Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Nov 2024, 04:51

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 9 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 31 Oct 2009, 20:54 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
Messages: 9898
Localisation: Ile-de-France
Je mets pas de résumé d'AlloCiné car il dit trop de choses, et en plus mal. Et même maintenant je vais ouvrir des topics sans me faire chier avec une affiche et un résumé car j'ai la flemme, et d'une manière générale ça a trop tendance à freiner la création de topics. L'important c'est de discuter quand même...

Les Amants du Capricorne... film à costumes dans l'Australie des années 1830, sous domination anglaise. Très curieuse oeuvre. Pas la plus connue de son auteur, on y trouve pourtant pas mal d'obsessions et de motifs hitchcockiens. Principalement, un homme vient au secours d'une belle (Ingrid Bergman) qui se perd dans son passé (ici, un évènement à l'origine de la distance affective qui la sépare de l'amour de sa vie, un valet irlandais devenu riche propriétaire australien (l'excellent Joseph Cotten)...

Les Amants du Capricorne est le second film en couleur d'Hitchcock après La Corde tourné un an auparavant. Mais le premier en couleur ET en extérieur. C'est important car on y voit les prémisses du sublime Vertigo, comme des plans fixes avec ces obsédants fonds peints cadrant une somptueuse mais inquiétante batisse.

Le film est trop "malade", comme a dit Truffaut, pour ne pas être intéressant. Rythme bizarre, intrigue dissymétrique, inconstance de la mise en scène... au service de personnages somme toute assez malsains. Le héros lui-même n'est pas un sain.

Plusieurs "climax" viennent surprendre par leur intensité malaisée et donner une dimension d'étrangeté au film. Par exemple, ce sidérant monologue en plan séquence de huit minutes où Ingrid Bergman raconte la tragédie qui a anéanti son couple. Ou bien la scène où Bergman, en plein accès de folie une nuit d'orage, tombe évanouie face à une tête réduite, pour se réveiller en gros plan, se rendant compte que sa bonne veut l'empoisonner (rappelant Les Enchaînés).

C'est finalement assez difficile, après une seule vision, de se contruire une image cohérente sur un tel film. Il n'est certes pas abouti mais aussi recèle une vraie richesse. A découvrir.

5/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2009, 21:27 
Hors ligne
Poupée qui fait non
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Juil 2005, 14:10
Messages: 9564
Localisation: Montréal
Je ne l'ai vu qu'une fois mais j'avais beaucoup aimé aussi, et il est vraiment intéressant car différent des autres Hitchcock en effet, plus classique...

_________________
Janet


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2009, 22:02 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Sep 2009, 22:46
Messages: 526
Localisation: souvent à l'ouest, parfois au sud
J'aime beaucoup ce film (il est repassé dernièrement à la télévision). Les trois personnages essentiels (Charles, Henrietta, Sam) forment un trio à part, et pas le classique triangle attendu. La dimension sociale entre en jeu : charles et Henrietta sont des aristocrates, et ont une complicité de classe, Sam, le mari, est un ancien valet. Le film utilise beaucoup cet antagonisme. Ainsi Sam est jaloux de Charles, mais c'est surtout une jalousie de classe ( l'habileté du film c'est de nous faire hésiter sur la nature de cette jalousie).
Ingrid Bergman est trés séduisante, avec un visage mobile , qui reflète des émotions variées, presque contradictoires; elle réussit à rester grande dame, tout en affichant son ivresse au cours d'un dîner. Amoureuse de son mari, elle séduit manifestement Charles en lui parlant de cet amour sur un ton passionné.
Peut être des longueurs? A revoir, ça passe encore bien.L'atmosphère étrange du film est plaisante.
C'est aussi un hymne à la liberté de s'aimer en dehors des codes sociaux, ici de sa classe sociale; le titre du film vient de là: ces amants (Sam et Henrietta) peuvent s'aimer parce qu'ils ont quitté l'Angleterre pour s'établir dans un nouveau monde, près du tropique du Capricorne précisément, en Australie.

_________________
Preso en la carcel del amor oscura


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2009, 22:24 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Sep 2009, 22:46
Messages: 526
Localisation: souvent à l'ouest, parfois au sud
Baptiste a écrit:
Par exemple, ce sidérant monologue en plan séquence de huit minutes où Ingrid Bergman raconte la tragédie qui a anéanti son couple.

Mais c'est aussi cette tragédie qui a "fait" ce couple! Leur amour repose sur une complicité dans le meurtre, qui les réunit plus qu"elle ne les divise. De là l'ambiance malsaine dont tu parles avec raison (style "il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark" ), qui s'incarne dans cette tête réduite , objet d'horreur et d'angoisse pour l'héroine.

_________________
Preso en la carcel del amor oscura


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2009, 22:41 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 16 Aoû 2007, 19:25
Messages: 2028
mon préféré d'Hitchcock avec Les enchaînés. j'aime son romanesque et son Technicolor

_________________
L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2009, 22:49 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Sep 2009, 22:46
Messages: 526
Localisation: souvent à l'ouest, parfois au sud
"Romanesque", c'est le mot qui convient pour ce film, en particulier pour Henrietta, qui a toutes les audaces derrière son apparente fragilité.

