Forum de FilmDeCulte

Essayez de dire le nom du réal dix fois de suite très vite.

Dans une petite ville du centre de la France, Simon est un prêtre dévoué à sa paroisse. Au cours d’une messe, Louise, qu’il n’avait pas revue depuis son séminaire, il y a des années, refait surface. Elle lui présente Aloé, enfant de 11 ans, dont il est le père.

Je connais le co-scénariste, Ludo du Clary, mec super sympa.

Le pitch du film est bon, presque élémentaire. Les idées autour duquel le concept est bâti sont hyper fortes: père spirituel vs. père biologique ; se couper du monde vs. s'y engager ; garder l'enfant ou avorter ; "qui je suis pour donner des leçons ?", bref la note d'intention s'écrit toute seule.

Cependant, j'ai pas été entièrement convaincu car je trouve que le film, et c'est son mérite, refuse "d'entrechoquer" trop fortement les idées. Il préfère rester en mode mineur, subtil, sans fournir de dilemme fort.

Un des problèmes je trouve c'est la situation de départ dont on ne comprend pas les tenants et les aboutissants: Géraldine Nakache (dans le rôle de Louise FISHER / "pêcheur" / "pécheur", get it?) revient dans la ville du bon Grégory Gadebois mais... pour faire quoi ? Et pour rester combien de temps ? Elle est là mais tu sais pas vraiment pour quoi faire et tout de suite tu te demandes un peu ce que t'es censé attendre du film. Surtout que, en dépit des un ou deux obstacles du scénar pour empêcher l'éclatement de la vérité, tu peux pas t'empêcher de te dire qu'en 2022 (oui, le film a été tourné y a deux ans) un prêtre peut quand même assumer un errement au séminaire il y a onze ans sans se faire excommunier, si ? C'est pas comme si le gars était sur le point d'être élu pape quoi.

Après je sais gré au projet d'éviter ce genre de clashs trop artificiels justement (d'ailleurs il contourne le trop facile "Je suis prêtre mais mon fils est un rebelle" : non là c'est un jeune garçon tout à fait convenable et plutôt bien campé). Mais c'est à l'image du projet, tout dans la retenue, à l'instar de son image en mode mono-choix: entrant naturel doux et lumières éteintes à l'intérieur (d'ailleurs film avec peu de plans larges je trouve, même déficit que dans PAS DE VAGUES. Le cinéma français n'a pas peur d'être à l'étroit...).

Bref t'es jamais scandalisé, tout est "bien", mais à aucun moment t'es vraiment transporté ou profondément troublé.

Ludo on s'en parle quand tu veux !

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste