Forum de FilmDeCulte

Ouais bon c'est fini, Andrew Niccol.

J'ai jamais été tenté par le film mais le pensais qu'en renouant avec un sujet sérieux et sans le moindre élément de science-fiction le cinéaste parviendrait à proposer quelque chose d'un tant soit peu intéressant mais il le ne fait globalement rien de son sujet, se contentant d'enquiller des scènes de Hawke tuant des gens via drones avec des scènes banalissimes où Hawke boit et est distant avec sa femme.

Le propos est exprimé dès le départ de la façon la plus didactique possible, le récit est décousu et paresseux. À défaut de réussir la partie humaine, Niccol aurait au moins pu réussir la partie guerre, en faisant du film une sorte d'USS Alabama version drones, aka un huis-clos tendu autour de soldats confrontés à des ordres difficiles à suivre, mais même dans ces séquences-là, le film n'est jamais vraiment engageant.

Pas d'émotion, pas de tension. Rien. Et ça fait vaguement cheap.

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Et puis American Sniper (que je n'aime pas hein) est passé par là eonc ça va bien bien se viander.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est un peu l'anti-American Sniper à tous les niveaux. Même si les films traitent de sujets assez voisins (le tireur de drones est lui aussi un sniper), les approches sont très différentes. Contrairement à FF, j'ai envie de défendre le film même si il n'est pas exempt de plein de défauts. Niccol cède à plusieurs facilités de son pitch, la mise en scène est quelquefois un peu lourde (les multiples plans de la suburb américaine filmée comme les plans des drônes, une fois on a compris mais 10 fois ça va), et la toute fin, il aurait pu s'arrêter à Hawke sortant de la cabine plutôt que ces dernières trente secondes très dispensables. Bref, fin escamotée.

Dans l'oeuvre de Niccol, c'est intéressant de situer le film par rapport à son Lord of War. On a aussi un sujet polémique mais là où il le traitait avec Cage avec exubérance, là on a une approche sèche et également très documentée. Je trouve que Niccol s'en sort bien par son écriture qui évite pas mal de pièges. J'avais peur d'un discours simpliste (la guerre c'est mal, ça détruit l'homme,etc.), que le film s'arrête à "tuer par des drônes c'est pas bien" du premier quart d'heure mais ça se corse pas mal avec l'arrivée de la CIA. On pourra reprocher au film d'être plus un "film de scénariste" qu'autre chose mais il réussit assez bien à nous faire ressentir le manque du héros, cette guerre presque virtuelle qu'il mène mais surtout la responsabilité qui tiraille la conscience de son personnage.

Niccol nous montre un envers du décor crédible grâce à un aspect documentée payant, ce qui était déjà un peu le cas dans son Lord of war. Après, il manque une étincelle de folie au film mais Ethan Hawke porte cette dimension mentale du film très réussie. Niccol aurait pu éviter le cliché de l'alcool dans lequel se réfugie le héros et laisser le syndrome post-traumatique s'exprimer par le seul visage de son acteur qui est ici parfait.

Bref, j'ai trouvé le portrait passionnant, même si assez maladroit et inégal. Les détracteurs lui reprocheront une approche trop sèche qui manque un peu d'émotion mais j'ai adoré ce beau portrait d'homme tiraillé par ses états d'âmes et portée par cet excellent acteur qu'est Hawke. Ce regard à la fin quand il quitte la cabine et part de la base.

Bon après si je devais noter ça serait un 4/6

Et pour ceux qui ont été échaudés par American Sniper, n'hésitez pas à le voir. La vision de la guerre terroriste US/moyen-orient est assez pertinente et là on a au moins un vrai point de vue pas comme Papi Eastwood. Outre les scènes familiales, là où le film est moins réussi c'est quand il veut s'extraire de son approche ultra-sèche pour une approche un peu plus spectaculaire (2 scènes). Là, Niccol a un peu le cul entre deux chaises vu que les vues de drône ce n'est pas ce qui est le plus "action" tandis que quand il s'accroche à la réalité du baraquement de ces soldats virtuels, c'est là que le film est le plus fort.

Je n'ai pas vu le truc adapté de l'auteur de Twilight juste avant, donc je dirais que c'est sans doute ce que j'ai vu de moins bon chez le réal. Tout n'est pas à jeter dans la mise en scène, il y a même quelques moments assez poétiques J'aurai aimé que le film offre plus d'instants comme ça, au lieu de ce suspens un peu répétitif sur les victimes collatérales entrant ou non dans le champ de vision).
Le final avec suspens pitoyable, et le dégueuli d'americana dépressif est quand même assez pénible, la pauvre armée US est encore otage de ces connards de la CIA... après la vision des suburbs nous permet de voir un peu à quoi on a échappé avec Truman Show et le film fonctionne parfois comme un (non) best-of du réalisateur, on peut s'amuser à voir en Hawke un prolongement de son perso de Gattaca, qui revient de son rêve.

Meilleure scène du film pour ma part.

Ce film est trop chiant, désolé d'être aussi expéditif.
Hawke est bon, le sujet est intéressant, Niccol a l'air de s'être bien documenté mais c'est vide et trop illustratif. Il est obligé de rajouter une histoire avec un taliban qui viole régulièrement une femme pour donner de l'intérêt à son film et la conclure de manière "satisfaisante".
ça fait penser non seulement à un anti-American Sniper mais aussi à un anti-Démineurs, dispositif qui se répète comme dans le film de Bigelow, mais là où les personnages étaient au plus près de l'action et de la mort imminente, ils se trouvent être ici le plus distant possible et protégé, et donc là où il y avait de l'adrénaline, il n'y a plus qu'un détachement de fantôme, là où s'il s'agissait de sauver, il s'agit de tuer, etc.
January Jones a l'air d'avoir une cervelle de moineau partout où je la vois.

Un article du guardian sur le sujet http://www.theguardian.com/world/2015/n ... ase-nevada

Ce mec n'a jamais les moyens de ses ambitions.
Depuis Bienvenue à Gattaca, ses films sont tous plus cheap les uns que les autres.
Pour en revenir au film, le fond dépasse largement la forme, c'est moche, c'est vide, pas vraiment de mise en scène non plus. Et c'est hyper moralisateur aussi.

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"Citoyens, un roi n'est pas un homme ordinaire...c'est un rebelle, un usurpateur des droits d'hommes ordinaires. Un roi doit régner...ou mourir"

Pas souvenir que Lord of war soit un film cheap.

Sur ce point, tu aurais mieux fais de t'abstenir, vu que Gattaca a un budget inférieur à Time Out, Lord of War et la nunucherie dont je ne sais plus le nom. Et puis je vois pas le côté cheap chez Niccol. Sur ses films ratés je voudrais que tu m'expliques pourquoi c'est un problème de budget car franchement à mon avis c'est pas là où le bat blesse.




Qu'est-ce qui est moche? Sur la mise en scène, ça va largement à part les plans de drones qui reviennent beaucoup trop souvent. Mais c'est vrai qu'on pourra toujours reprocher aux films de Niccol d'être plus des films de "scénaristes". Le côté hyper-moralisateur? Après oui le film est à thèse et engagé contre cette guerre moderne mais pour ma part Niccol évite assez bien le côté simpliste "la guerre c'est pas bien,etc…".

Mais je comprends très bien que le film ne plaise pas et je lui trouve moi aussi pas mal de défauts mais le côté cheap et moche que tu cites franchement je ne vois pas. D'ailleurs, c'est marrant mais les critiques sont plus sur le récit, la manière d'assener sa thèse,etc…que sur la mise en scène où l'esthétique.

L'aspect cheap n'a rien à voir avec le budget. L'expression avoir les moyens de ses ambitions s'entend dans plusieurs sens. Je pense que Saint-Just veut juste dire qu'il n'y arrive pas en tant que réal.
J'en veux pour preuve After Earth de Shyamalan (même si la moitié a dû partir en salaire pour la famille Smith et l'autre moitié a dû servir à promouvoir le film).
ça ne m'a pas forcément marqué pour Good Kill vu que le sujet induit cette sobriété mais le traitement est vraiment pauvre. Mais c'est chaud à traiter aussi.

Ok après c'est subjectif et pas forcément d'accord avec vous. C'est effectivement chaud à traiter et je trouve qu'il y réussit même si il y a plein de maladresses (la scène de la fin bordel sur l'autoroute et tout le côté privé médiocre). En fait, j'aime bien ce côté "virtualisation" de la guerre et le tournant que ça prend avec l'arrivée de la CIA mais c'est vrai que le film est super inégal. Pour moi, il y a du raté et du très bon et puis Hawke m'impressionne.

Avoir les moyens de ses ambitions est une question de rapport entre ce qu'on veut raconter et le budget dont on dispose. Pas d'argent dans l'absolu. Tout dépend de ce qu'on veut raconter. On ne raconte pas tout avec n'importe quoi; certaines histoires nécessitent plus d'argent. Et de ce point de vu là, Niccol rate souvent le coche. Et puis, tu fais bien de remarquer que c'est pas qu'une question de sous, mais aussi de réalisation. C'est quelqu'un qui a du mal traduire visuellement ce qu'il a en tête, à tirer pleinement profit de son budget.
Time out est un vrai échec, à ce niveau là (Manque flagrant de figuration, décors vide, costumes et véhicules bricolés etc...). On se croirait dans Fucking Kassovitz, où on a filé au mec des skodas et un New-York en carton, pour illustrer une ville futuriste, censée péter la technologie.

Après, faut aussi être bon et avoir bon goût, Matrix c'est 60 millions de dollars hein. C'est pas si énorme pour un blockbuster, c'est même dans la fourchette basse de ce qui se faisait déjà à l'époque. Pourtant, tout est parfaitement harmonisés, les billets sont utilisés à fond et la direction artistique, de qualité.

Niccol est peut être un bon scénariste, mais niveau réal, on ne peut pas en dire autant. Du moins, visuellement parlant. C'est souvent ultra cheap.

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