Castorp a écrit:
Ce qui cloche, déjà, c'est de faire de Clouseau (Sellers), le seul héros du film, celui qui doit porter la comédie sur ses épaules. Ce dernier a beau être bon, un film ne peut pas tenir sur 1h30 de chutes, de maladresses, ou d'erreurs de compréhension : la première demi-heure est à ce titre d'un ennui abyssal, où tout ce qu'on nous montre, ce sont les gaffes pas vraiment drôles de Clouseau, sans qu'il n'y ait aucune recherche dans ce qui est montré (où est passé le travail d'écriture comique du premier film ?) ; c'est de la comédie en pilotage automatique, du burlesque sans profondeur.
D'un côté je suis d'accord avec toi, Sellers est désespérément seul, et dès qu'il n'est plus à l'écran le film tombe dans la médiocrité la plus totale (Herbert Lom est vraiment pénible, et ça ne va pas aller en s'améliorant dans les suites). Par contre lorsqu'il est présent c'est un tout autre film, il a un talent pour le burlesque indéniable, c'est d'ailleurs le dernier à avoir exploité ce genre avec génie au cinéma non ? Il n'y a pas si longtemps j'exprimais ma plus grande consternation devant Laurel et Hardy, Sellers c'est une toute autre dimension à mes yeux, la moindre de ses bourdes me fait venir le sourire aux lèvres, et il y a quelques séquences où je me suis vraiment esclaffer. Et objectivement c'est bien mis en scène, toujours avec une certaine classe, toute la séquence dans le camp de naturiste est un modèle du genre.
Sinon j'ai été très étonné par le côté proto-The Party, pleins de gags y seront améliorés et repris (le billard, la piscine, Clouseau qui marche avec ses pompes gorgées d'eau), même son accent à un petit côté Hrundi V. Bakshi.