Forum de FilmDeCulte

Une famille suédoise passe ensemble quelques précieux jours de vacances dans une station de sports d’hiver des Alpes françaises. Le soleil brille et les pistes sont magnifiques mais lors d’un déjeuner dans un restaurant de montagne, une avalanche vient tout bouleverser. Les clients du restaurant sont pris de panique, Ebba, la mère, appelle son mari Tomas à l’aide tout en essayant de protéger leurs enfants, alors que Tomas, lui, a pris la fuite ne pensant qu’à sauver sa peau… Mais le désastre annoncé ne se produit pas, l’avalanche s’est arrêtée juste avant le restaurant, et la réalité reprend son cours au milieu des rires nerveux. Il n’y a aucun dommage visible, et pourtant, l’univers familial est ébranlé. La réaction inattendue de Tomas va les amener à réévaluer leurs rôles et leurs certitudes, un point d’interrogation planant au dessus du père en particulier. Alors que la fin des vacances approche, le mariage de Tomas et d’Ebba est pendu à un fil, et Tomas tente désespérément de reprendre sa place de patriarche de la famille. FORCE MAJEURE est une comédie grinçante sur le rôle de l’homme au sein de la famille moderne.

Je crois qu'il n'y a rien qui ne m'exaspère plus à Cannes qu'une comédie qui ne me fait pas rire dans une salle pliée en douze qui saute sur l'occasion de s'oxygéner entre un film de miséreux world cinéma et un autre de misanthropie misérabiliste. Je m'imagine donc très bien la salle en train de se bidonner lors de la séance unique des scènes où un homme se retrouve au piège de lâcheté jusqu'à des scènes de pur grotesque au seuil de l'humiliation avant de faire des pieds et des mains pour se rattraper tel un petit chiot honteux. En terme de mise en scène, Force majeure est mille fois en-dessous de la tension de Play, tirant sur un même fil de bavardages interminables genre café du commerce Psychologies magazine/Eleanor Rigby sur les différences hommes/femmes. Vouloir transbahuter un film catastrophe (non, ce n'est pas la plus grande scène d'avalanche vue au cinéma au passage) en comédie humaine jouant sur le pathétique et la faiblesse humaine, pourquoi pas... Mais Östlund en reste à des scènes où il filme le miroir de la salle de bains, où la station des arcs comme un monochrome blanc. Très surestimé.
2/6

Je n'étais pas sûr que c'était bien toi que j'avais entraperçu dans la salle, au moment de sortir, c'est con, je t'ai pas retrouvé après
Il y avait Art Core aussi, que j'ai perdu dans la foule à l'entrée, car il n'avait pas son billet, et dont j'ignore même s'il a pu entrer.

En tout cas, à cette séance, oui, ça riait dès que possible, ça se forçait nettement, mais bon, on sentait aussi que tout le monde attendait les moments d'humour pour briser les longues pauses pesantes entre ces touches appuyées : RIEZ ICI !

Bien d'accord sur le film : la subtilité, la tension, la morale incertaine et un peu scandaleuse de Play, se sont envolées dans ce truc surexplicatif et psychologisant, qui s'enfonce dans des séquences interminables de psychanalyse à deux sous chiantes à mourir et des effets narratifs gratuits (l'intervention complètement téléphonée du drône au beau milieu du salon lors d'une séquence d'interrogatoire pénible, dont le scénario ne sait comment s'extraire, est assez représentative des coïtus interruptus bien pratiques auquel le film a recours chaque fois qu'il atteint ses impasses -- parfois c'est encore plus simple, Östlund arrête la séquence quand il ne sait plus où elle va et fait une lâche ellipse : démerde-toi avec ce petit théâtre fatigant).

Sur la même idée (belle en soi) d'un drame autour d'un unique geste maladroit dévoilant un état de la conscience d'un personnage, autant revoir The Loneliest Planet de Julia Loktev, qui ne parlait que de ça alors même qu'aucun dialogue ne le prenait jamais en charge, et certainement pas avec le stabylo de Östlund.

Restent quelques plans réussis dans leur étrangeté (un peu forcée tout de même) et un court mais surprenant décrochage fantastique dans une boîte de nuit, qui rappelle qu'il n'est pas tout à fait un tâcheron. Mais c'est clairement là son moins bon film, donc logiquement celui par lequel sa reconnaissance publique risque fort de survenir.

2/6 itou, mais presque généreux.

