Forum de FilmDeCulte

Un très beau film sur un sujet finalement que l'on connaît peu, la dysphorie de genre qui arrive si tôt et de manière si évidente chez une petite fille née garçon et qui le sait depuis le début sans la moindre hésitation. Et Lifshitz est vraiment là au bon moment, ce moment où la mère décide de prendre les choses en main, d'aller l'emmener voir une pédopsychiatre spécialisée et où elle rentre en combat avec les institutions pour que sa fille soit acceptée comme telle malgré ce que dit sa carte d'identité.

Et c'est vraiment bouleversant parce que dans la manière de saisir ce que ressent cette petite fille c'est très délicat, elle ne parle pas beaucoup, elle est bien sûr trop petite pour exprimer tout le conflit intérieur qui la tourmente mais à plusieurs reprises tu vois se craqueler la surface est les larmes affleurer et tu comprends que tout ça est une souffrance, que son enfance ne peut pas être normale, que chaque jour elle est confrontée à ce corps social qui ne lui correspond pas. Et personnellement ça m'a bouleversé et j'ai lâché les larmes. Des petites choses brisent le cœur comme ce cours de danse où elle n'a pas accès aux costumes de fille et doit "jouer" le garçon alors que tu vois dans son regard sa profonde déception. Tu sais que tu assistes à des moments qui vont la poursuivre tout son développement, toute son adolescence, des moments d'humiliation qu'elle accumule et qui vont forcément la traumatiser.

Et à côté sa mère qui se bat dignement avec beaucoup de force pour que sa fille soit acceptée telle quelle face à des institutions que j'imaginais beaucoup plus ouvertes sur le sujet. Mais on réalise que le chemin est encore long et que rien n'est gagné et que la pauvre petite fille va devoir encore souffrir avant de pouvoir être librement qui elle est. L'anecdote finale sur le conservatoire met une rage comme rarement. Là encore tu sais que c'est un évènement traumatique qu'elle portera sans doute toute sa vie.

Bref un très beau documentaire, sensible, bouleversant, d'une simplicité salutaire dans son dispositif et qui te laisse avec un grand sourire devant cette petite victoire qui pour elle représente tellement

4.5-5/6

Par contre je veux bien qu'on soit exigeant sur le "geste documentaire" ou que sais-je mais j'avoue que je peux pas comprendre ça . What the actual fuck ?

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CroqAnimement votre

Ça vaut pour toutes leurs notes à vrai dire.

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100% d’accord avec Art Core.
Documentaire sensible, pudique, important, et assez essentiel sur le sujet.
Et bien sûr, j’ai chialé.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pas mieux, j'ai pleuré, j'ai été profondément touché dans mes certitudes aussi.
5/6

Oui terrible scène ça... Si banal et si terrible.

(et très cyniquement: c'est du pain béni pour le cinéaste ce genre de moment)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Vous êtes quand même de très grand sensibles.....

Joli documentaire qui à mon sens survole le sujet. Il y a quand même trop de non dit. Une absence de paroles donnés aux enseignants qui passent pour des ordures
Peu de paroles données aux autres enfants.
Tu te dis que c'est quand même de sacrées difficultés pour elle et sa famille alors que ce sont les années " faciles". Que cela sera pire quand il faudra ou non bloquer la puberté. Et que c'est déjà dur la.

Après il y a des trucs que je ne comprends pas. L'acharnement à la maintenir dans cette école ( alors qu'ils disent qu'il y a des profs open ailleurs). C'est limite de la torture psy. On se fait vite des amis à cet âge ( après si les autres enfants sont scolarises la, c'est la galère). De même, dans les activités club hors scolaires, on ne nous jamais demandé un état civil. Tu coches ce que tu veux.Pourquoi le dire à la prof de danse ?


Enfin tout cela pour dire que c'est quand même une sacrée galère à vivre. Bon courage à Sacha !

Et change de coin. Parce que Laon.......
( ce qui me renvoie à une partie du métrage. La psy après l'histoire du conservatoire de danse dit qu'il ne faut pas laisser passer cela. Évoque de porter plainte pour délit anti transgenre. Dans un monde idéal, oui. Bon courage pour trouver un flic à l'oreille complaisante dans le Laonnais.)

Pour te répondre, Art Core (je ne peux pas parler pour Valzeur ou pour Baldanders, faudra que tu demandes directement à ce dernier ), le cinéma de Lifshitz m'a toujours collé des boutons, son rapport à un documentaire fictionnalisé, manipulé, de personnage, est exactement ce que je combats. Ce n'est pas nouveau que je peux pas l'encadrer.

Après je crois pas que mes notes de l'année soient si cruelles que ça. On peut sans doute me reprocher mon rejet épidermique du Charlie Kaufman, mais à part ça j'ai l'impression d'avoir un classement équilibré, avec même des comédies françaises et un Pixar, c'est dire.

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Il faut qu'un caribou lui chie dessus pour que Zad revienne poster ici.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Tu ne parles pas du film là. On est pas dans un reportage 7 à 8. C'est pas le projet de Lifshitz.



Pareil, ce sont des questions que l'on peut se poser. Mais ce n'est pas imputable au film, Lifshitz n'est que le témoin de ça. Et c'est évident que dans le confort de notre canapé on s'imagine qu'on aurait fait différemment. Le changement d'école la petite n'y tient pas, elle éclate en sanglots quand sa mère l'évoque et dans des coins comme ça. Pour le sport je me suis aussi posé la question. Quelle obligation de l'inscrire en garçon ? C'est marrant parce que les tantes de ma femme ont une école de danse en Andalousie et ça fait des années qu'elles ont dans leurs cours une petite fille transgenre et ça n'a jamais posé le moindre problème. Dès ses 5 ans elle a été inscrite en tant que fille et depuis elle est totalement acceptée comme telle.

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CroqAnimement votre

La pire insulte que j'ai jamais reçu de toute l'histoire de ma présence ici. Je suis blessé dans ma chair.

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CroqAnimement votre

Mais non. Cf le topic Bled machin.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J'entrevois ce que tu veux dire même si je ne sens pas de manipulation de sa part. Mais on est vraiment dans un film où pour moi le dispositif s'efface de lui-même face à ses personnages.

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CroqAnimement votre

Ah tu me rassures, j'avais le doigt sur "désactiver mon compte" .

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CroqAnimement votre

C'est aussi un de mes bémols. J'ai du mal à croire au naturel et au spontané de tout le truc.

Il y a des fois ou on pourrait presque se croire devant ma vie en rose ( même sujet mais en fictionnel pas très finaud)

Bonne chanson de Dominique Dalcan chantée par Zazie que j'ai découverte récemment dans le film en tout cas.