howard aura signé plusieurs téléfilms avant de refaire un long, un vrai cette fois, produit par Warner et sur une idée de son fidèle Brian Grazer, inspiré par une histoire vraie. L'année suivante sortira Risky Business avec un postulat similaire et il y a sûrement quelque chose à dire de ces comédies du débuts des années 80 qui utilisent le proxénétisme plus ou moins amateur comme manière de se faire de l'argent/progresser dans cette Amérique de Reagan, comme un commentaire sur le capitalisme et la libre entreprise.

Mais il est dommage que ce concept ne soit exécuté qu'au bout de 48 minutes de film et réduit globalement à une séquence montage où tout se passe bien plutôt que de laisser le scénario miner les situations offertes par le pitch. La mise en place, bien que trop longue, reste plutôt plaisante et ce même si le metteur en scène, après une improbable intro tout droit sortie de L'Arme fatale (saxo, wetdowns, défenestration au ralenti), n'insuffle pas le tempo comique approprié à l'écriture classique mais tout de même plus enlevée de Lowell Ganz & Babaloo Mandel dont c'est ici le premier script pour le cinéma et qui allaient avoir une grosse carrière en comédie (notamment avec Howard pour qui ils écriront quatre autres films). Les cadres sont toujours un peu trop larges, les plans un poil trop longs et Howard caste son vieux Fonzie dans le contre-emploi d'un mec effacé et victimisé tant par son patron que par sa femme complexée mais le film ne s'anime réellement qu'avec l'incursion de Michael Keaton, dont c'était également le premier long, et toute l'énergie qu'on lui connaît.

L'anticipation de l'inévitable passage à l'acte fonctionne assez et l'on s'attache vaguement aux personnages mais la deuxième moitié du film ne tient pas ses promesses donc, préférant retomber sur des dilemmes attendus et vite résolus (il tombe amoureux d'une des prostituées et n'accepte pas qu'elle continue de taffer, les macs rivaux n'acceptent pas que ces nouveaux venus leur piquent du travail). Tu sens qu'il y a une vague volonté louable d'être sex positive et pas TDS-phobe mais ça reste un film sage et lisse en dépit de son sujet et des deux-trois nibards réglementaires des comédies '80s. Et surtout pas assez drôle.

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