Forum de FilmDeCulte

Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère...

Assez logique de voir Mouret se tenter au film en costumes période 18ème siècle tendance marivaudage. Tout le côté capricieux et joutes amoureuses de ses films qui pouvaient agacer dans un cadre contemporain se retrouve ici en plein dans son élément. Mouret filme bien toute cette atmosphère littéraire feutrée où le libertinage le dispute à l'honneur et puis Baer excelle. Quand on connait l'acteur et son côté dandy, le rôle du Marquis des Arcis est idéal pour lui et c'est un plaisir de le voir déclamer les dialogues ciselés de Mouret.

Je n'ai pas lu le récit de Diderot dont s'inspire Mouret mais si le film a une grande qualité c'est bien la précision et la qualité de ses dialogues. Plaisir de la langue française, ces derniers sont exceptionnels et que plus mis en valeur avec des acteurs tels que Baer et Cécile de France. L'actrice belge fait égale avec son comparse en campant elle une femme blessée qui plonge dans la cruauté. La petite Isaaz et Dontcheva sont elles aussi très bien. Alors oui le plaisir du film est avant tout celui d'acteurs et de dialogues de très haut niveau. On ne va pas se cacher que ce n'est pas un film avec une mise en scène ébouriffante mais Mouret a fait des progrès et son film est parsemé d'images élégantes (les sièges vides devant l'étang).

Bon après faut aimer et ne pas être réfractaire au trip théâtre et littérature 18ème siècles, on pense à du Rohmer, mais dans son genre le film est très réussi et prend une jolie dimension dans la cruauté morale qui afflue sur l'écran et qui doit beaucoup à Cécile de France. Vu beaucoup de Mouret et ce dernier fait clairement partie de mes préférés.

Vu à l'UGC Gobelins un samedi après-midi, moyenne d'âge supérieure à 60 ans dans la salle, je me suis senti jeune.

4,5/6

Si Mouret est sur le forum, je penche pour Abyssin.

Non par contre je ne veux pas lui nuire .

J'ai vu un film de Mouret un jour, celui avec Joey Starr, et je me suis juré de ne plus jamais subir ça.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Pour le coup je pense que c'est clairement son pire film (je l'ai pas vu je précise). Ceux que j'ai vu sont des marivaudages gentillets un peu évanescents mais pas totalement désagréables.

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CroqAnimement votre

Pareil. J'en ai vu deux, un petit marivaudage regardable (L'Art d'aimer - dont je n'ai d'ailleurs aucun souvenir) et cette innommable daube avec Joeystarr (Une autre vie).

Si un jour j'en vois un autre, ça devrait être cette Mademoiselle de Joncquières.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Le Joey Starr, même les amateurs de Mouret ont dû faire impasse. Pour ma part, j'ai zappé. J'aime beaucoup ses films avec Frédéric Bel, je conseillerais Changement d'adresse, Fais-moi plaisir et Un baiser s'il vous plait avec la très séduisante milf Ledoyen. Mademoiselle de Joncquières, même si il est dans la continuité de son oeuvre, est très différent de ses autres films. Je le répète mais c'est vraiment le trip "théâtre du 18ème avec intrigues amoureuses et libertines". Donc il faut accrocher au genre. D'ailleurs, le point très réussi est qu'on sent vraiment l'ambiance sulfureuse version Choderlos de Laclos des Liaisons dangereuses. Par contre,il ne va pas sans dire que le film est évidemment très très éloigné du Frears

Mais à voir juste pour Cécile de France qui est géniale et tellement loin de ce qu'elle a l'habitude de jouer. Attention je l'adore dans les Dardennes, Klapish et consorts mais là elle est vraiment dans un registre différent et son personnage est très beau.

Il y a un type de film français que la culture populaire parodie souvent mais qui n'existe pas réellement. Or, en matant ce nouveau Mouret, il faut bien reconnaître qu'on est devant un de ces films imaginaires, genre sketch des Inconnus. Mise en scène posée au possible, dialogue érudits parfaitement prononcés... On est dans le registre de la caricature.

J'adore (souvent) Mouret, mais au début c'était impossible pour moi de rentrer dedans. Baer est bien (on sent qu'il est content d'être dans un univers où son phrasé paraît "naturel" - il en est presque plus réaliste que De France, que j'ai trouvé moins intéressante).

Le film est trop long, mais il faut reconnaître que le glissement progressif d'une lumière franche et plate à un éclairage contrasté et modelé fonctionne et accompagne bien la noirceur progressive du récit. On dirait un peu un scénar cruel à la Woody Allen. La dernière scène est vachement bien.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pas compris si tu aimes le film ou non (j'hésite à y aller).

C'est pas mauvais mais j'ai pas AIME on va dire.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Hypé de ouf

Mais oui ! Je l'ai vu à l'UGC Bercy, pourtant fréquenté par des jeunes, j'avais jamais vu ça. C'est dommage parce que c'est très bien, de loin le meilleur film de Mourret.

Et ben putain, vivement la sortie de Bumblebee pour rajeunir vos races.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Heureusement la mère de Puck était dans la salle

Bon film qui ronronne agréablement jusqu'à saouler légèrement. Mouret commence à avoir de la bouteille et a su acquérir une efficacité dans la manière de tenir un récit, de faire durer les plans en laissant parfois des acteurs parler dos caméra ou au 3/4 tout en nous faisant comprendre leur émotions...C'est pas loin d'une urgence truffaldienne dans le rythme et l'enchainement des séquences. Cependant j'ai eu un peu de mal à saisir émotionnellement ce qui liait les acteurs entre eux, chacun semblant jouer une partition dans son coin. La reconstitution est propre mais je n'ai pas pu m'empêcher de trouver ça un peu toc, je n'y ai jamais vraiment cru.