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Oui oui pu rentrer et désolé je t'ai pas retrouvé dans la salle.
Sinon oui c'est typiquement le gros buzz un peu injustifié de Cannes. J'ai beaucoup de mal avec ce côté ultra démonstratif de chaque scène où tu sens qu'il y a une idée derrière (telle scène pour montrer l'hypocrisie, telle scène pour mettre en scène la lâcheté, la honte etc...). Surtout que si dans la première partie cette idée du détail qui remet tout en cause fonctionne bien (les deux scènes de dîner sont les meilleures selon moi) très rapidement on a le sentiment qu'il ne sait plus trop où aller (le décrochage totalement inutile sur le pote barbu) et ça devient assez long et chiant avant d'exploser dans un dernier acte grotesque.
Après j'aime beaucoup sa mise en scène verrouillée et en plans fixes. Ça fait parfois des merveilles. La description de sa station de ski comme boule à neige dégénérée qui tend presque vers la SF est plutôt réussie. J'aime aussi comment il laisse les acteurs s'exprimer (la femme est excellent notamment)

Pas vu Play mais je crois que j'avais même préféré son premier film Happy Sweden.

3-4/6

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CroqAnimement votre

(sinon, DPSR, c'est Ruben, avec un "u")

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J'y reviendrais plus longuement, enfin si j'ai le temps, mais pour moi c'est un petit bijou de massacre de la famille bourgeoise Ikea avec un rare sens de la mise en scène. J'aime moins la scène finale et effectivement le pote barbu est un peu de trop mais des films de cette qualité-là, il y en a pas des masses par an.

4/6

C'est assez fort dans la mise en scène, dans ces compositions de cadre infaillibles, ces plans-séquences fixes qui durent, cette façon de filmer la station de ski avec son blanc oppressant et ses mécaniques vertigineuses et ça sert parfaitement ce scénario qui va de moment gênant en moment comique pour mieux peindre la dégénérescence d'un couple...

Après, je trouve ça fréquemment trop long. Les plans s'étirent...les scènes s'étirent...le film s'étire. À la longue, ça entame un peu l'affect pour ma part.

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Je viens de tilter que derrière Snow Therapy se cache donc Force Majeure...

Titre absolument jamais justifié par une réplique ou une scène ou quoi.

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Si à un moment y a le barbu et sa copine qui disent qu'ils ont besoin d'une thérapie. Mais c'est tout et ça reste un titre de merde.

Sinon le film est bien dense, il tient bien sur la longueur, et la mise en scène est d'une belle assurance, mais j'ai pas réussi à être à fond, sans doute à cause du rythme et au final, de ce côté un peu trop démonstratif.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai failli citer cette réplique mais elle ne justifie rien dans la mesure où il dit "t'as besoin d'une thérapie" et pas genre "vous êtes en train de faire votre thérapie. À la neige."

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Effectivement c'est bien trop long, en 1h30 ce serait resté dense et efficace.
Certaines incohérences aussi, comme ces allusions au fait qu'il y a foule sur les pistes alors qu'on les voit skier toujours isolés (mais ces scènes sont vachement belles).
J'ai aussi un problème avec la fin, qui est soit trop conne, soit trop fine pour moi (et j'achète pas du tout la rédemption factice juste avant).

Mais par ailleurs, l'atmosphère du film est très réussie, les 2 scènes de tapis roulant (avant et après) et le regard de la famille sur le père qui change, cette gêne de l'entourage lors des épanchements de couple, les plans superbes de la station de nuit, sur fond de bruits d'explosions (on se croirait sur Hoth), c'est du joli cinéma.
Et moi je trouve pas que le barbu de GoT soit de trop: il est un relais du spectateur, qui se demande ce qu'il aurait fait dans la même situation, et donne à voir une autre façon d'être un homme, avec son courage physique, mais aussi ce que ça a de ridicule, comme s'embrouiller avec des mecs sans visage pour une connerie.

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Un poil long et j'étais moins à fond sur la fin, mais pour le reste j'ai adoré, tant le fond que la forme, la précision de la mise en scène, le dosage des dialogues, etc. Un régal de film, le genre que j'aurais aimé écrire si j'avais été scénariste.

Heureux de l'avoir rattrapé..

5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Beaucoup aimé pour ma part. Je trouve le pitch mortel, et l'escalade de pathos qui s'ensuit assez jouissive à regarder. Le roux de GOT n'est pas en trop, au contraire, j'adore comment il se fait contaminer malgré lui. Tout sonne juste, c'est splendide visuellement, et mention spéciale à l'actrice principale. Ça m'a donné envie de faire du ski chez les riches, les décors sont incroyables.
Y'a pas à dire, les plans-séquences fixes rendent certaines scènes vraiment spectaculaires : l'avalanche bien sur (perso je veux bien croire que ce soit la plus belle jamais filmée, j'ai trouvé ça impressionnant), mais aussi le trajet en bus à la fin. Gros vertige.
Y'a aussi un truc tosgra qui m'a bien fait sursauter : le drône qui se met à voler en plein repas. J'avais pas flippé comme ça devant un film depuis Insidious.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

tu m'as donné envie de le revoir. Excellent film.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Vous êtes sérieux au sujet de la précision des cadrages ?

A part dans le dernier plan, et encore, le scope ne sert à rien et une fois sur trois, on a l'impression que le film est recadré lorsque la caméra fixe un personnage.

Une pièce de théâtre moyenne mollement adaptée au cinéma.

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There is no such thing in life as normal