Forum de FilmDeCulte

Un pote m'a invité à une avant-première du film à laquelle je suis allé presque à reculons sachant qu'il allait être dispo sur Arte (à partir de demain) et que j'ai plein de films en retard à rattraper en salles. Et finalement j'ai pris une petite claque et je me sens vraiment privilégié d'avoir pu le découvrir sur grand écran.

Le film découle de la découverte récente des archives du couple de volcanologues Katia et Maurice Krafft qui font filmé pendant 25 ans les éruptions volcaniques majeures et leurs conséquences. C'est un pur film d'archives, Herzog n'a pas tourné un plan.

Et c'est assez extraordinaire. D'une part parce que le récit du couple est fascinant, des scientifiques un peu fous qui se déplaçaient dans le monde entier uniquement pour "voir" les éruptions et en faire une captation, prenant des risques toujours plus inconsidérés jusqu'à ce qu'ils finissent par en mourir, dans une vie d'aventuriers totalement dédiés à leur cause (un montage à la fin les montre galérer, tomber de cheval, sortir leur voiture d'un ravin dans la jungle, traverser des rivières...). La puissance fictionnelle est dingue. Et d'autre part parce que les images sont tout bonnement hallucinantes. Combien de fois dans le film je me suis dis, "voilà quelque chose qu'aucun effet spéciaux ne pourra jamais égaler". Voir cette image d'un humain au bord d'un gouffre avec derrière une rivière de lave gigantesque qui coule à plusieurs centaines de kilomètres heure c'est incroyable. C'est une image de l'enfer comme on a jamais pu l'imaginer, si vivante, si effrayante avec une puissance téllurique qui emporte tout sur son passage. Et ce n'est qu'un exemple parmi des tas de moments comme ça où soudain, on semble face presque à un film expérimental, voyant des bouillonnements de magma, d'énormes volutes de fumée qui emportent tout. Un autre passage, génial, c'est le survol d'une forêt ravagés par l'explosion de l'éruption où tous les arbres sont couchés dans le même sens, on a l'impression de survoler un champ de cure-dents, on a du mal à croire au gigantisme de ce que l'on voit.

Mais ce qui est fort c'est d'une certaine manière la proposition du film, nous faire comprendre (et Herzog le dit en voix off) que les Krafft ont finalement rapidement été bien plus des documentaristes que des scientifiques. Car ils ne se contentaient pas de filmer les éruptions mais aussi les populations, les conséquences de ces tragédies où souvent des villages entiers étaient submergés de cendre ou carrément rayés de la carte. Ca en fait un document passionnant, très humain, toujours dans une espèce de candeur du regard, que ce soit quand ils explorent des villages abandonnés recouverts de cendre ou quand ils filment une population qui essaie de survivre. A la voix-off on retrouve l'inimitable accent de Herzog qui est tellement précieux. Ce que j'adore chez lui, dans ses documentaires, c'est là aussi comme une candeur dans le regard, il semble avec nous, découvrant ses images pour la première fois et tentant d'en déchiffrer ce qu'il peut sans aucune prétention ou tentative littéraire. C'est simple et direct, chaleureux. Là où Herzog a finalement plus imposé sa patte c'est dans le choix des musiques (le film est quasiment entièrement musical), beaucoup d'opéra, le côté requiem est bien là et donne aux images un aspect quasiment sacré. Des chansons traditionnelles également ça et là pour illustrer les différents pays visités.

Non vraiment j'ai adoré et je vous encourage à le voir sur Arte. Sinon à la sortie j'ai découvert qu'un autre film était sorti il y a à peine dix jours (et déjà plus en salles) sur le même sujet utilisant les mêmes archives, qui paradoxalement a bien plus tourné en festival que le Herzog (mais le Herzog a sans doute été terminé après) : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_ ... 99378.html

5/6

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CroqAnimement votre

M'intéresse ces films. Reste à choisir lequel voir !

Adepte de la politique des auteurs, et n'ayant pas le temps de voir autre chose en salles que le Zlotowski, je regarderai le Herzog.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Surtout que l'autre est pour l'instant invisible, il a dû sortir sur 5 salles. Là le Herzog va être sur le site d'Arte pendant un moment.

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CroqAnimement votre

C'est pas un film netflix nommé into the inferno ? Comment se trouve t'il sur arte ?

Non rien à voir avec Netflix. Herzog a fait un autre docu sur les volcans pour Netflix mais c'est pas le même, d'où peut-être la confusion : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_ ... 37690.html

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CroqAnimement votre

ok . je confonds avec ça alors.

Merci pour le conseil, je vais le regarder.

Je crois aussi que c'était le film sorti en salles... et je me disais ha mais c'est Herzog en fait


totale confusion

Pour ajouter à la confusion il me semble qu'Herzog parle à un moment du couple dans Into the inferno

Hum, ça m'évoque Lektionen in Finsternis (la musique, notamment), qui a 30 ans cette année.

Sur Arte: Choix entre VF ou VO en allemand sans sous-titres. Étant donné que sans la voix d'Herzog on y perd, je fais une réclamation ici.

Et docu bizarrement peu mis en avant sur le site et l'application (le nom d'Herzog n'est même pas mis en avant). Sans ton post, j'aurai jamais connu l'existence de ce film.

Sinon en ce moment rétrospective Haroun Tazieff à la cinémathèque de Bruxelles, avec notamment une projection de Fire of love (l'autre doc sur les Krafft, de Sara Dosa*) le 6 novembre. Par ailleurs les Krafft et Tazieff étaient en conflit après avoir été collaborateurs.

Appris que Chris Marker était le caméraman et monteur de Tazieff sur le Volcan Interdit (consacré au Nyiragongo) ainsi que l'auteur du texte.

*Si on combine le titre anglais des deux films on obtient les paroles de Free your Mind and your ass will follow de George Clinton.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Incompréhensible. La version allemande c'est bien Herzog mais la VF n'est même pas "par-dessus" Herzog, je me demande du coup si elle prend à son compte la première personne utilisée par Herzog. Je l'ai vu en anglais (voix de Herzog donc) sous-titré. C'est vraiment con... Je vais essayer de faire remonter tellement ça me paraît absurde.

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CroqAnimement votre

Je vais devoir le télécharger alors. Paradoxal...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste