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aka Horizons lointains



Afin de venger la mort de son père et l'incendie volontaire de sa ferme en Irlande, Joseph Donelly s'introduit dans la demeure de la famille responsable du drame, les Christie. Sur place, le jeune homme fait la connaissance de la ravissante Shannon qui le persuade de partir vers un monde meilleur, l'Amérique. Mais pour réussir leur rêve américain, ils devront affronter ensemble bien des épreuves.

C'était un des quelques Ron Howard que je n'avais jamais vu mais c'est surtout le dernier Tom Cruise que je n'avais pas vu et la réelle raison de ce rattrapage en dépit de la réputation du film.

J'ai d'ailleurs été plutôt agréablement surpris dans un premier temps. Howard commence chez Roger Corman, rencontre assez vite le succès avec des films fantastiques populaires (Splash, Cocoon) puis s'avère assez éclectique (Portrait craché d'une famille modèle, Willow, Backdraft) comme un bon faiseur ou journeyman director pour employer un terme moins péjoratif. Horizons lointains apparaît un peu comme sa tentative de jouer dans la cour des grands, c'est pas du Oscar bait éhonté mais j'imagine qu'à l'époque, les critiques ont pu dire la même chose que lorsque Spielberg sortait La Couleur pourpre : c'est son premier "film sérieux/historique". Et peut-être même personnel (c'est l'un des trois films de sa carrière pour lesquels il participe à l'écriture), évoquant que trois de ses ancêtres ont couru dans "l'Oklahoma land rush", cette improbable course pour être le premier à revendiquer une parcelle de terre.

Et pour cela, il met les petits plats dans les grands. C'est l'un des derniers films photographiés par Mikael Salomon (The Abyss, Always) avant qu'il ne devienne un réalisateur pas très intéressant comme quasiment tous les chef op passés à la réa, et ils font ça en Super 70, magnifiant des vistas à la John Ford, que ce soit durant le premier tiers en Irlande ou dans la dernière partie dans l'Ouest américain. L'envie d'une grande fresque à la David Lean est là, de raconter l'histoire de tout un peuple - le titre initial était The Irish Story - et d'un pays. C'est pas Gangs of New York, qui était plus critique, mais il y a cette idée - bien résumée par la tagline de l'affiche - du Rêve Américain pour les migrants (anglo-saxons hein). Même John Williams est de la partie. Et puis il y a le couple de stars.

Je vais faire mon QGJ mais, n'étant pas réac, je vais faire une hypothèse illustrant en quoi ce serait mieux aujourd'hui : aujourd'hui, on serait très probablement allé chercher de vrais acteurs irlandais (ou britanniques au moins) plutôt que de demander à un américain et un australien d'adopter un accent irlandais aussi épais que peu crédible. Cruise et Kidman ne sont pas mauvais et font ce qu'ils peuvent de personnages pas très intéressants mais ce tout participe à donner l'impression d'un film un peu lisse. C'est vraiment du "Classique" à l'ancienne, avec des vedettes plutôt que des interprètes capables d'incarner une relative authenticité.

Et il en va un peu de même pour le récit qui traîne la patte tout le long, régulièrement mi-laborieux mi-entraînant, et dont les péripéties sont finalement assez faibles. Les Classiques peuvent être schématiques, ils ont davantage le sens de la tragédie. Howard est l'auteur de l'histoire mais le script est signé du scénariste de Willow et c'est assez parlant : c'est un peu la version Disney de l'histoire irlandaise.


PS : je sais que Willow n'était pas un produit Disney mais Fox en 1987, c'est plus dans l'esprit simplification/grand public-friendly que je dis ça.

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Le seul bon film de cette trilogie restera donc Eyes Wide Shut.

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Le seul truc dont je me rappelle c'est Tom Cruise qui met une patate de forain à son cheval. Est-ce qu'on y aurait droit aujourd'hui?

Oui parce que la potato famine est finie.

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