Okeyyyyy, nouvelle saga que je me devais de (re)voir (mais surtout voir, parce que je n'avais vu que les 2, 8 et 10) en bon geek et surtout en bonne préparation pour le prochain épisode, la préquelle par J.J. Abrams.
Resituation gonzo : jamais été fan ni particulièrement attiré par la saga qui, même si je ne suis pas du genre à caricaturer facilement (style "mec en pyjamas sur plateau en carton avec caméra qui simule vaisseau qui tremble"), je dois avouer que dans ceux que j'avais vu, dans les bons (les 2 et 8 sont censés être les meilleurs) comme les moins bons (Nemesis ou le film qui casse la fameuse règle des numéros pairs), ça ne m'avait pas séduit plus que ça.
Mais on ne se refait pas...je suis un geek. Il m'est donc plus facile de me passionner, ou du moins de m'intéresser, à un univers, surtout un univers comme celui de Star Trek, avec ses codes, tout ça, et surtout, ses personnages...
STAR TREK - THE MOTION PICTURE (Robert Wise, 1979)
La série originale a duré 3 ans seulement mais a été suivie d'un gros culte. Au début des '70s, on veut la relancer mais le succès de Star Wars amène les prods à opter plutôt pour le grand écran. Seulement pour réussir la transition, il aurait peut-être fallu prendre un réalisateur qui n'a pas 65 ans et un scénario qui ne soit pas celui d'un épisode de série TV. Parce que là c'est pas une façon de parler, c'est littéralement le pilote de la nouvelle série, jamais lancée, qui sert de base au film et on sent l'intrigue (quasi-inexistante) étirée sur deux longues heures où il ne se passe pas grand chsoe et ce de manière assez molle. Suffit de voir ce que Meyer fait de la suite, MILLE FOIS plus dynamique, pour imposer ce constat sur le travail de Wise. Cela dit, le père Bob se débrouille néanmoins sur un point : c'est classe. L'intro sur fond d'étoiles qui défilent avec juste la partition sublime de Goldsmith (meilleure compo du film, plus beau encore que le thème) AVANT MÊME LE LOGO, c'est d'un autre temps...qu'on regretterait presque pour son côté opératique, grande expérience qu'étaient autrefois les sorties au ciné, un spectacle à plus d'un titre. Anyway...le twist de l'intrigue est plutôt pas mal aussi, avec toute son influence post-2001 (plus que Star Wars finalement) mais ce que me disait mon prof de ciné quand il avait vu le fil mau Festival de La Rochelle en 99 s'avère vrai : "jme suis endormi une demi-heure, quand jme suis réveillé, l'histoire avait pas avancée". Bah moi jme suis pas endormi, mais c'est ça. Et quand en plus, ils passent un bon moment sur des séquences de découverte de l'Enterprise...alors certes le côté mythique est là mais avec des plans moins longs, ça marchait aussi. Heureusement, les persos sont SUPER attachants et charismatiques, même l'inénarrable Shatner avec son emphase intense de tous les instants sur la moindre réplique et puis surtout Nimoy en icônique Spock et DeForest Kelley en cynique McCoy. C'est bonnard.
STAR TREK II - THE WRATH OF KHAN (Nicholas Meyer, 1982)
Et Ozy, le connaisseur, de nous apporter la vérité cachée derrière cette règle des nombres impairs : les meilleurs épisodes sont ceux auxquels a contribué Nicholas Meyer (haha comme son nom l'indique hoho). Effectivement, sous Meyer, la saga sort de son relatif "cheapisme" en s'octroyant nombre de référants, développant plus avant l'aspect "Horatio Hornblower in space" voulue par le créateur Gene Roddenberry avec une grosse influence "militaro-navale" sur l'univers de la Starfleet, mais citant aussi à foison d'autres oevres littéraires comme Moby Dick. D'un coup, l'ensemble devient encore plus classe, noble même. Déjà visuellement, y a un gros écart, ça bouge beaucoup plus, même dans le scénar (bien qu'il s'agisse, au fond, d'une simple histoire de vengeance), et puis rien qu'au niveau des costumes par exemple, c'est mieux foutu (costumes qui seront gardés au moins dans les deux suivants - qui forment "en gros" une trilogie avec celui-ci). Mais surtout, Meyer a compris mieux que Wise que la série tenait aux persos et à ce titre, les différents échanges entre eux, qu'il s'agisse des dialogues de héros vieillissants entre Kirk et McCoy ou les joutes entre McCoy et Spock, et surtout, la dernière scène (et tout le dernier acte, avec l'épilogue) entre Kirk et Spock, c'est touchant. Très juste. D'un coup, il y a des protagonistes derrière ces pyjamas.
STAR TREK III - THE SEARCH FOR SPOCK (Leonard Nimoy, 1984)
Meyer disparaît et on revient à du scénario de série TV...enfin pas tellement de série TV mais disons qu'une fois de plus, l'intrigue est super "mineure". En gros, c'est comme si on avait fait un film entier des 20 premières minutes du Retour du Jedi où ils partent à la recherche de Han. D'ailleurs, le film de Marquand est passé par là et cette fois-ci, l'influence Star Wars se fait ressentir, avec une vraie exploitation d'une race (déjà introduite certes) d'extra-terrestres, les Klingons, mais surtout au niveau des détails, comme cette scène très "Cantina" ou l'animal de compagnie du méchant Klingon, sorte de Salacious Crumb (le truc qui vit dans le trou du cul de Jabba et qui rit tout le temps comme un con). Et là aussi ça comble vachement au niveau du scénar et des trucs auraient pu être mieux exploités, comme tout ce qui a trait à la mythologie vulcaine. Reste un univers qui s'étend un peu plus et toujours, notre cher trio de persos en tête.
STAR TREK IV - THE VOYAGE HOME (Leonard Nimoy, 1986)
Ouais bah la règle des pairs, sans moi...le film est sympa, attention, et probablement plus agréable à regarder que le précédent, mais malgré le retour de Meyer (au scénar seulement, et avec 50 autres personnes), qui semble n'avoir été appellé que pour refaire du C'était demain, autrement dit de l'humour à la Visiteurs, ou Retour vers le futur, etc...donc super facile. Mais bon, une fois qu'on accepte que le film est une grosse comédie (les producteurs l'ont voulu ainsi, pour s'éloigner du ton sérieux des 3 précédents), on passera sur les gros raccourcis du scénario pour y voir en quelque sorte le Transformers de son époque, non pas qu'il propose un spectacle inédit mais parce que plus que jamais, le scénario est un gros prétexte honteux...en fai, le scénario de Transformers c'est du Mankiewicz à côté. C'est quand même eux qui, alors qu'ils vont passer à la Cour Martiale, doivent retourner au XXe siècle pour ramener deux baleines qui sont les seules à pouvoir communiquer, par leur chant, avec une sonde extra-terrestre qui menace de détruire la Terre. Ouais ouais. Et encore une fois, je me retrouve à dire : heureusement qu'il y a Spock et Kirk. Le film tient sur eux et rien d'autre, excepté qques blagues. C'est dommage. Là pour le coup, ça serait permis pour un épisode de la série (ils l'avaient d'ailleurs déjà fait, avec l'épisode apparemment culte, considéré comme un des meilleurs de la série originale, The City on the Edge of Forever, écrit par Harlan Ellison, dont le résumé est autrement plus pertinent, je vous invite à le lire), mais pour un film, c'est dommage. Et pourtant c'est encore à ce jour le chapitre qui a le plus marché au box office.
La suite bientôt...
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