Forum de FilmDeCulte

Quelle idée de réveillonner et d'ouvrir ses cadeaux de Noël le 24 au soir alors que dans une maison perdue à Montbazin on peut voir, tout seul dans le noir avec pour seuls compagnons une quiche aux épinards et un chat chiant, le premier film de Bob Fosse, Sweet Charity, soit 2h45 avec Shirley MacLaine...

Qu'en est-il de cette première réalisation adaptée de la scène... huuuuuuum... mouaif... c'est inégal. La réalisation est pas terrible malgré quelques mini bonnes idées. Shirley sait parfois être touchante, souvent être ennuyante... Mais... il y a ces chorégraphies qui frôle le géni... Bien sûr Big Spender ou l'art du micro mouvement, impeccable du bout des ongles aux talons. The Rich Man's frug et The Hustle avec la marque de fabrique Bob Fosse, ces bras d'une souplesse incroyable, ces poignés déliés...

Bref c'est dans ces moments là qu'on se pose la question de l'utilité de l'adaptation de la scène à l'écran...

3/6 qui tend vers le 4 pour Big Spender...

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Charity Hope est entraineuse dans une boîte de nuit new-yorkaise. Malgré ses multiples échecs, elle continue à rêver du grand amour. Un soir, elle fait connaissance d'Oscar Lindquist, un timide agent d’assurances. D'abord méfiante, Charity ne tarde pas à tomber follement amoureuse de lui...

Premier long métrage de Bob Fosse, adapté du musical qu'il avait lui-même mis en scène et qui était inspiré des Nuits de Cabiria de Fellini, ce Sweet Charity s'étire péniblement sur 2h30 (la loooongue séquence avec l'acteur joué par Ricardo Montalban était-elle nécessaire narrativement?). Porté par une Shirley MacLaine mi-pétillante mi-agaçante dans son hystérie parfois vulgaire, l'intrigue concerne une fois de plus le désir désespéré de son héroïne à se marier mais il s'agit ici carrément du sujet : peut-on continuer à croire en l'amour alors même que l'on accumule les expériences de merde? Dans l'absolu, c'est pas inintéressant et je vais bien évidemment accorder le bénéfice du doute au Fellini (même si j'aime bien qu'ils changent la fin ici, en faisant de la raison de la rupture finale non pas encore une histoire d'arnaque mais une pure vision machiste du mec qui n'accepte pas le passé de sa fiancée, #moeurschangeantes), mais ici c'est vaguement chiant (le principal prétendant, Oscar, est falot) et ce malgré les numéros musicaux.

Cela dit, c'est là que le film se réveille, forcément. Les effets de montage casse-couilles à base de freeze frames ne dynamisent pas autant la forme que la mise en scène de Fosse, qui parvient à alterner une scénographie héritée du théâtre ("Big Spender" et "The Rich Man's Frug") avec une caméra plus libérée et mobile ("If My Friends Could See Me Now" et "There's Got to Be Something Better Than This"). Toutefois, les chansons les plus entraînantes se situent dans la première partie et en dépit de chorégraphies intéressantes, on évite pas le syndrome de la digression hors sujet ("The Rich Man's Frug", justement). Sur scène, quand un numéro est censé figurer toute une séquence, oui. Dans un film, quand tu as des scènes de liaison et de remplissage qui en disent déjà beaucoup, c'est superflu.

Le talent est là mais j'imagine que le gap avec Cabaret est fou.

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