Forum de FilmDeCulte

Sophia est professeure de philosophie à Montréal et vit en couple avec Xavier depuis 10 ans. Sylvain est charpentier dans les Laurentides et doit rénover leur maison de campagne. Quand Sophia rencontre Sylvain pour la première fois, c’est le coup de foudre. Les opposés s'attirent, mais cela peut-il durer ?

Pour ce troisième long métrage, Monia Chokri renoue avec le ton de son premier et meilleur film, La Femme de mon frère, retrouvant notamment son humour de dialogues, mordants et souvent très justes sur le couple, et de situations malaisantes. A nouveau ancré dans le réel, le film est plus classique dans sa comédie que l'abrasif Babysitter, avec parfois des séquences plus convenues (la rencontre de la famille de l'autre qui se déroule un peu exactement de la façon dont on pouvait l'imaginer, au rebondissement près), et le traitement de la question de l'amour et du désir, appuyé par des extraits de cours sur Platon, Spinoza et consorts, s'avère in fine quelque peu attendue, mais c'est quand même très souvent drôle et surtout de plus en plus affûté dans la mise en scène (sublimée par une photo encore magnifique d'André Turpin, le chef op de Xavier Dolan), que ce soit pour souligner un gag (y a des zooms parfaits) ou pour illustrer une impasse communicative ou réflexive (l'usage des miroirs) et des angles morts (amorces, personnages cachés par un élément de décor). C'est réalisé avec personnalité. Et les acteurs sont parfaits, notamment Magalie Lépine-Blondeau qui rend la protagoniste attachante malgré son mépris de classe.

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le champ lexical des louanges entraperçues m'avait bien plu, sans que je ne sache rien de l'intrigue ou quoi.

et j'ai commencé par être très emballé. une histoire d'amour adultérine, c'est un drôle de truc, ça fait forcément tiquer. soit on se projette dans le rôle du quitté et c'est déplaisant, soit dans celui de quittant et c'est bizarre quand on est assis à côté de son autre significatif. puis il y a nécessairement de la douleur, mille emmerdes partout, une histoire qui commence dans des choses forcément négatives. et de fait je n'ai pas eu mille exemples en tête de films similaires, et certainement pas sous un angle de 'comédie romantique' qui joue la joie amoureuse, l'emballement, l'euphorie sexuelle. du coup, cette histoire 'simple', racontée sans tralala, sans pirouettes, mais qui te plonge dans un truc inhabituel, un peu inconfortable tout en étant au final emballant - on est content pour elle -, c'était vraiment impressionnant. c'est plein de justesse, de petits trucs drôles ou touchants ou bien vus, les acteurs sont parfaits.
et c'est vraiment sublimement réalisé, tout ce que pointe ff, ces couleurs, ces cadres, un oeil et une personnalité dans l'image, ces zooms magiques, cette idée de tonalités 70s dans un film contemporain fonctionne du tonnerre, les scènes d'amour sont super (adoré cette absence de visibilité des corps mais ces langues bien mélangées), même des set-up basiques sont transcendés par un axe, une idée, une hauteur, quelque chose. chaque plan est un bonheur, aussi beau que réflechi, un smash complet.

la deuxième partie m'a un donc déçu. mille qualités sont encore là, mais j'ai trouvé ça plus convenu et attendu, les scènes de repas familiaux franchement ratées car faciles et caricaturales, la narration se repose plus sur des facilités

et puis l'histoire est simplement moins intéressante.
je voyais venir la fin depuis un moment mais ça reste joli, c'est juste que par rapport à cette force dans le fond et cette originalité dans la forme de la première partie, la deuxième est juste carrément en dessous. c'est dommage mais ça reste un très joli petit film et dont le smash visuel me restera, dans cet océan actuel de platitude formelle, ça prouve vraiment l'étendue de ce qu'on peut faire avec de la personnalité et des idées et un regard.

Voilà. Tout le film serait du niveau du premier acte, ce serait Top 10 direct.

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Francis-William Rhéaume
Steve Laplante
Micheline Lanctôt
Zack Charbonneau...

Dis que t'es un film québecois sans dire que t'es un film québecois.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

punaise je l'avais écrit précisement pour t'escagasser et tu relèves même pas.

J'avais détesté Babysitter mais devant le concert de louanges j'étais curieux et bien m'en a pris parce que j'ai beaucoup plus apprécié. C'est une histoire totalement banale, sur le papier ça ne m'intéresse absolument pas mais pourtant Monia Chokri transcende son sujet avec une mise en scène à la fois très élégante et sophistiquée mais aussi très spontanée, par moment presque hystérique. Puis une écriture qui évite les écueils et les lourdeurs tout en étant malgré tout assez cadenassée (le métier du personnage principal de discourir sur l'amour comme un commentaire de sa propre histoire...). C'est plutôt drôle mais surtout vraiment sexy (meilleure scène de sexe de l'année et pourtant on ne voit quasiment rien). L'actrice principale, Magalie Lepline-Blondeau (quasi sosie de Lana del Rey donc crush immédiat) est vraiment parfaite et son visage rayonnant transmet beaucoup d'émotions et de sensations. Tout ça fonctionne très bien jusqu'à un certain point. Puis le film retombe doucement mais surement vers une construction qui ne parvient plus à masquer sa banalité, ses passages obligés (l'engueulade, rencontre avec les familles malaisante). Le film rentre doucement dans un moule qui lui fait peu à peu perdre cette espèce de fraîcheur qu'il avait au départ jusqu'à une belle fin visuellement mais presque pas écrite, juste posée comme ça, comme le point final d'une démonstration sociologique un peu facile. Finalement décevant. Sur le même sujet il me semble que Pas son genre de Lucas Belvaux était plus réussi (dans mon vague souvenir).

3/6

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CroqAnimement votre