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The film is based on true events about the origin of Air Jordan in which a Nike employee seeks to strike a business deal with rookie player Michael Jordan.

Quand j'ai lu la première fois le pitch de ce film lorsque le script est apparu sur la Black List il y a deux ans, j'étais un peu comme les sceptiques qui balayaient il y a 15 ans l'idée d'un "film sur Facebook", à me demander s'il y avait vraiment de quoi faire un film dans cette histoire.
Dès les premières minutes ou presque, alors même que la bande originale force avec son enchaînement incessant de tubes '80s (parce que ça se passe en 1984 au cas où t'aurais pas compris après le générique composé d'images d'archive de pubs, films et produits de l'époque), j'étais conquis. Mais en vrai, il n'y avait pas vraiment de quoi faire un film dans cette histoire. Et pourtant ça fonctionne de ouf.

C'est en ça qu'Air témoigne vraiment de la force d'une bonne écriture. Il y a presque pas de quoi faire un film dans cette histoire mais le rythme, l'humour, la caractérisation et la structure sont imparables. J'étais surpris de rire plusieurs fois. Avec une mise en scène et un montage au diapason ainsi que des acteurs en forme (surtout Jason Bateman et Chris Messina), ça fait complètement la blague.

Outre le côté vaguement informatif sur la création de la pompe en soi, j'étais étonné d'être tenu en haleine (alors que je connais l'issue), ou du moins constamment engagé (parce que dans l'absolu, on s'en fout de la chaussure). J'étais à fond derrière le personnage de Matt Damon alors même que les enjeux ne sont jamais énormissimes à surmonter. Et relèvent surtout d'une démarche purement mercantile.

C'est le seul point sur lequel le film se fait moins convaincant. La conclusion essaie de transformer le tout en révolution du système à la Moneyball alors qu'il s'agit d'une exploitation du capitalisme à son avantage. Comme dans Argo, avec le nano-arc du rapport entre le personnage d'Affleck et son fils et le besoin de reconnaissance ou de justification, l'effort est trop tardif pour vraiment résonner.
Il y avait moyen de mieux l'incarner en amont de façon à donner un soupçon de politique même si, en l'état, c'est une vraie réussite et un peu moins une célébration du capitalisme que le néanmoins sympathique Tetris sorti récemment sur Apple TV.

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Film Freak a tout dit surtout sur la fin de son message car il est trop gentil au début.

En effet, le film développe un capital-sympathie incontestable grâce à ses acteurs, sa B.O. et sa narration fluide qui réussit à rendre vaguement prenante ce film-Wiki à enjeu faible. Mais tout ça au service de rien de très substantiel. Les panneaux finaux essaient d'appuyer le positif (les dons aux œuvres de bienfaisance, le "combat" pour les athlètes). Mais au final tout ceci est ludique mais sans fond qui en vaille la peine.

Plaisant et ça se regarde tout seul, mais c'est tout.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je pense qu'on était vraiment à une réécriture d'un film plus "engagé". Si le plight des jeunes athlètes (noirs qui plus est) était davantage au coeur du récit (un peu comme dans L'Enfer du dimanche), montré en parallèle avec la démarche de Sonny.

Mais sinon, oui, entre Tetris, ça et bientôt le film sur la création des Cheetos et celui sur Blackberry, on est dans l'ère des films célébrant des produits de marque, c'est potentiellement très chaud.

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Pour avoir vu Blackberry, cela ne vante pas du tout la marque, au contraire

Oui ça sentait plutôt la vibe The Social Network.

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Le bombardement d'images d'archives et de musiques de l'époque (1984 donc forcément orwellien) dans la séquence d'ouverture est un peu excessif (un passage obligé pour un film destiné à une diffusion sur plateforme, où il faut agripper le spectateur direct, mais quand même), artificiel pour rendre ce pan de l'histoire de l'industrie de la chaussure de sport plus fascinant qu'il ne l'est vraiment - et ceci est valable pour tout ce film.

Un côté outré dans la reconstitution et l'accumulation de signes d'époque (les fringues, les décors, les coiffures, et des plans au supermarché qui ressemblent à un catalogue de marques de produits alimentaires un peu trop appuyé), pour rendre vif et coloré un film qui se déroule pour l'essentiel dans les bureaux du siège de Nike.

Après l'écriture rend en effet palpitant ce qui relève d'un taf administratif rarement mis en scène, on peut pas lui enlever cette particularité, et pourquoi? Parce que c'est une décision qui a provoqué une avalanche de pognon pour Nike et Michael Jordan. C'est un peu plus qu'un film wiki, il obtient des détails et des anecdotes très précises qu'on ne trouvera pas dans l'encyclopédie en ligne, et fait de tous les protagonistes des personnages forts et construits.

Le choix de ne pas montrer Michael Jordan, qu'il ne soit pas incarné dans ce film par un acteur, mais qu'il soit toujours hors-champ des séquences, même quand il est présent, me laisse un peu dubitatif. C'est en faire un dieu ou un fantôme, ce qui n'invente pas d'image-mouvement critique.

Le film semble vouloir conclure que cette séquence représente un progrès dans le rapport de cette industrie avec les athlètes, puisque ce serait la première fois qu'il est contractuellement acquis un pourcentage de chaque vente de paire de chaussures worldwide reversé directement au basketteur qui a cédé son nom à la marque... (est-ce que je spoile? on s'en fout).
De mon point de vue ce postulat ne tient pas trop, que quelques stars de disciplines sportives engrangent des centaines de millions de dollars à ne savoir qu'en faire grâce à la vente de godasses fabriquées en Corée du Sud (à l'époque), n'a rien de fifou et d'égalitaire. On peut quand même imaginer une autre perspective - en 2023 où la prise de conscience du changement climatique s'impose notamment - qui remettrait l'éternité postulée dans une situation plus solide, même à destination de l'américain moyen.

2.5 / 6

FF a tout dit, j'ai trouvé ça très sympa, très enlevé, on a beau connaître l'issue du film Damon emporte complètement le morceau, il porte le film. L'écriture est nickel, la caractérisation aussi, du coup ça se suit avec un vrai plaisir et le sourire aux lèvres.
Une fois de plus, Prime >>> Netflix.

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Netflix les gars, Netflix.