Forum de FilmDeCulte

Deux cousins aux caractères diamétralement opposés - David et Benji - se retrouvent à l’occasion d’un voyage en Pologne afin d’honorer la mémoire de leur grand-mère bien-aimée. Leur odyssée va prendre une tournure inattendue lorsque les vieilles tensions de ce duo improbable vont refaire surface avec, en toile de fond, l’histoire de leur famille…

Infiniment mieux accueilli par la presse et les cérémonies de récompense que le premier long métrage d'Eisenberg, A Real Pain est effectivement plus convaincant, parce que son sujet est plus intéressant et son traitement plus engageant, mais j'ai tout de même trouvé ça un peu trop léger pour mériter toutes ces louanges et auréoles.

Le postulat paraît éminemment personnel, dans le rapport que des personnes d'origine juive peuvent avoir vis-à-vis de l'histoire de leur peuple, mais la réflexion résonne toutefois de façon suffisamment universelle pour parler à tout un chacun. En effet, au travers de ce périple sur les lieux de l'Holocauste, le film questionne notre statut de privilégié par rapport à l'adversité connue par nos ancêtres. Est-ce que notre souffrance existentielle de millenials n'est pas ridicule comparée à celle de rescapés de la Shoah/du génocide rwandais/de réfugiés?

Ce relativisme est particulièrement pour les descendants d'immigrés mais, dans l'absolu, j'imagine que cela peut concerner toute nouvelle génération par rapport à celles des parents ou grands-parents.
Eisenberg entend étudier cette interrogation par le biais des névroses de ses deux protagonistes mais c'est là que l'écriture plus schématique ne me paraît pas à la hauteur du sujet. On a donc le bon vieux tandem Extraverti exubérant au potentiel relou/Introverti asocial toqué soucieux de la bienséance qui amuse et gêne comme il faut et l'honnêteté de l'ambivalence du second face à une figure à la fois charismatique et pathétique est assez juste mais demeure surtout exprimée verbalement.

L'ensemble me paraît tout de même rester à la surface de cette dramaturgie et de ses ramifications sociologiques et, autant c'est tout à l'honneur d'adopter un positionnement humble face à ce sujet et de ne rien régler de façon artificielle en 1h29, autant ça me laisse tout de même l'impression d'avoir vu une chronique un peu simple et d'en ressortir en mode "ok".

_________________

J'ai trouvé le temps effroyablement long malgré la brève durée du film. C'est bien joué mais je ne me reconnais dans aucun perso, ni dans leur névrose donc la chronique m'ennuie.

Il nous refait Everything is illuminated 15 ans après ?