Forum de FilmDeCulte

A l’apogée de sa gloire, Marcel Pagnol reçoit la commande d’une rédactrice en chef d’un grand magazine féminin pour l’écriture d’un feuilleton littéraire, dans lequel il pourra raconter son enfance, sa Provence, ses premières amours... En rédigeant les premiers feuillets, l’enfant qu’il a été autrefois, le petit Marcel, lui apparaît soudain. Ainsi, ses souvenirs ressurgissent au fil des mots : l’arrivée du cinéma parlant, le premier grand studio de cinéma, son attachement aux acteurs, l'expérience de l’écriture. Le plus grand conteur de tous les temps devient alors le héros de sa propre histoire.

Je ne savais pas grand chose du film en entrant dans la salle, pensant que ça revisitait les classiques de Pagnol avant de comprendre que c'est un simple biopic du bonhomme. Du coup, il faut mieux connaître Le Gloire de mon père/Le Château de ma mère avant d'y aller pour que ça parle un peu aux enfants. En effet, dès le début du film, on voit par exemple le père, la mère et le frère, dessinés tels que dans le film de Yves Robert et présentés comme si on connaissait déjà tout le monde. Mais on survole à peine l'enfance et il faut en fait le prendre comme une suite spirituelle de ces films. Autant dire que ma fille n'a rien capté... Heureusement que le style de Chomet se prête particulièrement au défilé de gueules et de décors, il y avait régulièrement des petits gags pour retenir son attention et c'est toujours un plaisir à regarder.

Mais il faut bien dire qu'en dehors de ça c'est le biopic parfaitement scolaire et appliqué d'un auteur qui était moins haut en couleur que ses personnages. J'y ai quand même appris pas mal de choses, à commencer par le fait que bien avant de signer ses fameux récits autobiographiques, Pagnol avait eu toute une vie de dramaturge et surtout de producteur/réalisateur de cinéma aux débuts du parlant, créant même des studios à Marseille qui florirent jusqu'à la deuxième Guerre. Avec des vrais extraits de ses films (dont le Schpountz!), on revisite donc aussi l'Histoire du cinéma français. C'est sans doute pour beaucoup ce qui a intéressé Chomet avec aussi là l'occasion de multiplier les scénettes. Mais tout de même, ça sent un peu la galère pour lui de monter un projet autrement qu'avec un nom du patrimoine. Quand tu vois que le seul film pour lequel il est connu, Les triplettes de Belleville, date de 2003 et n'a finalement pas été un carton énorme et que son suivant d'animation a déjà plus de 15 ans (L'illusionniste que j'ai beaucoup aimé d'ailleurs), je trouve que c'est un beau gâchis pour quelqu'un qui a une vraie patte. Je découvre aussi un film live en 2013 et ce qui ressemble à un projet avorté, The Thousand Miles, dont on trouve encore des traces sur imdb et autre.

Bref, je pense que j'aurais préféré voir une vraie adaptation de Pagnol que ça, mais ça reste bien mené pour qui apprécie le style graphique. Et ça m'a donné envie de découvrir ses films avec le fameux Raimu (envie qui s'évanouira bien vite lors de mon prochain zapping sur le catalogue france.tv mais c'est le sentiment qui compte).

Film survendu à l'époque. Arnaque totale tellement c'est bidon. Pas vu l'autre. J'imagine que Chomet devrait plutôt se limiter à être technicien.

Pas loin d'être d'accord, ça avait surtout le problème de pas vraiment avoir d'histoire et un foutoir d'idées loufoques pour faire du loufoque, comme du Jeunet et Caro animé. Mais l'atmosphère était cool et le fait qu'on le cite encore 22 ans plus tard, veut bien dire qu'il y a un style qui imprime les esprits et pas seulement chez nous, puisque Todd Philips lui a quand-même filé 12 millions pour une séquence de Joker 2 (dixit Film Freak).

Après, on peut voir ça comme un arnaqueur qui a filé un coup de main à un autre, tu me diras.

SWINGING BELLEVILLE RENDEZ VOUUUUUUUUS

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