Forum de FilmDeCulte

Dire que j'ai failli acheter ce truc en DVD... Il faut que j'arrête absolument cette manie de vouloir acheter l'intégrale de Rourke en DVD.

J'avais déjà du mal à piger la pertinence d'une rétro Walter Hill à la cinémathèque, mais là j'avoue que je pige encore moins... J'ai beau adorer Les Guerriers de la nuit, il faut bien reconnaître que ce cinéaste a su faire son trou en profitant du désert absolu que constituait à cette époque le cinéma d'action.

Johnny Handsome témoigne encore plus des défauts du cinéaste : mise en scène d'une mollesse incroyable, personnages vides, interprétation médiocre et caricaturale (même Rourke a du mal), ridicule de certaines situations (putain, ce maquillage, c'est pas possible), etc.

Je ne comprends pas comment Rourke pouvait à l'époque passer d'un Cimino/Schroeder/Parker à des trucs comme ça. Gachis.

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Tu as vu "Southern Comfort"? "Driver"? "Hard Times"?

A l'époque, Walter Hill était loin d'être un tâcheron...

J'ai pas dit tacheron... Je dis juste qu'à côté de trois ou quatre films biens, il y a pas mal de trucs totalement sans intérêt, pas forcément mauvais mais très bofs.
La cinémathèque, j'ai un peu l'impression qu'ils bouffent à tous les rateliers en ce moment, histoire de rameuter du monde et de se sentir plus proche des jeunes et/ou geeks.

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Déjà, c'était juste une petite rétro d'une semaine, un coup de chapeau à un cinéaste un peu oublié... Et puis qui te dit que l'expressionnisme allemand et la rétro Frederick Wiseman attirent les geeks ?

J'ai un peu l'impression, depuis quelques années, qu'ils essayent de ratrapper le temps perdu. Quand ça donne une rétro Verhoeven, j'applaudis. Pour Walter Hill (même si y a pas mort d'homme, hein, je vais pas taper le scandale non plus ), un peu moins.

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Tu as vu BARFLY? Ca vaut le coup? Il existe en DVD?

"Le gang des frères James" c'est quand même le meilleur western des années 80... Hill est très inégal, surtout sa dernière partie de carrière (et "Johnny Belle-gueule" a une sale réput), mais ça n'empèche pas une rétro à mon sens, loin de là vu qu'on parle très peu de lui.

Voire tout court...

Sur combien ?


De toute façon, je ne remets pas en cause les qualités de certains de ses films. Je trouve juste ça un peu démesuré... Cette façon de réévaluer certains cinéastes est parfois un peu abusée selon moi.

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aka Johnny Handsome



Petit malfrat à La Nouvelle-Orléans, Johnny Handsome est poignardé en prison. Sa laideur est telle que le médecin de la clinique où il est soigné décide de lui refaire un nouveau visage et de lui offrir une nouvelle vie. Mais de retour dans la rue, il planifie sa vengeance...

La tagline du film est "They changed his looks, his life and his future… but they couldn’t change his past." et, effectivement, ça résume bien la note d'intention du film et le programme que devrait dérouler le script mais jamais l'écriture ne prend le temps d'explorer ce que ce changement de gueule implique réellement pour le personnage (il passe de Mickey Rourke aujourd'hui à Mickey Rourke jadis) ni les dilemmes qui se posent à un homme tiraillé entre son ancienne vie et sa nouvelle.

C'est simple : le mec n'est pas tiraillé.
L'apprentissage à l'hosto est globalement ellipsé donc quand il réintègre la société, il est non seulement beau gosse mais visiblement aussi malin et manipulateur et jamais intéressé par un nouveau départ. Il est d'emblée dans la vengeance. Il se trouve très vite une meuf...mais la largue sans souci pour se venger. Il n'y a jamais aucun questionnement moral. Walter Hill prétend ne pas avoir voulu faire un film ancré dans la réalité psychologique des effets d'une telle chirurgie mais un film noir moderne sur "les choix qui façonnent nos vies". Pour ça, il aurait fallu exploiter le postulat et la dramaturgie et non juste "mec bolossé acquiert une nouvelle gueule et se venge Là, c'est beaucoup trop simplet.

Et donc franchement pas intéressant, avec son Morgan Freeman (en flic harceleur avec accent de la Nouvelle-Orléans) sous-utilisé et son tandem de méchants caricaturaux surjoués par Lance Henriksen et Ellen Barkin.

Reste deux-trois images stylées qui suintent l'esthétique '80s mais sinon c'est un bide mérité.

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