Forum de FilmDeCulte

Des hommes et des femmes, nés dans l’entre-deux-guerres; ils n’ont aucun point commun sinon d’être homosexuels et d’avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Ils ont aimé, lutté, désiré, fait l’amour.
Aujourd’hui, ils racontent ce que fut cette vie insoumise, partagés entre la volonté de rester des gens comme les autres et l’obligation de s’inventer une liberté pour s’épanouir. Ils n’ont eu peur de rien…

Lifshitz avait déjà tâté du doc avec La traversée où il suivait le critique de cinéma Stéphane Bouquet en Amérique à la recherche de son père qu'il n'avait jamais connu, ce qui en faisait une mini épopée intime assez inédite en son genre. Aujourd'hui il revient avec un film de témoignage plus classique dans la forme autour de personnes dont le seul point commun est d'être homosexuelles et nées dans l'entre deux guerres, ce qui indique qu'elles ont vécu toute leur jeunesse dans un pays où l'homosexualité était une maladie mentale (abolition par Mitterrand en 81). Le film bouleverse car il déjoue toutes les attentes. Ce n'est pas le grand combat des pionners qui ont eu à se battre pour obtenir leurs droits, non. Ce n'est pas un film d'outing douloureux et de victimisation larmoyante contre ces salauds d'homophobes, non. Ce sont juste des témoignages de vieux, avec une vraie gueule et un vrai franc-parler, une parole libérée. Ils sont tous incroyables, de cette nana qui a eu quatre gosses et qui a décidé de devenir lesbienne après Mai 68, de ce couple de femmes qui a tout plaqué pour vivre dans une ferme, de ce couple recomposé qui débute une nouvelle vie à 70 ans passés...

Lifshitz inscrit leur témoignage dans la nature et dans le quotidien, et on ne sait pas par quel miracle, mais comme Depardon avec ses Profils paysans, la simplicité et le recul sur leurs vies touchent au plus profond alors qu'on ne quitte jamais la parole et quelques photos. Le doc embrasse des décennies de normes morales dans la société française en n'allant jamais dans le communautarisme, tout en étant infinimment sensible en mêlant le vieillissement et un éloge vibrant au plaisir. A Cannes il est déjà impossible de penser voir un film plus beau, plus dense, plus généreux, et rien que d'y repenser j'en ai les larmes aux yeux.
6/6

Très curieux de voir ça, je note.

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I think we're gonna need a helmet.

Le film pour moi.

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There is no such thing in life as normal

Très très beau doc en effet. Le "casting" fait tout le film: leurs gueules et leurs histoires, juste quelques photos d'archives et des plans de coupe (au demeurant jolis) pour rythmer tout ça. Ca paraît fort "télé" comme ça, mais c'est beau à voir (en scope, ces paysages, ces visages...) et une sortie salle paraît évidente. C'est à la fois très simple, direct, sincère, forcément touchant... Ca pourrait durer 6h je crois qu'on ne s'en lasserait toujours pas. DPSR résume assez bien le contenu du film, avec un enthousiasme que je partage. Je pense au 5/6.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ca me fait bien plaisir mon cher Arnotte!

Désolé de refroidir l'ambiance mais je m'y suis plutôt emmerdé en fait.
C'est couillu de faire un documentaire sur un sujet aussi ténu que la simple évocation de l'homosexualité. C'est paradoxal parce que c'est un sujet riche et complexe mais que dans le film ce ne sont que des gens assez agés qui nous raconte leur découverte de leur homosexualité, comment ils l'ont vécu, leurs premières expériences etc... Du coup on enchaîne un peu les témoignages sans véritable évolution, sans véritable narration ce qui a finit par m'ennuyer. Et il faut dire que la forme que prend le film n'aide pas vraiment. Composé quasiment uniquement de témoignage face caméra, entrecoupés d'images d'archives, de photos d'enfance, c'est quand même ultra scolaire et figé. Alors oui on balaye une certaine conception de l'homosexualité en France, on parle des mouvements de protestations homo des années 70, du droit à l'avortement mais ça n'a pas suffit.

Après il y a quelque chose qui émane vers la fin sur le rapport au temps, sur la parole qui vient donner vie à quelque chose d'indicible que l'on voit sur des photos en Noir&Blanc et de vidéos en 8mm. Une des très belles scènes nous montre une femme se rappeler son père face à une gare en nous disant que les murs devaient certainement s'en souvenir. Il y a là quelque chose de l'ordre du souvenir, de la nostalgie de la vie vécue, avec ses joies et ses douleurs qui est assez beau. Ca m'a fait penser à cette étoile filante du documentaire Henri-François Imbert qui travaillait un peu la même chose, de manière fort belle.

Mais j'avoue m'être ennuyé. Malgré les témoignages haut en couleurs de certains personnages (le vieux berger borgne assez incroyable) et quelques belles idées ça n'a pas suffit à m'intéresser totalement.

2/6

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CroqAnimement votre

Ah bon.
J'avais beaucoup aimé Sur la Plage de Belfast et surtout No Pasaran que j'avais étudié en cours. Il a plus rien fait depuis 2008 c'est pour ça, ça me surprenait.

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CroqAnimement votre

Suradore son travail, décidément toi et moi on se comprend.

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CroqAnimement votre

Art Core, tssss!

Les autres, ne soyez pas découragés.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Art Core, le mec qui vous aura conseillé cette année Insensibles, A coeur ouvert et Rengaine

http://tops.plan-sequence.com/filmdetail.php?filmid=16688

Ce type ne vous veut pas du bien.

Roh pour Rengaine, ça va, je suis pas le seul !
Pour celui-là, j'avoue je comprends pas, le film avait tout pour me plaire en plus...

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CroqAnimement votre