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MessagePosté: 07 Juin 2018, 15:15 
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affiche incompréhensible

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Où l'on suit les pérégrinations de Jon Rubin, vétéran du Vietnam débraquant à Greenwich Village dans l'espoir de devenir réalisateur de films pornographiques...

Sauf que ça, c'est genre les 20 premières minutes du film seulement et c'est con, parce que, pour une fois, c'était drôle, mais après ça vrille complètement.

J'ai rarement vu un film se tirer autant une balle dans le pied.

Dès les premières SECONDES, je m'esclaffais. La visite d'un taudis par un proprio malhonnête, un montage super cut qui accentue les gags, puis on passe à de l'humour construit sur les personnages et les dialogues (Jon et le producteur de films X), puis à la comédie de situation (Jon et ses stratagèmes pour séduire sa voisine d'en face) et c'est franchement marrant. Un poil potache mais pas de la farce grotesque comme Murder a la mod ou Home Movies. Et cette idée du "peep art" comme nouvel art voyeuriste est non seulement drôle mais De Palma parvient à la rendre presque touchante par le biais de son protagoniste sincère et pas pervers campé par un De Niro jeune, beau à tomber et surprenant dans un rôle à des kilomètres de ceux dans lesquels il s'est enfermé par la suite.

Arrive un premier interlude sur une expérience/pièce interactive créée par un autre voisin, intitulée "Be Black, Baby", ayant pour vocation de plonger la middle class blanche dans la vie d'un noir aux États-Unis, et tu te demandes déjà pourquoi le film fait une gigantesque pause pour nous faire regarder un (faux) documentaire filmé. De toute façon, dès le départ, le fait de glisser de temps en temps dans le point de vue des voisins qui ont chacun acheté une caméra est un peu mal fichu. Ça m'a rappelé le "soyez le héros de votre propre film/vie" de Home Movies mais c'est tellement juste posé là de façon totalement hétérogène que ça ne participe pas à la formulation d'un propos ou d'une thématique cohérente.

On revient le temps d'une scène à Jon et sa meuf, et c'est à nouveau amusant, mais ensuite, le film bascule totalement dans la pièce "Be Black, Baby" et si la satire fait vaguement sourire à la fin de la pièce, la conclusion du film est affligeante de hors sujet. J'ai eu l'impression de voir deux bouts de films montés ensemble, avec une fin de mec qui sait pas comment finir.
De Niro qui fait sauter l'immeuble, j'étais embarrassé pour Brian.

Dommage.

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MessagePosté: 07 Juin 2018, 15:43 
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Oui enfin j'ai l'impression que tu cherches de la rigueur dans un truc volontairement potache et anar.


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MessagePosté: 07 Juin 2018, 15:56 
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Déjà-vu a écrit:
Oui enfin j'ai l'impression que tu cherches de la rigueur dans un truc volontairement potache et anar.

Je vois pas en quoi l'un empêche l'autre.

J'ai pas de souci avec un film volontairement potache et anar mais faut que ça aille quelque part. Là on dirait un étudiant qui a mal mélangé deux idées qui n'avaient rien à voir.

Avant le premier interlude "Be Black, Baby", c'est un vrai film normal. Et réussi.

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MessagePosté: 07 Juin 2018, 17:34 
Je l'ai appris cette semaine,mais c'est apparemment une suite de Greetings, avec de Niro en une sorte d'Antoine Doinel en version voyeur, dont le début raccorde directement à la fin du précédent. Cela fausse peut-être la perception du film de voir l'un sans le premier ?

Greetings est d'ailleurs plutôt centré sur le personnage de l'ami obsédé par l'assassinat de Kennedy que sur de Niro,moins politisé et plus bonhomme


Dernière édition par Gontrand le 07 Juin 2018, 17:41, édité 1 fois.

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MessagePosté: 07 Juin 2018, 17:41 
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Oui, j'espère que ça change pas de film en plein milieu.

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MessagePosté: 07 Juin 2018, 18:48 
L'interlude brutal d'un sketch politique sur la racisme, c'est aussi inhérents au cinéma de l'époque. Dans Greetings un des personnages délire autour d'une femme nue autour de la mort de Kennedy, annulant la scène de cul attendue.

Talking Off de Milos Forman, il n'y a pas non plus de raccord fort entre la partie limite tragique sur la fugue de l'adolescente, la satire sur le club des parents d'enfants disparus qui découvrent le joint et le strip poker et le documentaire incisif à la Pierre Étaix sur le télé-crochet. Cela n'empêche pas le film d'être bon, même s'il en souffre.Le public de l'époque acceptait ces ruptures de continuités mieux que maintenant, ce qui offrait plus de liberté au metteurs en scène, scénaristes et acteurs.Parfois le ressort est théâtral,parfois il dépasse le théâtre. Dillinger est Mort ou même plus tard Rêve de Singe de Ferreri (qui part au début d'une troupe de théâtre féministe d'ailleurs avant d'arriver à autre chose).

Le public du théâtre accepte encore de telles ruptures.J'ai vu récemment une assez bonne pièce de Jonathan Capdevielle adaptée des romans de Bernanos qui finalement offrait aussi cette discontinuité. On passait de Paul Claudel aux Bronzés brutalement. Peut-être parce qu'indirectement le public de théâtre est plus bourgeois tout en en étant plus proche culturellement de la culture de gauche de la période 1950-1980 ?


Dernière édition par Gontrand le 07 Juin 2018, 19:27, édité 2 fois.

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MessagePosté: 07 Juin 2018, 18:51 
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Gontrand a écrit:
L'interlude brutal d'un sketch sur la racisme, c'est aussi inhérents au cinéma de l'époque. (...) Cela n'empêche pas le film d'être bon

Pas vu le Forman mais ici, si. Ça l'empêche complètement d'être bon. Surtout qu'en plus d'être hors sujet, c'est aussi pas très drôle. Donc c'est doublement mauvais.

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MessagePosté: 08 Juin 2018, 07:06 
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Dans Talking Off, il y a quand même une continuité, on reste dans la même histoire, malgré effectivement les grosses ruptures.
Alors que dans Hi, Mom !, j'ai le souvenir que lors de sa redécouverte dans les années 90 (sortie ciné, sortie vidéo), il était carrément présenté comme un film composé de trois courts-métrages.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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