Forum de FilmDeCulte

drôle d'initiative que de ressortir 11 (onze) films de guitry simultanément. comme ça ne va pas rester 11 semaines à l'affiche, ça force un peu à se goinfrer de guitry ou à effectuer un choix nécessairement déplaisant - sachant qu'ils mélangent des gros morceaux avec d'autres plus méconnus. le formule choisie pour la rétrospective de louis malle me semblait bien plus adéquate.

toujours est-il que j'ai découvert avec plaisir cette poison, un de ses plus connus.
c'est fondamental pour moi chez guitry, je suis absolument fasciné et amoureux de cette plongée dans l'ancienne france, les gens, leurs visages, leur façon de parler, cette langue racée, ça me fascine et m'émerveille complètement. il y a une dimension supplémentaire ici, puisque si d'habitude il situe ses films dans l'immense bourgeoisie parisienne, on va ici dans la france populaire, et son portrait n'est pas flatteur mais c'est une sorte de violence polie contre la société, en verité tout le monde en prend pour son grade. le contraste avec les scènes du grand avocat parisien - qui n'est pas épargné - est drôle, pour le niveau de langue par exemple. c'est aussi hyper intéressant pour situer l'époque, avec notamment le rôle social du curé dans le village.
m'enfin, je trouve tous ces gens fascinants et magnifiques, j'ai un frisson érotique à chaque fois que j'entends les mots écrits par guitry, cette élégance et cette finesse, j'adore j'adore j'adore.

sinon, l'histoire. michel simon est forcément impressionnant, mais je suis vraiment tellement fan de guitry acteur que ça perd quand même quelque chose, comme les films de woody allen sans woody allen. surtout c'était assez étrange, cette situation posée où il ne se passe r*i*e*n*, il a toujours eu du talent pour faire durer 200 ans une scène insignifiante et la rendre brillante, mais là on voit bien qu'il tue le temps. (une séquence de générique de 5 minutes (!) où guitry va voir un par un les acteurs et les techniciens pour les remercier et chanter leur louanges avec un bon mot). j'ai eu le temps de me demander à quoi ressemblait le remake de jean becker, tant ces scènes sont décousues pour ne pas raconter grand chose. et j'ai donc cru comprendre que ça a été très enrichi...

jusqu'à la scène de simon avec l'avocat, qui arrive à 55 minutes et qui lance vraiment le film et qui devient alors drôle brillant et iconique. 30 minutes du feu de dieu, avec des répliques magiques, une situation brillante, une narration parfaite, un sous texte violent avec l'air de pas y toucher, génial.
il n'avait pas d'état d'âme au théâtre à faire des pièces vraiment courtes, au cinéma c'est plus difficile et c'est quand même très clairement un sketch de 30 minutes étiré : on commence le récit chez l'avocat, on a plus de scènes de vie quand il rentre chez lui, et ça fonctionne parfaitement.

du coup c'est assez batard, mais c'était quand même super chouette.
(il y a aussi un bébé louis de funès (enfin louis de funès jeune il a 35 ans quoi) dans un petit rôle de villageois qui n'a même pas le droit à un gros plan, c'est marrant)

Yes "Tapie" je connais

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Merci à FingersCrossed pour la découverte, je me suis régalé.
Pas grand chose à rajouter ; l'exposition est un peu (beaucoup trop) longue. On regarde gentiment ce portrait d'un petit village français des années 50 avec ce couple qui se déteste. On se rassure en se disant que ça ne dure que 85 minutes.

Quant tout à coup arrive l'entretien chez l'avocat.


Et à partir de là, c'est un festival qui ne va qu'en s'accélérant. Des bons mots à foison, un Michel Simon en feu. Ca m'a fait rire à de nombreuses reprises, notamment les brefs passages de l'influence du fait divers sur les jeux des enfants du village.
Le procès, c'est juste incroyable.

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FEAR NOTHING

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