Forum de FilmDeCulte

Je n'y croyais pas une seule seconde donc je me suis laissé cueillir par ce qui s'avère être un chef d'oeuvre du film pour enfants - ce genre de film qui s'adressent aussi bien aux enfants qu'aux adultes sans que ces derniers ne daignent condescendre à d'humiliants niveaux de niaiserie. Tu vois ça après Paddington 2, tu te sens un peu plus respecté en tant qu'adulte.

Peut-être le nom de Bob Clark, intriguant faiseur dont j'aimerais voir le slasher de Noël (Black Christmas) depuis plusieurs années, aurait dû me mettre la puce à l'oreille, mais je ne savais même pas par qui c'était réalisé. Maintenant je veux me faire toute sa filmo, à commencer par son premier film She-Man: A Story of Fixation (le pitch : A soldier is forced to take estrogen and wear lingerie when he's blackmailed by a violent transvestite).

Bref, retour à nos moutons, ce film modeste dont l'intrigue riquiqui - comment obtenir le cadeau de Noël rêvé - résonne en chacun de nous de manière amplement suffisante. Le charme du film tient dans la manière dont il fait fi de toute intrigue pour offrir une chronique de l'enfance dans ces jours qui précèdent Noël, au sein de la famille nucléaire à l'américaine des années 50, avec ses bizarreries latentes (qui ont donné Bigger Than Life de Nicholas Ray dans un autre genre). Premier pas de côté, devenu une technique classique, cette voix off confiée au protagoniste principal adulte qui commente d'un oeil amusé et avec une emphase comique ces affres de l'enfance. Tout coule de source ensuite : on apprécie que l'humanité des personnages est renforcée du fait qu'ils soient bourrés de défauts, de petites manies, de regrets, de sacrifices, d'illusions secrètes dont Noël se fait tout particulièrement le symbole, dans un Cleveland à mi-chemin entre la carte postale et l'affreux ennui suburbain que la petite enfance dans une famille de la classe moyenne tient quand même à distance.

Son film de zom...jeune soldat revenant du Vietnam vaut aussi le détour (mec qui a aussi fait Porky's par la suite ).