Pour faire plaisir à Qui-Gon :
Je sais jamais où les foutre ces courts / pas courts danois de 40 mn...
Je ne sais pas ce qui révèle du long et du court dans la filmo, IMDB ne renseigne pas toutes les durées :
1910 -
Massösens offer1911 -
Dæmonen1911 -
De fire djævle1912 -
Slægten1912 -
Bjørnetæmmeren 1912 -
Den flyvende cirkus1912 -
Dødssejleren 1913 -
Le voyage en ballon1913 -
Den hemmelige traktat1913 -
Af en Opdagers Dagbog 1913 -
Krigens Fakkel1913 -
His Life for the Cause 1914 -
Au nom d'Allah! 1915 -
Il jockey della morte1916 -
Il circo della morte1920 -
Alkohol1923 -
La Fille de l'Air1928 -
Tragödie im Zirkus Royal1929 -
Ragazze non scherzate____________________________________________
The Flying Circus (
Den flyvende cirkus, 1912, 46 mn)
Un cirque arrive en ville. L'équilibriste tombe amoureux de la fille du maire, déclenchant la jalousie de sa collègue, charmeuse de serpents.Bizarre de retrouver quasiment à l'identique (univers du cirque, deux modèles de femmes opposées, même incendie) le
très bon film d'Eduard Schnedler-Sørensen datant de la même année. Qui a copié l'autre ? Les deux films sont cependant assez différents dans la manière, cette version étant moins emportée et hurlante : elle a pour elle quelque chose de plus tenu et de plus fin, de plus froid aussi, notamment dans sa manière de se placer parfois un peu en retrait de l'action (voir en laissant le centre d'attention hors-champ à quelques reprises). Elle bénéficie aussi d'un aura d'étrangeté : par son maniement de l'iconographie biblique, par son calme suivi du chemin du serpent, ou par le choix inattendu de son image finale (cet espèce d'exil de l'univers pulsionnel qu'on laisse derrière soi, qui part mais qui n'en pense pas moins). Le film souffre d'un climax un peu frustrant (faire se rejoindre tous les personnages et tous les enjeux pour ne rien en faire, c'est zarb), et ça met un petit moment à démarrer, mais dans l'ensemble c'est tout aussi enthousiasmant et remarquable que son film-jumeau.
The Bear Tamer (
Bjørnetæmmeren, 1912, 40 mn)
Un dresseur d'ours croise la route du cirque avec son animal, et est accueilli par la troupe. La charmeuse de serpent décide immédiatement de l'épouser.J'aurais bien eu du mal à voir qu'il s'agit du même cinéaste derrière la caméra, alors que ce film est pourtant lié au précédent : une sorte de "suite", centrée autour du même personnage (jouée par la même Lili Beck), réalisée dans la foulée du succès du premier. Je lis que les gens apprécient ici le mélange de comédie et de drame, et je peux à la limite suivre là-dessus : le scénario complètement incontrôlable (évènements importants qui s'enchaînent à la volée, changement d'objet et d'horizon à chaque partie) a quelque chose d'assez rafraichissant. Pour le reste, je trouve ce film aussi foutraque et indigeste que l'autre était fin et tenu, notamment dans son spectacle central qui, s'il a dû avoir valeur érotique à son époque, apparaît pour le reste bien laborieux. Le ratage se confirme au troisième acte, qui met en place une situation prometteuse pour n'en faire absolument rien. Au final le film ressemble au comportement de l'ours apprivoisé : un peu mou, ne sachant pas trop quoi faire, se baladant à la nimp... Je retiens juste un moment génial, celui du singe qui mate derrière le rideau : ce qui devait n'être qu'un simple plan kro-mignon se fait aperçu de la nuit de noce après qu'on nous ait fermé le rideau dessus, le voyeurisme du spectateur étant satisfait et frustré tout à la fois. Un plan brillant pour 40 minutes de film, c'est trop peu.
Ces deux films sont présents sur un
DVD de compil du Danish Film Institute, accompagnés en bonus d'une bobine de promotion frappante d'une actrice casse-cou enchaînant les cascades dans les films de l'époque. Attention, contrairement à la qualité habituelle des éditions DVD de muet danois, les deux films sont en mauvais état (surtout
The Bear Tamer, sur lequel il semble neiger pendant 40 minutes).