marie-laurence est traductrice est travaille pour des allemands qui vont, ce week-end, rencontrer un trafiquant d'armes international qui va leur vendre les plans d'une arme française top-secrète. la dgse a donc posé un micro dans sa bague de mariage. le problème, c'est que ce week end marie-laurence va féter son anniversaire de mariage et sera absente. il s'agit alors de faire capoter le mariage en 24h, coute que coute, pour que marie-laurence reste à son poste.
c'est un film à la place un peu batarde, évidemment pas le plus connu des poiré-clavier, évidemment pas le plus iconique, mais tout est là, c'est globalement très chouette, c'est juste que ça se met en place.
il y a deux gros points forts. le premier, c'est évidemment l’abatage comique de clavier et son duo avec reno qui fonctionne du tonnerre. toute l'idée est que le personnage de clavier est un mec peinard, qui n'a rien demandé à personne, et se retrouve dans une merde insensée sans rien comprendre de ce qui lui arrive, en se faisant bollosser en permanence, on lui ment, on le manipule, on l'insulte, on le jette d'un endroit à l'autre, on saccage sa voiture, mais il garde la face et dès qu'il a une seconde de repit il est même gentiment orgueilleux. c'est extrêmement drôle, clavier le fait magnifiquement. et c'est l'autre point fort du film : c'est extrêmement bien écrit. non seulement la fin fonctionne parfaitement pour que ça ne soit pas antipathique, mais ça ne l'est jamais car l'intrigue d'espionnage est très solide. elle est "crédible", intéressante, efficace dans la dynamique comique parce qu'on veut bien croire que le pauvre clavier subit tout ça pour une raison d'état, il prend le temps de la raconter correctement... et l'idée de mélanger ce film d'espionnage avec un boulevard pur et dur (on se croirait au théatre des variétés pendant la scène dans la maison de clavier...) fonctionne très bien. et c'est toujours une caractéristique impressionnante de leur travail à l'époque de voir qu'il y a un gag par par plan, tout du long. et même parfois plus qu'un par plan : il y a une profusion de gags, qui mélange tout : la situation, les répliques, les mimiques des acteurs, du comique visuel où le plan est drôle, parfois c'est simplement un running gag caché où la situation n'est pas drôle en soi mais elle l'est en référence à la répétition d'un truc vu ou dit une demi-heure avant... dans un tout autre style ça me fait souvent penser au peak de veep, ce festival de blagues où tu en rates tout le temps tellement il y en a.
et c'est intéressant de voir comme c'est l'embryon de ce qui arrive derrière. pour les visiteurs, évidemment, le duo clavier-reno est là, et personnage de lemercier est une transition entre palace et béa. et pour les anges gardiens, le début en mode film d'action à l'étranger (ici ça ne sert à rien, c'est un rêve, il s'appliquera donc à faire en sorte que ce soit vraiment imbriqué au récit pour les anges), le boulevard sans unité de lieu ni d'action, le personnage de clavier qui se fait balader en permanence par une brute sans état d'âme... la mise en scène de poiré est déjà obsédée par le rythme et la vitesse (il en fait même un gag avec réno qui conduit perpétuellement comme une brute à toute vitesse, le plan où réno démarre en trombe alors que clavier est à peine assis est un bijou d'humour visuel, parfaitement cadré, monté, tout) sans être encore totalement hystérique.
alors ce n'est pas un classique intemporel, mais c'est une excellente comédie de flux qui offre plusieurs gags extraordinaires, un modèle intéressant grâce à la solidité de son intrigue, et un clavier juste avant son peak mais qui est déjà régulièrement extraordinaire.
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