_________________
Preso en la carcel del amor oscura


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2009, 23:46 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
Messages: 8089
C'est vrai qu'il a un côté Les Enchainés, qu'on retrouve certains thèmes hitchcockiens.. Je le trouve malgré tout un peu plus "anonyme".

Film assez surprenant en tout cas.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 01 Nov 2009, 09:00 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
Messages: 9898
Localisation: Ile-de-France
alexandra a écrit:
Mais c'est aussi cette tragédie qui a "fait" ce couple! Leur amour repose sur une complicité dans le meurtre, qui les réunit plus qu"elle ne les divise. De là l'ambiance malsaine dont tu parles avec raison (style "il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark" ), qui s'incarne dans cette tête réduite , objet d'horreur et d'angoisse pour l'héroine.


Tout à fait.

Citation:
C'est aussi un hymne à la liberté de s'aimer en dehors des codes sociaux, ici de sa classe sociale; le titre du film vient de là: ces amants (Sam et Henrietta) peuvent s'aimer parce qu'ils ont quitté l'Angleterre pour s'établir dans un nouveau monde, près du tropique du Capricorne précisément, en Australie.


Là je serais moins d'accord. Hitchcock ne fait pas d'"hymnes", il met plutôt en situation des personnages aux prises avec leur destin et leur faculté ou non à s'en sortir. Dans Les Amants du Capricorne, Hitchcock montre que cette différence de classe les séparera toujours sur un certain plan. Ce n'est pas le type d'amour politiquement correct: pour preuve Ingrid Bergman qui dit en passant: "Je me sentais si bien, chevauchant devant lui et me sentant aimé de lui, qui restait silencieux en retrait..." C'est une relation de dominant à dominé.
A cet égard, le happy end m'a semblé très artificiel, lorsque Charles repart en Irlande et que le couple semble uni comme jamais. Ce n'est pas que je crois que le couple ne peut pas se relever du tout du meurtre qui l'a fondé, mais qu'il reparte sur de bonnes bases si vite me semble trop brusque pour être pertinent. C'est comme si le seul problème de leur couple ces dernières années avait été leur bonne qui empoisonne Bergman. Ca fait perdre de la puissance au film.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 01 Nov 2009, 09:32 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Sep 2009, 22:46
Messages: 526
Localisation: souvent à l'ouest, parfois au sud
Baptiste a écrit:
Ce n'est pas le type d'amour politiquement correct: pour preuve Ingrid Bergman qui dit en passant: "Je me sentais si bien, chevauchant devant lui et me sentant aimé de lui, qui restait silencieux en retrait..." C'est une relation de dominant à dominé.
.

ça, j'avoue, j'adore!
Baptiste a écrit:
A cet égard, le happy end m'a semblé très artificiel, lorsque Charles repart en Irlande et que le couple semble uni comme jamais. Ce n'est pas que je crois que le couple ne peut pas se relever du tout du meurtre qui l'a fondé, mais qu'il reparte sur de bonnes bases si vite me semble trop brusque pour être pertinent.
.

Entièrement. Mais il faut bien que ça finisse! On pourrait aussi imaginer que Charles revienne (car il n'a pas envie de partir, à la fin ) Ce trio est riche de rebondissements potentiels . La bonne n'est là que comme "contre poids", mais elle n'a pas grand intéret en fait.(peut être que c'est un personnage qui aurait pu être développé)

_________________
Preso en la carcel del amor oscura


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 9 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Amants passionnés (David Lean - 1949)

oeil-de-lynx

13

894

17 Mar 2022, 10:21

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Enchaînés (Alfred Hitchcock, 1946)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Baptiste

26

4232

12 Juil 2022, 11:36

elmergantry Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Blackmail (Alfred Hitchcock, 1929)

JulienLepers

2

336

09 Juil 2023, 13:23

JulienLepers Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Vertigo (Alfred Hitchcock, 1958)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

Film Freak

45

4703

02 Mai 2020, 07:57

Mickey Willis Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Lodger (Alfred Hitchcock - 1927)

Qui-Gon Jinn

1

494

18 Mai 2022, 09:13

T.Rex Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Corde (Alfred Hitchcock - 1948)

Tom

9

2046

29 Juil 2011, 21:40

Cosmo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Psychose (Alfred Hitchcock, 1960)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Baptiste

23

3627

06 Nov 2023, 13:14

Castorp Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Wrong Man (Alfred Hitchcock, 1956)

Vieux-Gontrand

3

969

05 Nov 2020, 22:16

Vieux-Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Oiseaux (Alfred Hitchcock, 1963)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

Film Freak

52

4314

09 Juil 2020, 23:30

Tetsuo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Rebecca (Alfred Hitchcock - 1940)

Blissfully

13

2757

30 Nov 2020, 16:02

Arnotte Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 26 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
cron
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web