Forum de FilmDeCulte

Bobby Kent est mort le 14 juillet 1993. Alors qu'il était allongé dans son sang, il demanda de l'aide puis la grâce à son meilleur ami, Marty Puccio. Sa réponse fut instantanée et préméditée : il l'étripa et lui renversa la tête en arrière pour lui trancher la gorge. L'incident laissa les habitants sans voix, les parents des jeunes meurtriers dépressifs et inconsolables et un groupe d'adolescents accusés d'un crime sanglant pour lequel ils ne se repentiront jamais.



Mouais bah je sais pas trop quoi en penser de ce film. Il y'a peut etre une dizaine d'année j'avais découvert Larry Clark avec Kids, film que j'avais rejeté assez violemment tellement je trouvais ça grossier et dépressif. Et puis plus le temps passait, plus je me rendais compte que le film m'était resté en mémoire, et j'avais fini par me dire que j'étais peut-être tout simplement trop jeune pour voir ça à l'époque, d'autant qu'entre temps j'avais apprécié la mélancolie de Ken Park.

J'ai donc testé Bully hier soir et le film me laisse un peu circonspect. D'un côté je salue l'intégrité de Larry Clark dans sa démarche et son refus de s'imposer toute forme de contre-poids moral (hormis un chouilla à la fin - et encore - mais je trouve ça plus salutaire qu'autre chose tellement j'ai trouvé le film étouffant et épuisant); de l'autre, j'y vois dans le même moment une sorte de surenchère glauque et de complaisance dans le sordide qui m'a quand même dérangé je dois bien l'avouer.

Je ne sais pas à quel degré le fait divers original a été fantasmé et je comprends le besoin de filmer une jeunesse américaine en état de crise et en perte totale de repères moraux, mais je ne suis pas convaincu qu'il faille à ce point en tirer un portrait aussi sombre et crade. Je pense en tous cas que Clark parvient parfaitement à réaliser ce qu'il avait en tête, mais que son film manque de recul et de respiration.

Il y'a quand même une petite vague de cinéastes américains de la même époque (Araki, Van Sant, voir Korine) qui traitent de sujets similaires de façon moins bourrine et avec au moins autant de force (même si GVS a produit Kids, mais bon).

Un joli ?/6 donc.

C'est une question de goût. C'est justement ce côté uppercut dans l'estomac que j'apprécie chez Clark. Araki, Van Sant m'ennuient justement par leur aspect light. Et je n'y retrouve aucune force.

Après Bully est le meilleur Larry Clark avec Kids.

Je préfère aussi la douceur diffuse et ambiguë de Ken Park pour ma part, même si celui-là a quelque chose de plus efficace (j'ai un souvenir terrifié de la scène de meurtre).

Elle marche très bien effectivement, il y'a un basculement soudain dans l'horreur alors que jusque là tout était maquillé par le jeu et l'insouciance, ça fait son effet.